Terrorisme en Europe : Qui veut salir le Maroc ?

L’Europe connait actuellement une vague de violence terroriste avec son lot d’attentats. Après Paris (novembre 2015), Bruxelles (mars 2016), Berlin (décembre 2016), Manchester (juin 2017), Barcelone (Espagne) vient d’être la cible d’un attentat terroriste qui a fait de nombreuses victimes. La plupart de ces actes terroristes a la particularité d’avoir été réalisée par de jeunes européens d’ascendance magrébine : Maroc, Algérie, Tunisie, Lybie…

Cependant, une campagne insidieuse est actuellement déclenchée en Europe  avec comme objectif de salir le Royaume  du Maroc… Au lieu d’admettre  qu’on est en face d’une dérive extrémiste, les auteurs de cette campagne contre le Royaume  mettent en avant les origines et la nationalité de ces terroristes, sans toutefois souligné que ce sont  des immigrés en rupture de ban avec la société d’accueil.

De ce point de vue, il serait  fallacieux de diaboliser le pays d’origine des terroristes en question, dès lors que le Maroc ne saurait, en aucun cas, être responsable des forfaits de ses ressortissants ayant grandi en Espagne, car ce sont des Européens de situation, sinon des produits de la société dans laquelle ils vivent.

La stigmatisation gratuite du Maroc en tant qu’ « exportateur de terrorisme »  équivaudrait à faire croire  qu’il existe au Maroc une prédisposition  génétique à la violence, alors  que la radicalisation des terroristes dans leurs pays d’accueil se nourrit  de l’échec des politiques d’intégration couplé aux problèmes identitaires, aux frustrations  socio – économiques, au sentiment de rejet, des facteurs qui rendent le radicalisme islamiste plus attrayant, comme en atteste  le cas récent du Marocain Abderrahmane Bouanane (23ans), auteur de l’attaque  au couteau  du 18 aout  2017, dans la ville finlandaise de Turku. Bouanane a été radicalisé sur le sol finlandais en épousant les thèses de « Daech »  sous l’influence  d’un prêcheur de la haine  établi en Finlande.

Nouveau type de menace

La  composante immigration est désormais déterminante dans le terrorisme qui affecte les pays européens où les attentats sont l’œuvre  de jeunes en mal d’intégration  et radicalisés, soit dans les prisons, soit dans les mosquées et dans les salles de prières non autorisées ou encore au contact avec des courtiers de l’internationale « jihadiste » rencontrés sur le net et sur les réseaux sociaux.

Or la radicalisation  des auteurs  des attentats de Barcelone dans les antres d’un lieu de culte  de fortune dans la localité de Ripoli, sous l’emprise  de l’imam  autoproclamé Abdelbak Esatty, aurait dû susciter davantage l’intérêt des médias , plutôt que d’aller effectuer des interviews décalées avec des proches lointains,, dont des grands parents  des mis en cause déconnectés et vivant paisiblement dans leurs villages  du terroir marocain.

Si la menace terroriste incarnée par cette frange de jeunes terroristes européens  d’ascendance maghrébine expose directement l’Europe à un  nouveau terrorisme  de masse inspiré par Daech  et consort est devenu une source de préoccupation sécuritaire majeure pour les  états européens, il ne faudrait pas occulter  la question tranchante  de la menace transversale représentée par ces mêmes jeunes terroristes contre les pays du Maghreb d’où  sont originaires leurs parents et arrières grands parents et ou plusieurs affaires ébruitées par  les autorités  de ces pays ont mis en évidence, ces dernières années leur implication dans les projets d’attentats.

Plutôt que de se livrer à un exercice d’accusation infondée et facile sur les origines d’un terrorisme foncièrement  et exclusivement  européen, ne faudrait-il pas confronter et  consolider la dynamique de coopération excellente qui existe en matière de lutte anti-terroriste entre le Maroc et l’Europe (et reconnue par ces mêmes pays européens !), qui a permis la mise en échec de plusieurs projets d’attaques terroristes planifié par Daech.

Sambou Diarra

(L’Aube)                       

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