Tourisme médical : Quant des établissements à la pointe de la technologie deviennent des atouts économiques

0

De nos jours l’un des avantages à réaliser des infrastructures sanitaires de pointe dans le secteur de la santé, en dehors d’offrir aux nationaux des soins de qualité, c’est d’attirer de la clientèle au niveau régional et mondial. Aujourd’hui, le tourisme médical est un secteur porteur de croissance pour le Maghreb (Tunisie, Maroc et l’Egypte), l’Afrique du Sud, Türkiye… Et le secteur est en pleine expansion !

Tourisme médical ! Loin d’être toujours considéré comme un phénomène, c’est aujourd’hui un facteur de développement aux enjeux économiques indéniables. «Souvent tabou ou critiqué, les exportations de soins de santé constituent un axe de développement incontournable pour nombre de pays émergents», reconnaissent des spécialistes (Brun, Deau & Roffé, 2008).

Ainsi, contrairement aux idées reçues, le tourisme médical ne peut plus être assimilé à un phénomène nouveau ni même à une tendance passagère. Selon différentes études, le secteur comprend deux principales dominantes. L’une portant sur la partie la plus visible du grand public, notamment en France avec le développement de la chirurgie esthétique qui a été jusqu’à présent l’apanage de la Tunisie et du Maroc. L’autre dominante fait état de la chirurgie principalement palliative, nécessitant des interventions destinées à traiter des maladies plus graves pouvant avoir des effets sur la survie du patient.  Ce deuxième axe constitue une réponse que certains pays en transition ont su saisir en remédiant aux défaillances des principaux systèmes de soins en Occident et dans les pays pauvres.

Ces dernières années, le tourisme médical est devenu un secteur en plein essor en Afrique. Les pays de l’Afrique du nord, notamment le Maroc et la Tunisie, sont des pays pionniers dans le domaine et ne cessent de se développer. Selon un rapport de la «North Africa Health», réalisé par «Oxford Business Group», la Tunisie est un pays reconnu dans le domaine notamment grâce à ses soins en thalassothérapie. «Chaque année, environ 500 000 patients étrangers recherchent des soins hospitaliers dans les hôpitaux. De la même manière, la Tunisie a également une excellente réputation en chirurgie esthétique», y a-t-on indiqué. Toujours selon le même rapport, «l’Égypte s’est classée au 3e rang pour son industrie du tourisme médical dans le monde arabe en raison de son meilleur rapport qualité-prix par rapport aux autres pays de la région». Pour ce qui est du Maroc, selon «Jeune Afrique», «le tourisme médical fleurit depuis longtemps. Mais, c’est la chirurgie esthétique qui a d’abord attiré les patients étrangers dans le royaume».

Quant à l’Algérie, elle a organisé en 2019 la première édition du Congrès africain du tourisme médical et a accueilli des représentants du secteur de toute l’Afrique. Cette initiative visait à développer le tourisme médical en Afrique et à renforcer la coopération entre les pays africains. Selon le rapport de la «North Africa Health», ces dernières années, «un certain nombre d’établissements et de cliniques privés ont ouvert à travers le pays… Les transferts de patients à l’étranger ont diminué en Algérie de 90 % depuis 2000». Ce qui atteste d’un effort considérable en termes de développement sanitaire dans le pays.

Sources de devises, d’emplois et de modernisation des établissements sanitaires, le Tourisme médical est aujourd’hui un secteur providentiel de développement pour la Tunisie. Selon diverses sources (notamment l’Unité de promotion de l’investissement et de l’exportation des services de santé au ministère de la Santé), en 2019, ce secteur a généré 5,3 milliards de dinars de revenus pour quelques 2 millions de patients étrangers, dont 1 million ayant résidé dans des établissements hospitaliers et 1 million qui ont bénéficié de consultations médicales.

«L’exportation des services de santé demeure un vecteur prometteur… La stratégie nationale de développement de l’exportation des service de santé prouve que la Tunisie est en mesure de doubler le nombre des patients étrangers en cinq années», a déclaré Mme Nadia Fenina, la Directrice générale de l’Unité de promotion de l’investissement et de l’exportation des services de santé au ministère tunisien de la Santé, en marge de sa participation à l’ouverture du 3e congrès de tourisme médical qui s’est tenu du 29 et 30 septembre 2022 à Yasmine Hammamet. Cette rencontre avait rassemblé des acteurs importants tels que des experts ou des hommes d’affaires. Des partenariats ont été conclus entre différents acteurs du secteur de la santé de toute l’Afrique et d’ailleurs.

«Le développement de l’investissement et de l’exportation des services de santé figure parmi les priorités gouvernementales au sein du Plan de développement 2023-2025. Et cela d’autant plus que la Tunisie est apte à multiplier par sept ses exportations en médicaments», avait précisé Mme Fenina. En 2019, le tourisme médical représentait  45 % des revenus du secteur du tourisme. En Afrique, le Maghreb est de plus en plus concurrencé par l’Afrique du Sud.  Chirurgie cardiaque, chirurgie orthopédique, dentisterie, transplantation d’organes… Autant de services pour lesquels les patients choisissent l’Afrique du Sud.

Classé à la 22e place mondiale (sur 47 destinations dans l’indice mondial du tourisme médical), ce pays est l’une des destinations les plus populaires pour le tourisme médical. En effet, l’Afrique du Sud attire chaque année environ un million de patients. Une attraction liée aux installations de santé améliorées qui ont maintenant atteint un niveau de qualité surprenant. Chaque année, des touristes médicaux de toute l’Afrique, de l’Europe, des États-Unis et d’autres parties du monde visitent l’Afrique du Sud parce qu’ils sont attirés par les soins de haute qualité du pays avec des destinations et des activités attrayantes.

Le pays propose des traitements médicaux abordables avec certains des meilleurs médecins et établissements de santé. Sans compter que le système de santé en Afrique du Sud varie des soins de santé de base fournis par le gouvernement à des services hautement spécialisés dans les secteurs privé et public. Il y a plus de 200 hôpitaux privés et 400 hôpitaux publics dans le pays. Un investissement très judicieux aux dividendes nombreux pour booster l’économie sud africaine.

Moussa Bolly

 

Commentaires via Facebook :

REPONDRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Leave the field below empty!