Quelle chienlit pour les usagers des réseaux sociaux tchadiens ! Pour une soi-disant question de sauvegarde d’intérêt suprême du pays, les gouvernants tchadiens ne comptent quasiment pas lever l’embargo mis sur l’usage des réseaux sociaux. Cela, pour raison que ceux-ci sont attentatoires à la sécurité intérieure du pays.
Cette situation est intervenue suite à la prise d’une décision au lendemain d’une grogne née d’une conférence d’hommes politiques qui recommandait à Idriss Deby de rester au pouvoir jusqu’en 2033. Pourtant, depuis le 28 mars 2018, les internautes tchadiens avaient donné l’alerte de perturbation sur les réseaux Facebook, Twitter et WhatsApp. Selon l’État du Tchad, ces réseaux sont coupés parce qu’ils sont sources d’atteinte à la sécurité intérieure du pays. Le jeudi dernier, une requête avait été introduite à la cour d’appel du pays par les avocats qui demandaient au gouvernement de mettre un terme à son « petit embargo » sur les réseaux sociaux du pays. Comme écrit sur le site de « Africanews », la version de la cour saisie a été : les médias sont susceptibles de provoquer des troubles et de porter atteinte à la sécurité intérieure de l’État. Les mêmes arguments qui sont, depuis l’année dernière, évoqués de part et d’autre pour justifier ce blocage médiatique. Sur le même sujet, les compagnies de téléphonie disaient avoir obtempéré aux injonctions du gouvernement du pays. Ces cas d’entrave de réseaux sociaux sont de plus en plus fréquents en Afrique.
On se souvient de ce qui s’est passé au Mali lors de l’élection présidentielle dernière où les réseaux sociaux étaient embrouillés pour des motifs non connus. Le même cas s’est produit au Congo Brazzaville où le gouvernement avait décidé d’entraver les réseaux internet et de la téléphonie mobile avant la publication des résultats de la présidentielle de 2016. Plus besoin de vous rappeler que le Gabon a brièvement fait face à une tentative de coup d’État au début de cette année. Au Soudan, nul n’ignore encore qu’avec des manifestations antigouvernementales, le gouvernement a tenté d’imposer le même rythme.
Mamadou Diarra