L’armée turque a annoncé vendredi avoir pris le pouvoir en Turquie, mais le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré que ce coup de force serait mis en échec.
Interrogé par un journaliste de CNN Turk via un téléphone portable, le chef de l’Etat a appelé les Turcs à descendre dans la rue et à se rassembler sur les places pour protester contre ce qu’il a appelé une tentative de putsch par un groupe minoritaire au sein de l’armée.
Binali Yildirim a assuré que son gouvernement restait en fonction.
Les aéroports ont été fermés, l’accès aux réseaux sociaux a été coupé et des soldats ont fermé à la circulation les deux points qui traversent le détroit du Bosphore et relient les rives asiatique et européenne à Istanbul.
La chaîne publique TRT a annoncé un couvre-feu sur tout le territoire. Un présentateur a lu un communiqué sur ordre des militaires accusant le gouvernement d’éroder la démocratie et l’Etat de droit laïque.
Le pays sera dirigé par un “conseil de paix” qui garantira la sécurité de la population, a-t-il dit.
TRT a par la suite cessé d’émettre
La plupart des capitales étrangères ont manifesté leur inquiétude en attendant de connaître la suite des événements.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, s’exprimant conjointement après des entretiens à Moscou, ont dit espérer qu’un bain de sang serait évité.
La Turquie, qui est membre de l’Otan, est l’un des alliés les plus importants des Etats-Unis dans la lutte contre les djihadistes de l’Etat islamique.
Le pays est un des principaux soutiens à l’opposition au président Bachar al Assad et héberge deux millions de réfugiés syriens.
Des coups de feu ont été tirés à Damas pour célébrer la tentative de putsch.
Un haut responsable européen observant la situation a déclaré qu’il semblait s’agir d’un coup d’Etat “relativement bien orchestré mené par une partie importante de l’armée, pas seulement quelques colonels”.
“Ils ont le contrôle des aéroports et devraient prendre le contrôle de la télévision sous peu. Ils contrôlent plusieurs points stratégiques d’Istanbul.
Dans un communiqué adressé par email et relayé par les télévisions, l’armée a dit avoir pris le pouvoir pour protéger l’ordre démocratique et les droits de l’homme.
Elle a ajouté que toutes les relations internationales étaient maintenues et que l’état de droit devait rester une priorité.
L’agence de presse Anatolie a déclaré que le chef d’état-major de l’armée turque figurait parmi des personnes prises en otage au quartier général de l’armée à Ankara, où une explosion a été entendue en fin de soirée.
Binali Yildirmi a déclaré qu’un groupe au sein de l’armée tentait de prendre le pouvoir et que les forces de sécurité avaient été appelées pour “faire le nécessaire”.
“Certains individus ont entrepris une action illégale sans l’aval de la chaîne de commandement”, a déclaré le chef du gouvernement turc sur la chaîne privée NTV.
“Le gouvernement élu par le peuple reste en fonction. Ce gouvernement ne partira que lorsque le peuple lui dira de le faire”, a ajouté Binali Yildirim.
Des chars ouvrent le feu aux abords du parlement turc
Des chars ont ouvert le feu samedi matin après avoir pris position autour du parlement turc, à Ankara, où l’armée dit avoir pris le pouvoir pour rétablir la démocratie, rapporte un journaliste de Reuters sur place.
Des chars ont ouvert le feu samedi matin après avoir pris position autour du parlement turc, à Ankara, où l’armée dit avoir pris le pouvoir pour rétablir la démocratie, rapporte un journaliste de Reuters sur place.
Des tirs ont par ailleurs été entendus à l’aéroport Atatürk d’Istanbul, selon un autre journaliste de Reuters. Les Forces Loyalistes encore confrontées à des difficultés dans certains secteurs d’Ankara et d’Istanbum, selon un membre de l’administration turque.
“Rien à craindre” des putschistes, dit un général
Il n’y a “rien à craindre” des putschistes turcs, qui ne sont qu’une minorité, a assuré samedi le commandant de la Ière Armée, responsable d’Istanbul et d’une partie de l’ouest du pays.
Il n’y a “rien à craindre” des putschistes turcs, qui ne sont qu’une minorité, a assuré samedi le commandant de la Ière Armée, responsable d’Istanbul et d’une partie de l’ouest du pays. “Ils ne représentent qu’un petit groupe au sein de l’état-major de la Ière Armée”, a-t-il déclaré à l’agence de presse Anatolie. Un Avion de chasse turc abat un hélicoptère utilisé par les putschistes à Ankara-NTV. Les militaires putschistes qui disent avoir pris le pouvoir en Turquie se sont emparés de quelques chars et ont ordonné à leurs hommes de prendre positions dans les rues mais ils en ont été incapables dans de nombreux secteurs, a assuré un membre du gouvernement turc. L’insécurité va probablement se poursuivre pendant 24 heures, mais pas au-delà, a-t-il ajouté.
