Tunisie : L’État islamique revendique l’attentat du musée du Bardo

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Tunisie: lourd bilan lors d'une attaque terroriste au coeur de Tunis
A Tunis, les forces de l’ordre tunisiennes sont déployées près du Parlement après une attaque terroriste, le 18 mars 2015.
AFP PHOTO / FETHI BELAID

TERRORISME – L’attentat qui a frappé Tunis et qui a fait au moins 21 morts près du musée Bardo mercredi a été revendiqué jeudi 19 mars par le groupe terroriste État islamique, aussi appelé Daech.

L’organisation SITE a rapporté que l’organisation avait diffusé un message audio dans lequel elle s’attribuait la responsabilité de cette attaque qui est la plus grave depuis l’attentat suicide en 2002, revendiqué par Al-Qaïda, contre une synagogue à Djerba qui avait coûté la vie à 14 Allemands, deux Français et cinq Tunisiens.

 

C’est aussi la première fois depuis la révolution de janvier 2011 que des civils sont visés, alors que le pays s’est imposé comme un modèle de stabilité et d’ouverture dans le monde arabe, l’essentiel des Etats du Printemps arabe ayant basculé dans le chaos et la répression.

Les autorités tunisiennes ont de leur côté arrêté neuf suspects et une trentaine d’associations et syndicats ont appelé à “un rassemblement populaire silencieux” dans l’après-midi près du musée Bardo.

Plus fort contingent de combattants étrangers jihadistes

 Ces derniers moi, les islamistes armés ont multiplié les menaces contre ce pays et l’une de ses premières sources de devises, le tourisme. Des militants se réclamant d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ou du groupe Etat islamique (EI) sont depuis la révolution de 2011, qui a donné le coup d’envoi du “Printemps arabe”, retranchés dans des maquis situés dans les massifs montagneux proches de la frontière algérienne. Malgré plusieurs offensives d’envergure, l’armée tunisienne n’est jamais parvenue à les en déloger.

La détérioration de la situation dans la Libye voisine, où l’Etat central a disparu au profit de milices qui se disputent le pouvoir, certaines ouvertement ralliées à l’EI, pèse également sur la Tunisie, d’autant que la longue frontière entre les deux pays est virtuellement impossible à contrôler. Dans des régions où la contrebande est souvent la seule source de revenus, une fermeture de la frontière est inenvisageable, notamment parce qu’elle pourrait provoquer des soulèvements locaux.

Avec deux à trois mille jeunes hommes partis, au cours des quatre dernières années, grossir les rangs des groupes jihadistes luttant contre le régime de Bachar al-Assad en Syrie et contre le gouvernement de Bagdad en Irak, la Tunisie a fourni le plus fort contingent de combattants étrangers. Ils sont au moins cinq cents à être revenus au pays, estiment les autorités tunisiennes qui tentent de les maintenir sous étroite surveillance et affirment avoir empêché le départ d’au moins 9000 autres volontaires.

“Ces groupes salafistes jihadistes ont fait le choix stratégique d’envoyer des jeunes en Syrie pour les préparer et former ainsi des cadres qui seront prêts pour un éventuel combat en Tunisie”, indique à l’AFP l’analyste tunisien Slaheddine Jourchi.

Les groupes armés islamistes tunisiens montent constamment des opérations de harcèlement contre les forces de l’ordre. En février, ils étaient une vingtaine à tendre une embuscade à une patrouille de gendarmerie près de la frontière algérienne, tuant quatre gendarmes et s’emparant de leurs armes….…Lu sur huffingtonpost.fr

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