Le président américain Donald Trump a condamné mardi l’attentat sanglant de Manchester perpétré par “des losers malfaisants”, une attaque qui a largement occulté sa visite à Bethléem en Cisjordanie occupée.
“Notre solidarité avec le peuple du Royaume-Uni est totale. Tellement de jeunes gens magnifiques, vivants et aimant la vie, assassinés par des losers malfaisants”, a déclaré M. Trump, très sombre et ferme, en présence du président palestinien Mahmoud Abbas avec lequel il s’était entretenu dans la matinée.
“Je ne les appellerai pas des monstres car ils aimeraient trop ce mot”, a déclaré M. Trump, “à partir de maintenant, je les appellerai des losers parce que c’est ce qu’ils sont”.
L’attentat suicide qui a tué 22 personnes, dont des enfants, à la sortie d’un concert pop lundi soir à Manchester (nord-ouest de l’Angleterre) est survenu alors que M. Trump poursuivait lundi à Jérusalem sa première tournée à l’étranger.
Le président palestinien a lui-même commencé son propos en condamnant l’attentat qui n’a pas été revendiqué.
M. Trump a ensuite évoqué en termes généraux le conflit israélo-palestinien et a dit vouloir faire “tout (son) possible” pour aider Israéliens et Palestiniens à faire la paix qui les fuit depuis presque 70 ans.
Face aux réalités
M. Abbas a quant à lui de nouveau exposé le rêve palestinien d’Etat indépendant, devant un président qui a dit maintes fois sa volonté de conclure l’accord diplomatique “ultime”, mais n’a toujours pas explicité, y compris au cours de son séjour en terre sainte, comment il comptait s’y prendre.
“Je vous réitère une nouvelle fois notre position qui est celle de deux Etats le long des frontières de 1967, un Etat palestinien ayant pour capitale Jérusalem-Est vivant aux côtés de l’Etat d’Israël dans la sécurité et la paix”, a dit M. Abbas.
M. Trump, qui fait depuis lundi ses premiers pas sur le terrain de l’un des plus vieux conflits du monde, a pu embrasser du regard l’une des réalités israélo-palestiniennes les plus frappantes quand il a rallié Bethléem par la route en provenance de la proche Jérusalem.
Il a franchi en convoi le mur érigé par Israël pour se “protéger” des attaques palestiniennes, et le non moins impressionnant checkpoint qui commande l’accès de Bethléem depuis Jérusalem.
Une grande partie de Bethléem vit à l’ombre du mur, “barrière de sécurité” pour les Israéliens, “mur de l’apartheid” pour les Palestiniens dont il empoisonne la vie.
Cependant, une grande banderole proclamant en anglais “la ville de la paix salue l’homme de la paix” a été tendue sur la route pavoisée de drapeaux américains menant à la ville, quadrillée par les forces de sécurité palestiniennes.
Par le passé, M. Trump a semé le trouble en affirmant son intention de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël. Une fois investi, il a alarmé encore davantage les Palestiniens en prenant ses distances avec la solution dite à deux Etats.
Il s’est notablement ravisé à l’épreuve du pouvoir. Son conseiller à la Sécurité nationale, le général HR McMaster, évoque à présent son souhait “d’autodétermination pour les Palestiniens”.
Une défiance immense
Lundi à Jérusalem, au côté du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, celui qui avançait début mai que faire la paix n’était “peut-être pas aussi difficile”, semble en avoir rabattu. “On m’a dit que, de tous les accords, c’était l’un des plus durs, mais j’ai l’impression que nous finirons par y arriver. J’espère”.
En Israël, M. Trump a exposé une vision du règlement du conflit inscrite dans la résolution des maux de la région.
La convergence d’intérêts entre les pays arabes et Israël face à la menace de l’extrémisme et de l’Iran représente une “rare opportunité”, y compris pour mettre fin au conflit israélo-palestinien, a-t-il dit.
Les dirigeants palestiniens se félicitent de l’évolution observée chez M. Trump. Mais ce dernier s’est gardé de toucher publiquement à des questions concrètes, comme la colonisation, la violence palestinienne ou le statut de Jérusalem, tout en donnant beaucoup de gages aux Israéliens.
L’horizon israélo-palestinien a rarement paru plus sombre. Les dernières négociations, sous les auspices des Etats-Unis, ont capoté en 2014. 2017 marque cinquante années d’occupation et de colonisation israéliennes des Territoires palestiniens.
La défiance mutuelle entre Israéliens et Palestiniens est immense. C’est aussi à un président palestinien considérablement affaibli qu’a affaire M. Trump.
Impopulaire, sapé par les divisions intestines, M. Abbas est à présent embourbé dans la crise des centaines de Palestiniens en grève de la faim dans les prisons israéliennes.
Dans l’après-midi, M. Trump déposera une gerbe au mémorial de la Shoah à Jérusalem. Il prononcera un discours au musée d’Israël avant de s’envoler pour le Vatican.
(©AFP / 23 mai 2017 11h38)
380 milliards de $ de deal d”armement avec le premier pays sponsor du terrorisme….
Le business du terroriste est lucratif.
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