17 policiers turcs tués, un hélicoptère des pustchistes abattu
Dix-sept policiers ont été tués au quartier général des forces spéciales à Ankara, selon l’agence de presse Anatolie.
Dix-sept policiers ont été tués au quartier général des forces spéciales à Ankara, selon l’agence de presse Anatolie. L’information n’a pu être confirmée. Par ailleurs un avion de chasse turc F-16 a abattu un hélicoptère utilisé par les militaires putschistes à Ankara, rapporte samedi la chaîne de télévision publique NTV. L’agence de presse Anatolie fait quant à elle état de 17 policiers tués dans l’attaque de leurs locaux, toujours à Ankara. L’information n’a pu être vérifiée.
Les Turcs se dressent contre la tentative de putsch d’une junte militaire
Un coup de force militaire a provoqué un séisme politique en Turquie. La tentative de putsch dirigé par une junte militaire a été rapidement repoussée. Le président de la République et la classe politique ont appelé le peuple à se rassembler derrière les autorités légitimes et la démocratie.
La démocratie turque vient de subir une turbulence. Une poignée de militaires ont tenté de mettre à bas le pouvoir démocratiquement élu du président de la République Tayyip Erdogan et de son gouvernement.
Des chars ont circulé sur les routes d’Istanbul, ils ont ouvert le feu aux abords du parlement à Ankara et des tirs ont été entendus à l’aéroport Atatürk d’Istanbul. Des hélicoptères et des avions militaires ont même survolé la capitale.
Un communiqué diffusé de force sur la chaîne publique TRT par un “conseil national de paix” a parlé d’une prise du pouvoir pour “protéger l’ordre démocratique et les droits de l’homme” alors que le chef d’état-major Hulusi Akar a été pris en otage au quartier général de l’armée.
Le chef de l’Etat Tayyip Erdogan s’est rapidement exprimé sur les chaînes pour appeler le peuple à se rassembler et à descendre dans la rue. Il a promis de juger dans les plus brefs délais les auteurs du putsch.
“Certains individus ont entrepris une action illégale sans l’aval de la chaîne de commandement”, a déclaré le Premier ministre Binali Yildirim. “Le gouvernement élu par le peuple reste en fonction. Ce gouvernement ne partira que lorsque le peuple lui dira de le faire”, a-t-il assuré.
Les Turcs sont descendus en masse pour protester contre un coup de force alors que le parlement s’est réuni d’urgence. Les deux leaders de l’opposition, Kemal Kiliçdaroglu et Devlet Bahçeli, ont déclaré soutenir les autorités légitimes.
La démocratie quoi qu’il arrive !
A l’heure où nous écrivons ces lignes, la Turquie a été la proie, une nouvelle fois, d’une tentative de putsch par une faction dissidente, semble-t-il, de l’armée turque.
Des échanges de tirs ont été réalisés, le Parlement turc a été la cible de coup de char, mais les forces loyalistes de l’armée turque ont répliqué abattant un hélicoptère alors que plusieurs policiers turcs ont perdu la vie. Cette tentative de putsch marque un nouveau jour noir dramatique pour la Turquie et les Turcs. Rien en aucun cas ne peut et ne pourra justifier l’usage de la force, de la violence et de l’arbitraire pour prendre le pouvoir. Aucun autre pouvoir n’est et ne peut être légitime que celui issu démocratiquement des urnes, le pouvoir d’un Etat de droit. La démocratie est et demeure l’horizon politique incontournable pour la Turquie mais encore pour l’ensemble des pays de la région. En dépit des nombreuses critiques, parfaitement légitimes par ailleurs, soulevées contre le président Erdogan qui a à de nombreuses reprises lui-même violé les principes de l’Etat de droit, il n’en demeure pas moins que quoi qu’il arrive, aucun autre gouvernement turc ne sera légitime que celui que les Turcs auront choisi majoritairement. C’est aux Turcs qu’il revient de déterminer leur destinée politique et les Turcs ont plebiscité le gouvernement de l’AKP depuis plusieurs années déjà. Alors que l’incertitude règne encore en Turquie, la rédaction de Zaman France renouvelle son espoir que la démocratie s’installe et se consolide en Turquie, que le passé le plus sombre de ce pays marqué par tant de coup d’états ne soit plus qu’un souvenir lointain, tout en étant convaincu que seule la mobilisation active des Turcs en faveur de leurs libertés politiques et de la défense de l’Etat de droit en seront les garants.
