Un train affecté aux travaux de renouvellement de la voie ferrée a tué trois passants mercredi soir dans la capitale camerounaise Yaoundé.
Cet accident a suscité une nouvelle polémique dans le pays après un déraillement qui avait fait près de 80 morts fin octobre 2016.
“Le bilan de l’accident est de trois morts. Deux personnes sont décédées sur place, une troisième à l’hôpital”, a affirmé sous couvert d’anonymat un responsable de Camrail.
“Un train de travaux, de retour du chantier de renouvellement de la voie à l’entrée de la ville de Yaoundé, a percuté des passants sur la voie ferrée”, a expliqué sur sa page Facebook cette société en charge du transport ferroviaire au Cameroun.
“Le bilan fait état d’un corps retrouvé sur la voie, un corps récupéré par une famille avant l’arrivée des secours et trois blessés dont l’un dans un état grave (décédé ensuite à l’hôpital, ndlr) ont été conduits à l’hôpital”, a précisé l’opérateur ferroviaire.
“En présentant ses sincères condoléances, Camrail rappelle que la traversée des voies ferrées est rigoureusement encadrée par le code de la route et l’occupation anarchique des emprises ferroviaires n’est pas de nature à assurer la sécurité optimale des circulations ferroviaires”, a estimé Camrail.
De son côté, la Fondation Camerounaise des Consommateurs, organisation de défense de consommateurs, “réfute les allégations contenues dans le communiqué produit par Camrail”, selon un message publié sur son compte Facebook, et s’interroge: “une locomotive doit-elle rouler dans la nuit sans phare ni klaxon?”.
Le responsable de Camrail a pour sa part rétorqué: “Le train klaxonne là où il y a un passage à niveau. Il n’y avait pas de passage à niveau sur le lieu de l’accident”, ajoutant: “La circulation des personnes sur la voie ferrée est interdite”.
Au moins 79 personnes ont péri le 21 octobre 2016 dans un déraillement d’un train de la Camrail à Eséka entre Yaoundé et la capitale économique Douala. Plusieurs rapports ont pointé des “défaillances de sécurité”. A ce jour, les résultats de l’enquête officielle prescrite par la présidence camerounaise n’ont pas été rendus publics.
Camrail appartient à 77,4% à SCCF (Groupe Bolloré), 13,5% à l’Etat camerounais, 5,3% à Total Cameroun et 3,8% à SEBC (Groupe Thanry).
Publié: le 09-03-2017 par voa