Le ministre tanzanien des Affaires étrangères Bernard Membe a fait une brève annonce à la presse à l’occasion d’une réunion de préparation du sommet. Il a dit que les deux principales questions seront « la sécurité au Burundi », et le « problème des réfugiés ». Il n’a cependant pas évoqué la cause de la crise politique, à savoir la candidature pour untroisième mandat du président sortant Pierre Nkurunziza.
De l’avis de plusieurs diplomates, il ne faut pas s’attendre à ce que ce sommet puisse trancher de manière claire sur la légalité ou non de cette course au troisième mandat. D’abord et surtout parce que c’est une question de souveraineté et de politique intérieure et que les chefs d’Etat de la région répugnent à se mêler publiquement des affaires de leurs voisins. « C’est d’autant plus délicat, souligne un analyste tanzanien, que plusieurs de ces présidents sont eux-mêmes à la recherche d’une bonne recette pour rester au pouvoir. »
Mais ce n’est pas le cas en Tanzanie. Le pays hôte pourrait tenter d’obtenir deux choses : que le dialogue s’instaure entre Nkurunziza et l’opposition et que les élections soient reportées. L’opposition et la société civile burundaise, à la tête des manifestations qui ont poussé les pays de la région à se saisir de la question, peuvent compter sur le président tanzanien Jakaya Kikwete, dont le pays est un des principaux parrains de l’accord de paix pour le Burundi signé à Arusha en 2000.
Deux camps identifiables face à la crise politique burundaise
Jakaya Kikwete était venu à Bujumbura il y a quelques semaines et n’avait pas hésité à appeler Pierre Nkurunziza au respect de l’accord de 2000, qui interdit au chef de l’Etat burundais d’aller au-delà de deux mandats présidentiels. L’opposition et la société civile burundais pourront par ailleurs compter sur le Rwandais Paul Kagame, ancien allié régional du président Nkurunziza, mais qui a multiplié les déclarations jugées hostiles depuis quelque temps……..Lire la suite sur rfi.fr