Cinquante-six ans de coups d’Etat et de complots en Turquie
Voici un rappel chronologique des coups d’Etat et complots qui ont rythmé l’histoire de la Turquie au cours des cinquante-six dernières années :
1960
* Le 2 mai, un coup d’Etat est mené pratiquement sans effusion de sang par des officiers et cadets des écoles de guerre d’Istanbul et Ankara.
* Le lendemain, le chef de l’armée de terre, le général Cemal Gursel, réclame des réformes politiques et démissionne de ses fonctions quand ses exigences sont rejetées.
* Les putschistes établissent un comité d’union nationale de 38 membres avec Gursel à sa tête. Sur 601 personnes jugées par les militaires, 464 sont reconnues coupables. Trois anciens ministres, dont le Premier ministre Adnan Menderes, sont exécutés et douze autres, dont le président Celal Bayar, voient leurs condamnations à mort commuées en peines de prison à vie.
1971 – Le putsch “par mémorandum”
* L’armée exige du gouvernement qu’il rétablisse l’ordre après des mois de grèves et d’affrontements dans les rues entre l’extrême gauche et l’extrême droite. Quelques mois plus tard, le Premier ministre Suleyman Demirel démissionne et une coalition d’hommes politiques conservateurs et de technocrates se charge de rétablir l’ordre sous la surveillance des militaires. La loi martiale est établie dans plusieurs provinces et ne sera pas complètement levée avant septembre 1973.
1980
* Le 12 septembre 1980, le haut commandement de l’armée dirigé par le général Kenan Evren mène un coup d’Etat après de nouveaux affrontements de rue entre gauchistes et nationalistes. De hauts responsables politiques sont arrêtés. Parlement, partis politiques et syndidats sont dissous. Un Conseil de sécurité nationale de cinq membres prend le contrôle du pays, suspend la Constitution et met en oeuvre une Constitution provisoire qui donne des pouvoirs quasi illimités aux militaires.
1997 – Le coup d’Etat “post-moderne”
* Le 18 juin 1997, le Premier ministre Necmettin Erbakan, en qui l’opposition voit une menace contre la laïcité, démissionne sous la pression de l’armée, des milieux d’affaires, de la justice et d’une partie de la classe politique. Les généraux s’estiment en droit d’être intervenus au nom de la défense de l’Etat laïque fondé par Mustafa Kemal Atatürk.
2007
* Le nom d’Ergenekon, un groupe clandestin, apparaît pour la première fois avec la découverte d’une cache d’explosifs lors d’une opération de police à Istanbul. Des centaines de personnes se retrouveront pas la suite jugées pour tentative de coup d’Etat contre Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, et 275 officiers, journalistes, avocats et autres professions seront reconnus coupables.
* Les verdicts ont tous été annulés cette année par une cour d’appel qui a déclaré qu’aucune preuve de l’existence du réseau Ergenekon n’avait été apportée. Erdogan, qui est devenu président en 2014, a dans un premier temps soutenu les poursuites mais par la suite accusé des partisans du prédicateur Fethullah Gülen, ancien allié devenu sa bête noire, d’avoir monté de toutes pièces cette conspiration.
2010
* Un journal dévoile un complot laïque baptisé “Masse” qui remonterait à 2003, visant à créer le chaos social afin de renverser le gouvernement Erdogan. En 2012, un tribunal a condamné à des peines d’emprisonnement 300 des 365 prévenus. Deux ans plus tard, la plupart des condamnés ont été libérés après que la Cour constitutionnelle a estimé que leurs droits avaient été violés. A nouveau, les partisans de Gülen ont été accusés d’avoir fabriqué cette affaire, ce qu’ils démentent.
Des militaires putschistes déposent les armes à Istanbul
Une trentaine de militaires putschistes ont déposé les armes après avoir été cernés par la police, place Taksim, au centre d’Istanbul, selon un journaliste de Reuters sur place
Une trentaine de militaires putschistes ont déposé les armes après avoir été cernés par la police, place Taksim, au centre d’Istanbul, selon un journaliste de Reuters sur place. Ils ont été emmenés dans des fourgons tandis qu’un avion de chasse survolait la ville à basse altitude. “Nous allons surmonter cela”, a-t-il affirmé, interrogé par téléphone à l’antenne de CNN Turquie. Recep Tayyip Erdogan a appelé les Turcs à descendre dans la rue et à se rassembler sur les places pour exprimer leur soutien à son administration et a assuré que les putschistes paieraient le prix fort.
