Trafic des enfants : A quand la vraie abolition de l’esclavage ?

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Depuis quelques jours, la nouvelle fait le tour du monde. Seize Européens dont neuf Français membres de l’association française Arche de Zoé et trois journalistes, ont été inculpés à Abéché, principale ville de l’est du Tchad, d’”enlèvement de mineurs” et d’”escroquerie”.

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Les sept Espagnols de l’équipage de l’avion qui devait emmener les enfants en France, ainsi qu’un sous-préfet est un chef de quartier tchadiens, sont poursuivis pour “complicité”. La question que l’on se pose et de savoir si nous n’assistons pas à une nouvelle ère de la traite. S’il est vrai que dans le cas d’espèce il s’agit des Européens, il est à relever que sur notre continent, ce phénomène prend une ampleur inquiétante.

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En effet, une traite d’un nouveau genre sévit depuis une dizaine d’années en Afrique en général et en Afrique de l’Ouest en particulier. Ancrée dans la misère, ses enfants sont voués au  commerce moyennant finances pour l’intermédiaire, ce négrier moderne qui est le principal bénéficiaire du trafic. Les enfants transportés par bateau pirogue, car, camion ou taxi ne valent pas cher au départ. Ils viennent des villages les plus déshérités des pays pauvres de la région dont le Mali fait partie.

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On se rappelle encore que la police malienne a réussi il y a quelques temps à démanteler certains réseaux de trafic de mineurs. Trop miséreux pour aller à l’école, ces mineurs constituent des proies faciles pour les trafiquants, généralement de riches “parents” qui ont réussi en Côte-d’Ivoire, au Gabon, au Cameroun ou au Nigeria. Ils ont vu leurs grands frères revenir de ces eldorados, avec un vélo, une radio et même un peu d’argent. Ils ne rêvent que de suivre le même chemin. Quant aux parents, ils sont trop contents de confier leurs enfants à un protecteur qui lui trouvera du travail et lui permettra peut-être de sortir de la pauvreté. Bien peu ont conscience que leur progéniture risque les coups ou le naufrage pendant la traversée. Et aucun ne songe qu’au mieux ce sera l’exploitation pure et simple. Or, il est reconnu que ce trafic permet aux pays les plus aisés de s’offrir une main-d’œuvre quasi gratuite.

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Certaines sources révèlent par exemple que dès 5 ou 6 ans, les filles sont envoyées comme domestiques dans les familles de la bourgeoisie gabonaise, camerounaise ou nigériane. Les garçons servent de manœuvres agricoles dans les plantations de Côte-d’Ivoire, de portefaix dans les mines. Au lieu du salaire mirobolant promis par leur “parrain”, ils se retrouvent taillables et corvéables à merci.  L’exemple des Européens poursuivis au Tchad prouve à suffisance que l’Afrique n’est pas encore sortie de l’étau de la colonisation et de l’esclavage.

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Mais, ce qu’il faut reconnaître, c’est que ces “Blancs” réussissent souvent leurs mauvais coups avec la complicité de nos frères Africains transformés eux-mêmes en néo-esclavagistes. A quand donc la vraie abolition de l’exclavage? La communauté internationale, notamment les ONGs et les ligues et associations des droits de l’homme doivent se mobiliser afin que ce fléau soit éradiqué. Car le trafic des enfants à des fins d’exploitation de leur travail est une grave atteinte à aux droit fondamentaux de cette couche vulnérable. La recrudescence de ce trafic nécessite l’adoption d’un plan d’urgence.

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Bruno LOMA

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