Gültekin Avci, un ancien procureur aujourd’hui journaliste, a été mis derrière les barreaux par un tribunal d’Istanbul pour tentative de renversement du gouvernement. Sept chroniques qu’il a écrites ont été prises comme preuves.
Fikret Duran, l’avocat qui représente le journaliste Gültekin Avci, a écrit sur Twitter dimanche que ce dernier était en garde à vue depuis vendredi et que le procureur l’avait renvoyé devant le tribunal pour être arrêté. Le procureur n’aurait pas recueilli son témoignage, alors que le journaliste est accusé d’ourdir un «complot visant à renverser le gouvernement» et d’«appartenance à une organisation terroriste».
Arrêté dans le cadre de l’enquête sur Tawhid-Salam
Avci avait été interpellé vendredi sur ordre du procureur adjoint d’Istanbul, Irfan Fidan, dans le cadre de l’enquête sur Tawhid-Salam, une organisation terroriste soutenue par l’Iran qui fait l’objet d’une enquête depuis trois ans par la police turque. Des hommes politiques hauts placés feraient également partie de l’organisation.
Le parquet d’Istanbul avait abandonné l’enquête sur l’organisation terroriste en juillet 2014, une décision qui a été largement perçue comme étant une tentative de couvrir une enquête très sensible qui avait apparemment impliqué de hauts responsables gouvernementaux de l’AKP. Plus de 115 policiers et chefs de police ont été arrêtés aux premières heures de la journée du 22 juillet 2014 car accusés d’espionnage et de mise sur écoute de figures gouvernementales clés dans le cadre de cette enquête qui a été bloquée par le gouvernement. Cette vague d’arrestations avait été suivie de plusieurs autres.
Laissé dans des conditions insalubres
Sept chroniques du journaliste ont été remises comme preuves pour son soi-disant délit. Dans cette dernière opération menée ce vendredi, Avci et sept autres suspects ont été arrêtés. Avci a été placé en garde à vue alors qu’il se rendait à la prière du vendredi dans une mosquée d’Izmir.
La police l’a ensuite transféré à Istanbul. L’avocat du journaliste a déclaré samedi que son client n’avait pas pu se nourrir pendant plusieurs heures et avait été laissé dans des conditions insalubres. Avci, listé comme troisième suspect dans le compte-rendu des débats de l’affaire Tawhid-Salam, s’était déjà rendu au bureau du procureur pour témoigner. Mais Fidan a refusé de recueillir son témoignage.
Ebruca Africa-Mali