Que de colères, remous et contestations autour de ces résultats présidentiels congolais qui n’ont certainement pas fini de dire leur dernier mot. Pourtant, la phase finale a été conclue, car par son arrêt rendu public la nuit du samedi 19 janvier 2019, la cour constitutionnelle du Congo a proclamé Félix Tshisekedi élu président démocratique à l’issue de l’élection du 30 décembre 2018 par le peuple congolais. Verdict, loin d’être accepté par le camp du candidat Martin FayuluMadidi qui déclare être élu avec plus de 60% des voix et appelle les Congolais à la défense de leur victoire.
Dans un communiqué suffisamment diffusé par l’homme politique congolais, non moins candidat unique de la coalition LAMUKA, Martin Fayulu rompt avec le silence par ces expressions : « Par son arrêt rendu public cette nuit de samedi 19 janvier 2019, la cour constitutionnelle vient de valider les faux résultats provisoires de l’élection présidentielle du 30 décembre dernier publiés nuitamment et en violation flagrante de la loi électorale par la Commission Électorale Nationale Indépendante, CENI ».
Par cet arrêt, révèle-t-il, la cour constitutionnelle vient une fois de plus confirmer qu’à l’instar de la CENI, elle est au service d’un individu et d’un régime dictatorial qui ne respecte ni les lois de la République ni les règles les plus élémentaires de la démocratie et de la morale, dénonce-t-il.
Pour Fayulu, par cet arrêt de proclamation des résultats, la cour vient de défier le peuple congolais, l’Union africaine et l’ensemble de la communauté internationale. Car, dit-il, comme en témoignent les procès-verbaux de dépouillement des témoins de la coalition LAMUKA, les rapports dûment établis par la mission d’observation électorale nationale et internationale, dont celle de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), de l’UA et des tableaux des résultats du serveur central, de la CENI elle-même via les médias internationaux, il est le vainqueur de cette élection. « J’ai été démocratiquement élu président de la République par le peuple avec plus de 60% des voix », a-t-il précisé.
Pour ne pas tolérer la falsification de cette victoire écrasante par les institutions électorales, Martin Fayulu appelle à des sorties pour des manifestations pacifiques. S’appuyant sur la teneur de l’article 5 de la constitution, Martin se proclame le « seul président légitime » élu en RDC par les Congolais. Et par conséquent, il demande aux Congolais de ne pas reconnaitre un individu qui se prévaudrait illégitimement de cette qualité ni obéir aux ordres qui émaneraient dudit individu.
Chose qui atteste à suffisance que le pays n’échappera jamais à la colère de Fayulu et ses partisans. Outre, Martin demande aussi à l’ensemble de la communauté internationale à ne pas reconnaitre le pouvoir de Tshisekedi.
À retenir aussi que le déplacement qui était prévu dans ce même cadre en RDC pour le 21 de ce mois (hier) par la délégation de l’Union africaine a été annulé. Malgré les grognes qui se faisaient au sein de l’UA concernant cette présidentielle, plusieurs chefs d’État africains ont d’ores et déjà envoyé leurs messages de félicitation à Félix Tshisekedi.
Mamadou Diarra