Trump candidat en 2024? Les obstacles sur la route de la Maison Blanche

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Toujours populaire auprès des électeurs républicains, Donald Trump laisse entendre qu’il pourrait briguer de nouveau la Maison Blanche en 2024. Mais, menacé par des ennuis judiciaires et critiqué pour son rôle dans l’assaut meurtrier du Capitole, il pourrait voir se dresser des obstacles sur la voie d’une nouvelle candidature.

“Avec votre aide, nous reprendrons la Chambre des représentants, nous reprendrons le Sénat, et ensuite un président républicain fera un retour triomphal à la Maison Blanche, Je me demande bien qui ce sera”, a lancé, taquin, le 45e président des États-Unis dimanche devant une foule de militants venus l’écouter à la réunion du CPAC, grand rendez-vous des conservateurs américains.

“Il reviendra”, lisait-on sur le drapeau d’un des partisans qui l’attendaient, enthousiastes, dehors à Orlando. Un retour au pouvoir serait quasi sans précédent. Seul un président est parvenu à obtenir deux mandats non-consécutifs dans l’histoire américaine: le démocrate Grover Cleveland, élu en 1884, puis battu en 1888 avant de remporter de nouveau la Maison Blanche en 1892.

Et un sondage informel mené auprès du public conquis du CPAC a signalé une tiédeur qui a surpris. Si 95% des participants ont estimé que le parti républicain devrait continuer à suivre le programme mené par Donald Trump, seuls 68% ont dit qu’ils voudraient le voir se représenter en 2024.

Front judiciaire

L’ex-président républicain a été acquitté en février dans son procès au Sénat pour “incitation à l’insurrection” de ses partisans, lors de l’assaut du Capitole du 6 janvier. Si des poursuites pénales pour cette attaque du siège du Congrès semblent peu probables, son horizon judiciaire reste cependant chargé.

À New York, le milliardaire fait l’objet d’une enquête qui visait au départ des paiements effectués, avant la présidentielle de 2016, à deux maîtresses présumées. Elle examine désormais également de possibles allégations de fraude fiscale, fraude aux assurances, ou fraude bancaire. Son cabinet comptable a remis huit ans de déclarations fiscales et bancaires à la justice.

Une procureure de Géorgie a d’autre part annoncé début février l’ouverture d’une enquête préliminaire au pénal sur “les tentatives d’influencer les opérations électorales” dans cet État.

Sauver son empire commercial

Le magnat de l’immobilier pourrait décider de se concentrer sur la relance de son empire familial, la “Trump Organization”, malmené pendant son mandat marqué par des profondes divisions qui ont nui à la marque “Trump”. Ainsi, pendant sa présidence, des habitants s’étaient battus pour retirer son nom de la façade de leur immeuble à New York. Ses affaires, centrées sur l’immobilier et l’hôtellerie, ont aussi été frappées par la pandémie de Covid-19.

2022, tournant décisif

“Nous n’allons pas créer de nouveau parti, nous n’allons pas diviser notre pouvoir. Nous serons unis et puissants comme jamais”, a lancé l’ex-président dimanche. Tout un discours triomphant qui pourrait s’effondrer selon les résultats des élections parlementaires de mi-mandat (les “midterms”) de novembre 2022.

Car, s’il affirme ne pas aimer les “losers”, Donald Trump a en fait trois défaites républicaines à son actif: la perte de la Chambre des représentants en 2018, celle du Sénat en janvier, et la Maison Blanche. Celui qui se présente en faiseur de rois, courtisé jusque dans sa luxueuse résidence en Floride par des candidats pressentis, sera attendu au tournant.

Si les républicains parviennent à reprendre le Sénat et/ou la Chambre grâce à des candidats adoubés par Donald Trump, la voie vers une nouvelle candidature présidentielle apparaîtra grande ouverte. S’il échoue, ses opposants républicains, déjà outrés par la perte récente du Sénat qu’ils lui imputent, sortiront renforcés pour lui barrer la route.

Rivaux républicains

Si son emprise sur le parti reste dominante, des candidats républicains affûtent déjà leurs arguments électoraux. Certains, fidèles soutiens de Donald Trump, restent discrets dans l’attente de ce qu’il décidera de faire, comme les sénateurs Josh Hawley, Ted Cruz ou la gouverneure du Dakota du Sud Kristi Noem.

D’autres l’ont vivement critiqué pour son rôle dans l’assaut du Capitole, comme l’ex-ambassadrice à l’ONU Nikki Haley et le sénateur Ben Sasse. Son ancien vice-président, Mike Pence, pourrait aussi s’aligner dans la course. En outre, à 78 ans en 2024, l’âge et la forme du milliardaire influenceront sa décision.

SOURCE: https://www.7sur7.be/

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