Lomé (AFP) – Le Premier Ministre togolais Kwesi Séléagodji Ahoomey-Zunu a remis la démission de son gouvernement au président Faure Gnassingbé qui l’a acceptée, un mois après des législatives remportées par le parti au pouvoir, a déclaré la présidence dans la nuit de mardi à mercredi.
“Le Premier ministre togolais Kwesi Séléagodji Ahoomey-Zunu vient de remettre ce jour, 27 août 2013, la démission de l’ensemble de son gouvernement au président de la République”, annonce la présidence dans ce communiqué lu à la télévision nationale.
“Le président de la République, qui a accepté cette démission, a chargé le Premier Ministre d’expédier les affaires courantes”, poursuit le communiqué, qui ne précise pas quand sera constitué le nouveau gouvernement.
La démission de M. Ahoomey-Zunu et de son gouvernement intervient près d’un mois après les élections législatives du 25 juillet, remportées par le parti du président Faure Gnassingbé.
L’Union pour la république (Unir, au pouvoir) a obtenu 62 des 91 sièges du Parlement togolais contre 19 sièges pour le Collectif Sauvons le Togo (CST), le regroupement d’opposition le mieux placé.
La Coalition “Arc-en-ciel”, un autre regroupement de partis d’opposition, a obtenu six sièges et l’Union des forces de changement (UFC) de Gilchrist Olympio, trois. Sursaut national, une liste indépendante, a obtenu un siège.
La CST avait dénoncé une “mascarade électorale sur fond de corruption massive et de fraudes électorales avérées”. La Coalition “Arc-en-ciel” avait aussi rejeté les résultats, dénonçant “plusieurs anomalies graves et cas de fraudes massives le jour du scrutin”.
Mais la Cour constitutionnelle togolaise a confirmé, le 12 août, la majorité absolue obtenue par l’Unir, rejetant les requêtes en annulation de l’opposition faute de preuves.
Les observateurs de l’Union africaine et de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont estimé pour leur part que les élections s’étaient déroulées dans des conditions acceptables.
Ancien secrétaire général de la présidence de la République (2008 à 2012), M. Ahoomey-Zunu, 55 ans, avait été nommé au poste de Premier ministre en juillet 2012, en remplacement de Gilbert Houngbo.
Organisées à deux ans de la prochaine présidentielle, les législatives constituent une nouvelle étape d’un lent cheminement vers davantage de démocratie, le Togo ayant été gouverné d’une main de fer par le président Gnassingbé Eyadéma de 1967 jusqu’à sa mort en 2005.
Porté au pouvoir par l’armée, son fils Faure lui a succédé en 2005. Il a remporté en 2005 puis en 2010 des scrutins présidentiels dont les résultats ont été contestés par l’opposition.