Le président russe Vladimir Poutine a admis mardi que la situation était “extrêmement difficile” dans les quatre régions du sud et de l’est de l’Ukraine dont Moscou revendique l’annexion sans les avoir entièrement conquises.
“La situation dans les Républiques populaires de Donetsk, de Lougansk, ainsi que dans les régions de Kherson et de Zaporijjia est extrêmement difficile”, a déclaré M. Poutine.
Il s’exprimait dans une vidéo à l’attention des employés des services de sécurité (FSB), du renseignement extérieur (SVR) et de protection des hauts responsables (FSO) qui célèbrent chaque année leur “fête professionnelle” en Russie le 20 décembre.
Vladimir Poutine a salué le travail des membres des services de sécurité russes qui agissent dans “les nouvelles régions de Russie”, assurant que “les personnes vivant là-bas, des citoyens russes” dépendent de la “protection” de ces services.
Le chef du Kremlin, lui-même un ancien agent des services secrets soviétiques (KGB), a appelé à une “concentration maximale” des services de contre-espionnage.
“Il est nécessaire de sévèrement réprimer les agissements des services secrets étrangers et d’efficacement identifier les traîtres, les espions et les saboteurs”, a souligné Vladimir Poutine.
En septembre, le président russe avait annoncé l’annexion de quatre régions ukrainiennes (celles de Donetsk, de Lougansk, de Zaporijjia et de Kherson) en partie contrôlées par l’armée russe, après avoir mené des “référendums” locaux dénoncés comme fictifs par Kiev et les Occidentaux.
Mais, en novembre, l’Ukraine a repris Kherson, la capitale de la région éponyme, un revers majeur pour Moscou subi après une contre-offensive de plusieurs semaines et d’actions de partisans ukrainiens derrière les lignes ennemies.
Par ailleurs, un haut gradé de l’armée ukrainienne, le lieutenant-général Serguiï Naïev, a affirmé voir une “augmentation du niveau de menace” d’une potentielle attaque russe depuis le Bélarus voisin, comme ce fut le cas dans les premiers jours du conflit lancé en février.
Selon lui, la Russie a actuellement un “potentiel suffisant pour créer une menace pour l’Ukraine et mener des actions tactiques” depuis le Bélarus frontalier au nord. “Nous prenons également des mesures adéquates”, y compris l’envoi de nouvelles forces à la frontière, a-t-il ajouté sur Facebook.
Les autorités ukrainiennes ont dit redouter dans les premiers mois de 2023 l’éventualité d’une offensive russe sur Kiev qui serait déclenchée à partir du territoire bélarusse.
Vladimir Poutine s’est rendu lundi au Bélarus pour des entretiens avec son homologue et allié Alexandre Loukachenko, tandis que l’armée russe y prend part à des manoeuvres “tactiques”.