La Première ministre britannique Theresa May réunit mardi ses principaux ministres pour accélérer les préparatifs en prévision d’une éventuelle sortie de l’Union européenne sans accord, à une centaine de jours du Brexit le 29 mars prochain. Le gouvernement “discutera de la phase suivante afin d’assurer que nous sommes prêts pour ce scénario” d’un “no deal”, a déclaré Theresa May à la Chambre des Communes lundi.
L’hypothèse d’un Brexit sans accord, particulièrement redoutée par les milieux économiques, prend de plus en plus corps alors que la dirigeante conservatrice peine à convaincre les députés du bien-fondé de l’accord de divorce conclu en novembre avec Bruxelles au terme de longues et âpres négociations. Mme May avait reporté à la dernière minute un vote sur le texte, initialement prévu le 11 décembre, face au risque qu’il se fasse retoquer par les parlementaires britanniques, ceux partisans d’un Brexit sans concessions comme ceux favorables au maintien dans le club européen.
La motion de défiance?
“Un coup de pub” Lundi, le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a déposé une motion de défiance contre Theresa May, à la suite de son refus de convoquer le vote sur l’accord de Brexit avant la semaine du 14 janvier. Le Labour veut que les députés puissent se prononcer avant la pause parlementaire pour les fêtes de fin d’année, qui court du 21 décembre au 6 janvier. “Il est inacceptable que nous attendions près d’un mois avant de procéder à un vote sur la question cruciale de l’avenir de notre pays”, a dénoncé M. Corbyn.
Mais la démarche a peu de chance d’aboutir. Le gouvernement, à qui revient la décision de permettre l’organisation d’un débat et d’un vote sur une telle motion, compte y faire barrage. “Nous n’accorderons pas de temps à ce qui constitue un coup de pub”, selon une source à Downing Street citée par l’agence de presse britannique Press Association. Cette source a mis au défi le Labour de déposer une motion de censure visant l’ensemble de l’exécutif, comme il a menacé de le faire à plusieurs reprises, ce qui pourrait déclencher de nouvelles élections générales. Interrogés par l’AFP, les services de Theresa May n’ont pas fait de commentaire.
“La question est de savoir quand, et pas si, nous défierons le gouvernement avec une motion de censure globale”, a prévenu le ministre du Logement au sein du cabinet fantôme du Labour, John Healey, sur BBC Radio 4. Une telle motion aurait toutefois peu de chance de passer à l’heure actuelle, l’exécutif ayant reçu le soutien des Brexiters -qui la semaine dernière réclamaient la tête de Mme May- et de son allié nord-irlandais, le parti unioniste DUP.
Auteur: 7sur7.be