Togo : la société civile se mobilise contre l’interdiction d’émettre de deux médias privés

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Manifestation à Lomé en 2013 (photo d'illustration). © Erick Kaglan/AP/SIPA

Plusieurs centaines de personnes, dont des journalistes, ont manifesté mardi à Lomé pour protester contre le retrait le 6 février dernier de fréquences de deux médias privés, La Chaîne du Futur et City FM. Ces derniers émettaient depuis 10 ans dans le pays.

A l’appel de treize organisations de la société civile, les manifestants ont arpenté pendant plus de deux heures des artères de la capitale togolaise sous la surveillance des forces de sécurité. La marche s’est déroulée sans incident.

« La décision de la la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication au Togo (Haac) est illégale. C’est une restriction de la liberté d’expression. Nous exigeons la reprise immédiate et sans conditions des activités des deux médias », a déclaré Emmanuel Sogadji, président de la Ligue des consommateurs du Togo (LCT). « Nous recommandons à la Haac de garantir et d’assurer la liberté et la protection de la presse et des autres moyens de communication, conformément à la Constitution ».

« Une démarche illégale »

La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication au Togo a retiré le 6 février, les fréquences de La Chaîne du Futur (LCF) et de la radio City FM, pour n’avoir pas rempli les « formalités préalables d’autorisation ». Les deux médias, qui appartiennent au groupe Sud Média, « n’ont obtenu aucune autorisation préalable avant de commencer à émettre en 2007 », avait déclaré le 7 février Mathias Ayena, deuxième rapporteur de la Haac. « Nous demandons simplement aux responsables de ces organes de faire une demande en bonne et due forme et nous allons analyser », avait-il ajouté.

Les responsables du groupe Sud Média ont jugé la démarche de la Haac « illégale », assurant que « toutes les démarches » avaient été effectuées pour soumettre le dossier. « Nous avons saisi la Cour suprême, la Haac ayant violé les textes qui la régissent », a confié Luc Abaki, directeur général du groupe Sud Media. « Nous ne voulons pas défier l’autorité de régulation, raison pour laquelle nous avons suspendu nos émissions ».

« Une attaque contre la liberté d’expression »

Les deux médias ont cessé d’émettre depuis le 7 février, quelques heures après la décision de la Haute autorité.

Dans un communiqué, l’ONG Amnesty International avait dénoncé « une attaque contre la liberté d’expression », estimant cette « sanction disproportionnellement lourde au vu des faits reprochés ».

L’autorité de régulation avait déjà fermé plusieurs médias en 2013, notamment la radio Légende FM pour « multiples dérapages », affirmant qu’elle diffusait de fausses informations durant les législatives.

Par www.jeuneafrique.com

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