Un porte-parole auto-revendiqué de Boko Haram se dit prêt au dialogue

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Maiduguri, le 12 mai 2012. Des écoliers jouent dans ce qui était leur école, transformée en champ de ruines après la décision des islamistes de Boko Haram de la brûler.
AFP

Les autorités nigérianes se déclarent disposées à des discussions pour mettre fin à l’insurrection des islamistes armés de Boko Haram. Lagos répondait ainsi à un appel lancé en ce sens par un homme affirmant représenter les insurgés. Cet homme, Abou Mohammed Ibn Abdulaziz, a parlé aux journalistes depuis la ville de Maiduguri par téléconférence, jeudi 1er novembre. Mais la crédibilité de cet appel au dialogue est mise en doute.

Si ce cessez-le-feu proposé a comme objectif la paix et la sécurité, c’est un développement bienvenu.

Reuben Abati, porte-parole de la présidence

« Nous voulons un dialogue, mais le gouvernement doit prouver sa sincérité sur le terrain. » C’est ce qu’a déclaré Abou Mohammed Ibn Abdulaziz, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes basés à Maiduguri. L’homme s’est présenté comme l’un des dirigeants principaux de Boko Haram, mais sa crédibilité est mise en doute.

Inconnu jusque-là, il s’est exprimé en anglais, et non en haoussa, comme le font publiquement les membres de la secte islamiste. Selon les journalistes avec lesquels il s’est entretenu, il n’a pas non plus mentionné la revendication première du groupe, qui veut une application de la charia au Nigeria.

Autre fait troublant, il a émis des préalables aux discussions éminemment politiques. Il veut d’abord une arrestation de l’ancien gouverneur de l’Etat de Borno, Ali Modou Sheriff, et souhaite que ces pourparlers se déroulent en Arabie Saoudite sous l’égide de l’ancien général Muhammadou Buhari, principal opposant et candidat malheureux à la dernière élection présidentielle.

Cela fait certes plusieurs mois que des rumeurs sur des pourparlers indirects circulent, mais le groupe, aussi nébuleux soit-il, a jusque-là toujours refusé le dialogue. Quoi qu’il en soit, les autorités ont réagi favorablement par la voix du porte-parole de la présidence Reuben Abati. « Si ce cessez-le-feu proposé a comme objectif la paix et la sécurité, c’est un développement bienvenu », a-t-il déclaré.

rfi / 03/11/2012

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