Une semaine après l’annonce, par les autorités tchadiennes, d’une tentative de déstabilisation, le président Idriss Déby a convoqué, ce mercredi 8 mai, à la présidence, des responsables de l’opposition et de la société civile pour faire une «mise au point». Il a tenu à préciser que ce qui s’est passé la semaine dernière n’est pas une tentative de coup d’Etat mais une «conspiration».
« Ce qui s’est passé la semaine dernière est une conspiration, une très grave conspiration (…) Quelques présumés auteurs et complices ont été appréhéndés et remis à la justice », a déclaré le président Idriss Déby.
Au cours d’une allocution d’une quarantaine de minutes qui se tenait à la présidence, sous une grande tente, le président Déby a tenu à mettre les choses au clair, face à l’opposition et la société civile qu’il avait convoquées, en milieu de matinée.
Le président est tout d’abord revenu sur la qualification des derniers évènements, en spécifiant : « Il ne s’agit pas d’un coup d’Etat qui implique des armes et l’armée mais d’une conspiration », a-t-il dit. Idriss Déby a insisté sur ce terme et il a même utilisé une image en évoquant un « été tchadien » en référence au printemps arabe.
« Des connexions avec des Tchadiens en France »
Sur le fond du dossier, il a évoqué des preuves « accablantes » aux mains de la justice et a déclaré que le « groupuscule incriminé » avait des connexions avec « un groupe armé, au Tchad » – résidus de l’ancienne rébellion dirigée par feu, le colonel Djibril Dassert – mais aussi des connexions avec « des Tchadiens, en France ». Le président tchadien a d’ailleurs fait une longue diatribe contre ceux – a-t-il raillé – qui se croient encore à une autre époque et imaginent pouvoir déstabiliser le pays depuis l’extérieur.
Idriss Déby a tenu également à faire une autre mise au point en critiquant la mauvaise foi de ceux qui parlent d’une chasse aux opposants – des allégations qui visent, selon lui, à noircir l’image du Tchad à un moment où le pays a retrouvé sa stabilité et connaît des succès militaires en Centrafrique et, bien-sûr, au nord du Mali.
« Il y a beaucoup de bruits qui disent que cette action [les arrestations, ndlr] est née contre l’opposition, on parle également de chasse aux sorcières, il ne faut pas qu’on se trompe », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Personne n’est au-dessus de la loi et la justice fera la part des choses ».
Arrestation de deux nouveaux députés
Le député de l’opposition Ngarlejy Yorongar a été relâché, deux autres élus ont été, au contraire, interpellés, dans le cadre de l’enquête sur ce que le président Idriss Deby a qualifié de « conspiration ».
Joint par RFI, Maître Mahamate Hassan Abacar, un des avocats du Collectif qui assure la défense de ces personnalités politiques, a confirmé, ce mercredi soir, l’arrestation des deux députés, Gali Gata Ngoté et Routouang Yoma Golom, qui ont rejoint ainsi les sept autres personnes déjà arrêtées.
Le ministère de Justice avait demandé, mardi 7 mai, au Parlement, l’autorisation d’auditionner quatre députés parmi lesquels trois figures de l’opposition, Saleh Kebzabo, Ngarlejy Yorongar et Gali Gata Ngoté, ainsi qu’un député de la majorité présidentielle.
Par RFI
Idriss, ce que tu as fait pour le Mali, en tant que malien je te suis reconnaissant. Que cette action ait été guidée par ta quete de reconnaissance internationale puisque tu es considéré comme un dictateur ou par le désir de sauver un pays frère, tu as fait le bonheur de notre maliba. Toutefois, je te conjure de cesser de bâillonner ton peuple et ses libertés fondamentales. Je te demande, en tant que ressortissant d’un pays qui lui aussi est en quete de liberté, de droit et de justice, de cesser de faire et défaire les lois de ton pays à ta guise, de ne pas déséquilibre les lois et les institutions de ton pays pour créer un nouvel équilibre dont toi, ta personne, ton clan et ta tribu seraient le centre.
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