Erdogan accueilli par ses partisans à Istanbul
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui se trouvait en vacances sur la côte, est arrivé samedi matin à Istanbul où plusieurs dizaines de personnes l’ont accueilli à l’aéroport après une tentative de coup d’Etat militaire, montrent des images tournées par la chaîne publique NTV.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui se trouvait en vacances sur la côte, est arrivé samedi matin à Istanbul où plusieurs dizaines de personnes l’ont accueilli à l’aéroport après une tentative de coup d’Etat militaire, montrent des images tournées par la chaîne publique NTV.
Dans une allocution enregistrée dans la nuit et diffusée par Fox TV, il dénonce un soulèvement contre la solidarité et l’unité de la Turquie, mais affirme que rien ne peut venir à bout de la détermination nationale.
Le mouvement Gülen condamne la tentative de coup d’Etat et rejette les accusations
L’ONG Alliance for Shared Values qui représente le mouvement Gülen a condamné la tentative de coup d’Etat et rejeté les allégations diffusées par le pouvoir turc selon lesquelles des officiers gülenistes seraient derrière ce putsch.
Le président turc Tayyip Erdogan a accusé la “structure parallèle” d’être derrière la tentative de coup d’Etat, reprenant encore une fois cette formule qu’il avait créée à la suite des révélations des affaires de corruption en 2013. Il a ainsi accusé des officiers liés à Fethullah Gülen d’être à la manoeuvre.
L’ONG Alliance for Shared Values, liée au mouvement Gülen, a catégoriquement rejeté cette accusation. “Depuis plus de 40 ans, Fethullah Gulen et les sympathisants du Hizmet appellent à la paix et la démocratie. Nous avons constamment dénoncé les interventions militaires. Ce sont les valeurs cardinales du Hizmet. Nous condamnons toute intervention militaire en Turquie”, indique le texte.
“Les événements se déroulent de manière rapide sur le terrain et il serait irresponsable pour nous de spéculer sur eux. Nous restons préoccupés par la sûreté et la sécurité des citoyens turcs et de ceux qui sont actuellement en Turquie. Les commentaires faits par les pro-Erdogan sont hautement irresponsables”, a poursuivi le communiqué.
La situation est pleinement sous contrôle en Turquie
Le Premier ministre Binali Yildirim a déclaré que la situation était sous le contrôle des autorités turques. Dans la nuit de vendredi à samedi, une junte militaire a tenté un coup de force.
Entouré du chef d’état-major Hulusi Akar, du ministre de l’Intérieur Efkan Ala, du ministre de la Défense Fikri Isik et du ministre de la Justice Bekir Bozdag, le chef du gouvernement Binali Yildirim a déclaré que les autorités avaient repris le contrôle de la situation en Turquie après la tentative de coup d’Etat.
Les violences déclenchées vendredi soir ont fait 161 morts et 1440 blessés. 2839 arrestations ont eu lieu dans les rangs de l’armée.
Interrogé sur le rétablissement de la peine de mort, Yildirim a indiqué que cette peine avait été supprimée de l’ordre juridique turc.
Il a accusé l’imam Fethullah Gülen d’être derrière la tentative de putsch. Celui-ci est devenu, depuis la révélation des affaires de corruption en 2013, la bête noire du régime qui estime que ses sympathisants veulent renverser le président Tayyip Erdogan. Gülen a démenti ces accusations, déclarant qu’il avait été victime de tous les coups d’Etat depuis 50 ans et qu’il défendait depuis des décennies les valeurs de démocratie et de droits de l’Homme.
Yildirim a mis en garde les Etats-Unis où vit Gülen en exil depuis 1999. “Le pays qui se trouve derrière celui-ci n’est pas un pays ami, c’est un pays en guerre avec la Turquie”.
Le président de la République Tayyip Erdogan se trouve actuellement à Istanbul. Le palais présidentiel a appelé les Turcs à rester dans la rue afin de protéger la démocratie.
La Grèce arrête les militaires d’un hélicoptère de l’armée turque
Le ministère grec de l’Intérieur a annoncé avoir arrêté samedi huit hommes à bord d’un hélicoptère de l’armée turque qui a atterri en milieu de journée à Alexandroupolis, une ville du nord de la Grèce.
Les huit hommes auraient demandé l’asile en Grèce.
