En cas de recours à la force par la CEDEAO, le Niger ferait face à l’affaiblissement de son potentiel de lutte contre le terrorisme, a indiqué à Sputnik Afrique un responsable du Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel. Les sanctions y enfonceraient le clou, ne laissant au pays que ses ressources pour gérer les urgences.
Une éventuelle intervention militaire de la CEDEAO au Niger risquerait de déstabiliser la situation du pays et d’augmenter le flux des migrations illégales, a estimé auprès de Sputnik Afrique le directeur exécutif du Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel Aly Tounkara, à l’occasion de la journée russe de solidarité dans la lutte contre le terrorisme, célébrée le 3 septembre.
Même si ce recours à la force “est difficilement réaliste”, le pays serait impacté dans ce cas par une partition du pouvoir, ce qui déclencherait à son tour plusieurs processus négatifs.
“Beaucoup de migrants vont se diriger vers le Niger parce qu’il n’y aura pas d’État. On va assister à un pays sans État, parce que chaque portion de gouvernement va s’efforcer d’incarner l’État sans aucune légitimité”, a déclaré Aly Tounkara.
Puis, les militaires se focaliseraient uniquement sur comment consolider ce pouvoir au lieu de lutter contre les groupes illégaux armés, selon lui.
Effets des sanctions
Alors que le spectre d’une intervention armée continue de planer sur le Niger, le pays est déjà visé par diverses sanctions, et pourrait se voir infliger un nouveau train de restrictions européennes. Le Burkina Faso et le Mali vivent la même situation.
En termes de lutte contre le terrorisme, les sanctions auraient pour effet l’affaiblissement des efforts appliqués pour combattre ce fléau au niveau de toute la région, poursuit-il.
“D’abord, la guerre coûte très cher, car les avoirs du pays sont gelés par la banque centrale, quand les différents soutiens en matière de développement sont suspendus, naturellement, le peu d’argent qui circule va uniquement consister à payer les salaires des fonctionnaires et à faire tourner l’État à minima. Donc impérativement, forcément, il y aura un relâchement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme”.
Selon lui, les sanctions réduisent les capacités du pays à gérer les urgences, mettant la lutte contre le terrorisme “au second plan”.
“Clairement, les sanctions sont un gage d’aggravation de la situation sécuritaire ou de l’insécurité dans le pays”, conclut-il.
Consolidation entre le peuple et le pouvoir
Cependant, au niveau de la conscience publique, les sanctions seraient perçues comme injustes et ne feraient que “renforcer les militaires auprès des populations”.
“Le plus important, les sanctions n’ont jamais permis à un gouvernement militaire de renoncer à la gouvernance parce que, derrière les sanctions, les effets recherchés sont difficilement obtenus, ces sanctions de la CEDEAO ou même celles qui vont être infligées par l’Union européenne ne feront que faire adhérer aux militaires au pouvoir et ne feront que pousser les populations à voir la CEDEAO, à voir l’Union européenne comme leur ennemi numéro 1”, a expliqué le spécialiste.
Et d’ajouter que “les militaires vont sortir gagnants”.
De plus, les restrictions pourraient avec le temps permettre “au pays d’innover et de ne compter que sur lui-même”. Elles pourraient amener à une réflexion sur la manière de gérer indépendamment ses ressources et élargir ses partenariats, conclut-il.
Rapprochement entre le Burkina, le Mali et le Niger
Ces trois pays sont unis par le fait qu’ils se sont débarrassés de la puissance française, souligne M.Tounkara. De plus, ils sont tous gérés par des militaires. “Dans un avenir proche, les trois armées vont évoluer sous un nouveau commandement pour lutter” contre Daech*.
“La coopération militaire tant souhaitée par les pays concernés va être davantage renforcée parce que ce sont des militaires à la tête de ces trois États. Il y a moins d’interférences, notamment de la part des puissances, pour que les trois États se mettent ensemble, cela va être un début de soulagement pour les populations qui vivent dans les trois frontières”.
Une telle coopération pourrait “forcément déboucher à des résultats qui sont tout à fait encourageants en matière de lutte contre la nébuleuse terroriste”, a-t-il avancé.
Rôle de la Russie dans cette lutte
Depuis que la Russie aide l’Afrique à éradiquer le terrorisme, il est possible de voir des “avancées observables”, s’est réjoui le responsable du Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel. Il cite ainsi “les quartiers généraux des terroristes détruits dans le centre du Mali grâce au soutien russe” assuré par la fourniture d’armement ou par “le soutien humain accordé à l’armée malienne”.
Précédemment, l’armée ne pouvait pas accéder à nombre de localités “pour des raisons liées à l’insuffisance d’équipements”. La situation a changé à 180 degrés et, aujourd’hui, “les éléments de l’armée parviennent à s’[y] rendre”, précise le spécialiste.
Pour conclure, ces constats “laissent entendre que le soutien russe, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, a des résultats probants”.
*Organisation terroriste interdite en Russie
c’est pas une nouvelle ça.
Puisque le Niger va concentrer son armée sur la cedeao.
La cedeao ne va pas attaques lès djihadistes.Elle n’a pas l’habitude de la guerre asymétrique.
La CEDEAO va dans ce cas affaiblir toute l’Afrique Occidentale devant les terroristes de Macron le bila-koroni.
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