Alors que l’on s’acheminait tranquillement vers la tenue des élections législatives, le 14 octobre prochain au Togo, des dissensions au sein de la CENI sur les cartes électorales sont venues tempérer l’optimisme ambiant.
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Certains membres de cette CENI ne sont, semble-t-il, pas d’accord sur la "nature" de ces cartes électorales et n’hésitent pas à dire qu’il faut reprendre tout le processus. Cette "fracture" entre les membres de la CENI révèle en filigrane la cassure entre les partisans de Faure Gnassingbé (qui veulent un processus "réellement" démocratique) et ceux de son demi-frère Kpacha Gnassingbé considéré avec Agbeyomé Kodjo et le général Tijani (ex fidèle d’Eyadéma-père) comme des nostalgiques du passé, par conséquent gardiens de la ligne orthodoxe et des pratiques du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT).
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En fait, il s’agit d’une guerre de succession que se livrent les deux frères Eyadéma depuis la mort de leur père. Pour les adversaires de Faure, une ouverture trop large par le biais d’un scrutin propre pourrait remettre en cause les acquis. Une bataille d’abord feutrée et désormais ouverte avec les médiations de Blaise Compaoré et d’Omar Bongo Ondimba qui n’ont pu, semble-t-il, recoller les morceaux.
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En installant son frère Kpatcha à la tête de l’armée, suite à son élection à la magistrature suprême, Faure confirmait ainsi l’importance du rôle de son frangin dans les événements qui ont précédé son installation au pouvoir. Un bicéphalisme larvé caractérise le Togo où les habitants avaient déjà pris l’habitude de surnommer Kpatcha Gnassingbé «le vice-président». Pour l’heure, la campagne électorale bat son plein. On annonce que 2 974 718 électeurs se sont inscrits sur le fichier électoral lors du recensement de juillet-août dernier et 396 listes de candidats indépendants et de partis politiques sont en lice pour le scrutin législatif du 14 octobre.
rnLa qualité de ce fichier électoral a fait l’unanimité de la part de tous les acteurs du processus électoral. Un acquis de taille pour accompagner l’expérimentation, pour cette législative, du mode de scrutin proportionnel de liste à la plus forte moyenne. Le vote devrait permettre de renouveler les 81 sièges de l”Assemblée nationale.
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Notons aussi une forte présence des femmes sur les listes électorales : 142 femmes sont inscrites sur les 395 listes en lice. Le parti au pouvoir, le Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), compte 22 femmes sur un total de 162 candidats présentés à ce scrutin menacé du énième report.
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