Peu après cette annonce, le ministère turc des Affaires étrangères a demandé à Athènes de les remettre aux autorités turques.
Selon la chaîne de la télévision piblique grecque ERT, les hommes arrêtés ont pris part à la tentative de coup d’Etat qui a ébranlé le pouvoir turc dans la nuit de vendredi à samedi.
De son côté, le parquet d’Ankara a lancé des investigations contre l’ancien commandant de l’aviation, Akin Öztürk, et le général Metin Iyidil, commandant en charge de la doctrine au sein de l’armée de terre.
De nombreux généraux ont été placés en garde à vue.
De nombreux pays expriment leur soutien à Ankara
De nombreux pays occidentaux, parmi lesquels les Etats-Unis et la France, mais aussi des pays considérés comme des rivaux d’Ankara ont condamné la tentative de coup d’Etat qui a ébranlé le pouvoir turc dans la nuit de vendredi à samedi.
Le président américain Barack Obama et le secrétaire d’Etat John Kerry considèrent “que toutes les parties en Turquie doivent soutenir le gouvernement démocratiquement élu, faire preuve de retenue, éviter la violence et les effusions de sang”, dit la Maison blanche dans un communiqué.
Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2003, est souvent taxé d’autoritarisme en Turquie et sa politique étrangère lui a valu de nombreuses crises diplomatiques, notamment avec Israël, l’Iran, la Russie et l’Union européenne.
Ankara reste toutefois un allié essentiel des Etats-Unis, qui utilisent la base turque d’Incirlik dans le cadre de la lutte contre les djihadistes de l’Etat islamique (EI) et la cite souvent en exemple dans le monde musulman, malgré des atteintes à la liberté d’expression.
Washington a toutefois reproché ces dernières années à la Turquie de ne pas faire le nécessaire pour combattre l’EI en Syrie. Erdogan s’est quant à lui indigné du soutien des Etats-Unis aux rebelles kurdes syriens proches des séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Hillary Clinton, candidate démocrate à l’élection présidentielle du 8 novembre, a elle aussi exprimé son soutien au gouvernement turc et a dit suivre les événements “avec une grande inquiétude”.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a pour sa part décrit la Turquie comme “un allié estimé au sein de l’Otan”.
Ayraulty salue “le courage” des Turcs
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a également condamné le coup de force en Turquie et salué la “grande maturité” et le “courage” de la population turque qui s’est engagée “pour le respect de ses institutions”.
La France espère en outre “que la démocratie turque sortira renforcée de cette épreuve et que les libertés fondamentales seront pleinement respectées”, a également affirmé le chef de la diplomatie française dans une déclaration écrite.
Son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, s’est dit “profondément préoccupé par les récents développements en Turquie”.
Donald Tusk, président du Conseil européen, et Federica Mogherini, porte-parole de la diplomatie européenne, qui se trouvent en Mongolie pour un sommet du dialogue Europe-Asie, ont réclamé le respect de l’ordre constitutionnel.
“La Turquie est un partenaire clé pour l’Union européenne. L’UE soutient pleinement le gouvernement élu, les institutions du pays et l’état de droit”, a déclaré Donald Tusk.
“La stabilité, la démocratie et la sécurité sont des priorités pour le peuple turc”, a dit quant à lui Mohammad Javad Zarif, chef de la diplomatie iranienne, sur Twitter.
La Chine a souhaité le rétablissement de l’ordre et de la stabilité au plus vite, par la voix de son ministère des Affaires étrangères.
L’Arabie saoudite a elle aussi salué l’échec du coup de force. Citant un responsable du ministère des Affaires étrangères, l’agence de presse SPA a indiqué que le “royaume se réjouissait du retour à la normale sous la direction (…) du président Tayyip Erdogan et de son gouvernement élu, conformément à la légitimité constitutionelle et aux voeux du peuple turc”.
Rival de la Turquie au Moyen-Orient, l’Iran a également exprimé son soutien au gouvernement turc par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.
Moscou et Tokyo ont également exprimé leur inquiétude par les voix de Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, et du Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui a dit “espérer que la situation se normalisera rapidement et que la paix et l’ordre seront restaurés”.
Boris Johnson, nouveau chef de la diplomatie britannique, s’est lui aussi dit “très inquiet” pour la Turquie, où des milliers de Britanniques et d’autres Européens passent leurs vacances.
En Syrie, des centaines de partisans de Bachar al Assad, dont Erdogan est l’un des plus virulents détracteurs, sont descendus dans les rues pour célébrer la tentative de coup d’Etat et des tirs de joie ont retenti à Damas.