La nation arc-en-ciel vient de connaitre, pour la énième fois depuis la fin de l’Apartheid en 1990, des événements tragiques de la xénophobie. La cause principale de ces violences est l’erreur monumentale qu’a commise le roi traditionnel zulu, lorsqu’il incita ses jeunes concitoyens à s’en prendre aux ressortissants africains et à leurs biens au motif que ces derniers augmentent le taux de chômage de la jeunesse sud-africaine.
Cette attitude du roi constitue une violation flagrante des normes juridiques internationales, porte un coup dur à l’intégration africaine, mais surtout elle ternit l’image de l’une des puissances africaines sur le plan international. Il faut aussi souligner la passivité momentanée dont les autorités sud-africaines ont fait montre dans cette histoire. Surtout quand on sait que le droit international fait obligation à tout Etat d’assurer un standard minimum de protection aux ressortissants d’autres Etats. Ainsi, il a le devoir de veiller à la sécurité des personnes et de leurs biens, d’assurer la jouissance et l’exercice de droits fondamentaux et universels qui s’attachent à la qualité de la personne humaine.
De même, l’intégration dont les dirigeants du continent veulent se servir pour promouvoir le développement économique, social et culturel du continent se trouve remis en cause. En effet, la notion d’intégration renvoie à une association d’Etats qui s’engagent à céder une partie de leur souveraineté au profit de l’Association dont la vocation est préalablement déterminée par les Etats membres, tels qu’un espace économique commun ou encore une communauté des Etats. Ainsi, l’Union Africaine qui est une organisation continentale prône l’amitié et la fraternité entre les peuples africains.
En somme, l’Afrique a assez souffert ou souffre encore des guerres civiles et autres formes de criminalité qui annihilent son épanouissement. Il serait donc de trop d’accentuer ce retard sous quelque prétexte que ce soit, car c’est dans l’union que réside la force.
Enfin, il serait utile de saluer la sagesse des Etats africains dont les intérêts sont touchés par cette barbarie, mais qui n’ont pas fait des représailles une expression de leur mécontentement, encore moins suspendre leurs relations diplomatiques avec l’Afrique du Sud.
Vive l’Afrique ! Vive l’intégration africaine ! Vive le peuple africain !
Kalilou MAGUIRAGA, étudiant en Droit international
Tél : 76 66 05 73
