Plusieurs partis politiques ont décidé de manifester ce samedi malgré l’interdiction gouvernementale et la très forte mobilisation sécuritaire.
A partir de 14h, le morceau d’avenue Bourguiba qui fait face au ministère de l’intérieur sera occupé par le Front populaire (extrème-gauche), Ettakatol (socialiste), Al Joumouri (centre) et autres détracteurs du projet de loi de réconciliation économique voulu par le président de la république Béji Caïd Essebsi et qui sera soumis à l’Assemblée d’ici la fin septembre. Ce texte propose de « tourner la page du passé » en examinant les dossiers des fonctionnaires et hauts-responsables de l’ère Ben Ali. 23 ans d’un règne placé sous le signe d’une corruption clanique qui a vampirisé plus d’un quart de l’économie du pays. Au lendemain de la révolution du 14 janvier, aucune chasse aux sorcières n’a été constatée. Des mises à la retraite anticipée, quelques mutations, rien de massif malgré une colère populaire axée contre les Trabelsi (la belle-famille de Ben Ali) et autres familles affiliés au président. Résultat : « quatre ans plus tard, la corruption est un système de gouvernement » déplore le député du parti des travailleurs, Jilani Hammami. Et cette loi incarne à ses yeux « une provocation ». L’état d’urgence décrété par BCE après l’attentat de Sousse interdit les rassemblementsde plus de trois personnes sauf autorisation exceptionnelle du ministère de l’intérieur. Najem Gharsalli, le ministre en titre, a clairement annoncé que cette « manifestation est interdite ». Dans la foulée, le cœur de Tunis a été interdit aux voitures. Ce qui fait dire à Jilani Hammami que le « pouvoir utilise l’état d’urgence pour restreindre les droits démocratiques ». D’autres élus de l’ARP ont rappellé à BCE que les « manifestations du Bardo (quarante jours de sit-in en juillet 2013, face à l’ARP, après l’assassinat du député Mohamed Brahmi) se déroulaient durant (…)