Turquie: réintégration de 6.000 enseignants suspendus après le putsch

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Istanbul – Plus de 6.000 enseignants turcs qui avaient été suspendus après le putsch manqué en juillet ont été rétablis dans leurs fonctions, a annoncé vendredi le ministère de l’Education.

C’est la première fois que les autorités turques annoncent une réintégration d’une telle ampleur de fonctionnaires, qui ont été suspendus ou limogés par milliers dans la foulée du coup d’Etat du 15 juillet contre le président Recep Tayyip Erdogan.
Au total, 6.007 enseignants qui avaient été suspendus car soupçonnés d’avoir des liens avec des organisations terroristes ont réintégré leur poste, a indiqué le ministère sur son compte Twitter.

Les enquêtes ouvertes contre ces enseignants sont toujours en cours, a toutefois précisé le ministère.

Plus de 100.000 personnes, notamment des professeurs, militaires et magistrats, ont été arrêtées, limogées ou suspendues après la tentative de putsch imputée par le gouvernement turc au prédicateur Fethullah Gülen, qui vit aux Etats-Unis et nie toute implication dans le coup de force.

L’ampleur des purges a suscité l’inquiétude des partenaires occidentaux d’Ankara qui redoutent que l’état d’urgence instauré après le putsch manqué ne serve de prétexte au gouvernement pour réprimer des opposants.

Dépassant le cadre de la chasse aux putschistes présumés, les purges visent toutes les personnes soupçonnées de liens avec des organisations terroristes, expression qui désigne aussi bien le réseau guléniste que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou encore le groupe Etat islamique.

En septembre, le ministère de l’Education a suspendu environ 11.500 enseignants soupçonnés de liens avec le PKK, qui mène une lutte sanglante contre le gouvernement turc depuis 1984.

A cause de ces purges, de nombreux établissements scolaires manquent de professeurs, s’est alarmé en septembre le dirigeant du principal syndicat d’enseignants d’Istanbul, Hüseyin Ozev, estimant à au moins 40.000 le nombre de postes inoccupés.

M. Gülen, ancien allié de M. Erdogan, est à la tête d’un vaste réseau d’écoles, d’ONG et d’entreprises baptisé Hizmet (service, en turc), mais que le gouvernement turc désigne sous le nom d’Organisation terroriste des partisans de Fethullah.

Dans le cadre de l’état d’urgence, les autorités turques ont pris des mesures pour accroître leur contrôle sur les universités, dont les recteurs sont désormais nommés par le président Erdogan.

(©AFP / 25 novembre 2016 17h46)

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