L’explosion visait des véhicules militaires, dans le centre de la capitale. L’Élysée dénonce un “odieux attentat” et adresse son soutien au peuple turc.
L’attentat à la voiture piégée qui a visé mercredi soir des véhicules de l’armée dans le centre de la capitale turque a tué au moins 28 personnes et en a blessé 61 autres, a annoncé le porte-parole du gouvernement. “Cette attaque terroriste lâche a coûté la vie à 28 personnes. 61 citoyens ont été blessés”, a dit devant la presse ce porte-parole, le vice-premier ministre Numan Kurtulmus, en promettant que le gouvernement ferait “toute la lumière” sur cet attentat. “Les auteurs de cet attentat seront retrouvés”, a-t-il assuré. Un précédent bilan fourni par le gouvernorat de la capitale turque plus tôt dans la soirée faisait était de 18 morts et 45 blessés. Les chaînes d’information turques ont montré des images d’un violent incendie qui a embrasé des véhicules militaires après la très violente déflagration, entendue à plusieurs kilomètres à la ronde.
Numan Kurtulmus s’est refusé pour l’heure à identifier ou nommer les auteurs de l’attentat, qui s’est produit en plein coeur de la mégapole de plus de 5 millions d’habitants. “Nous n’avons encore aucune information sur les auteurs de cette attaque”, a-t-il dit. “Cette attaque a très clairement visé notre nation”, a dit Numan Kurtulmus, “la Turquie n’a jamais cédé devant la terreur et ne cédera jamais.” Ce dernier a aussi précisé que le président Recep Tayyip Erdogan avait annulé une visite de travail prévue jeudi en Azerbaïdjan en raison de l’attentat. Peu avant, son Premier ministre Ahmet Davutoglu avait lui aussi annulé un déplacement prévu à Bruxelles pour évoquer la crise migratoire avec les responsables de l’Union européenne.
🔴TURQUIE Selon les 1ères information c’est une voiture piégée qui a explosé près d’une base militaire à Ankara pic.twitter.com/pLDyNihwGd
— infos140 (@infos140) 17 Février 2016
Erdogan réplique
Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a promis mercredi soir de riposter.”Que l’on sache que la Turquie n’hésitera pas à recourir à tout moment, à tout endroit et en toute occasion à son droit à la légitime défense”, a indiqué le président turc dans un communiqué publié par son service de presse. Le président François Hollande a quant à lui dénoncé mercredi soir “l’odieux attentat” d’Ankara, dans un communiqué publié par l’Élysée. “Le président de la République dénonce l’odieux attentat qui a fait de très nombreuses victimes à Ankara ce soir” et “adresse aux autorités turques et au peuple turc son soutien et toute sa solidarité devant cette nouvelle épreuve”. En parallèle, Washington condamne fermement l’attentat à Ankara contre son allié turc. “Les États-Unis condamnent fermement l’attentat terroriste contre des personnels militaires turcs et des civils aujourd’hui à Ankara”, a indiqué dans un communiqué Mark Toner, porte-parole du département d’État. “Nous offrons nos condoléances aux familles de ceux qui ont été tués et souhaitons un prompt rétablissement aux blessés. Nous réaffirmons notre solide partenariat avec la Turquie, notre alliée au sein de l’Otan, pour combattre les menaces terroristes que nous partageons”, a-t-il ajouté.
La Turquie sur le qui-vive
La Turquie est sur le qui-vive depuis une série d’attentats qui ont visé son territoire depuis l’été dernier, tous attribués par les autorités turques au groupe djihadiste État islamique (EI). Le plus meurtrier, le 10 octobre dernier, avait tué 103 personnes devant la gare centrale d’Ankara alors qu’elles se rassemblaient pour participer à une manifestation. Le 16 janvier dernier, un autre attentat-suicide, également attribué à l’EI par le gouvernement turc, avait visé un groupe de voyageurs allemands dans le quartier touristique de Sultanahmet à Istanbul, tuant dix d’entre eux.
Depuis l’été dernier, la Turquie est également affectée par la reprise du conflit kurde. De violents affrontements opposent chaque jour les forces de sécurité aux partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dans le sud-est à majorité kurde du pays. Le PKK mène régulièrement des attaques contre des convois militaires. Le 23 décembre dernier, un groupe proche du PKK avait également tiré des obus de mortier sur le tarmac de l’aéroport Sabiha Gökçen d’Istanbul, tuant une personne et en blessant une autre.