Au Tchad, la décision du président américain d’interdire l’accès des Etats-Unis aux ressortissants tchadiens divise la classe politique. La majorité, tout en s’indignant, espère un rapide retour à la normale tandis que l’opposition exige une enquête pour déterminer les responsabilités qui ont conduit à cette décision – qui porte atteinte à l’image du pays.
A la suite du gouvernement, le Mouvement patriotique du salut, le parti au pouvoir, est monté au créneau pour s’indigner de la décision du président américain.
« On a investi dans la sécurité pour aller combattre l’intégrisme – les terroristes – dans des pays qui sont, pour la plupart des cas, éloignés du Tchad. Et voilà, on est remerciés de la manière la plus décevante. Les deux gouvernements se sont rapprochés. On espère que d’ici quelques jours, cette mesure inique sera levée et que les bonnes relations qui ont toujours prévalu entre nos deux Etats continueront », estime Me Jean-Bernard Padaré, porte-parole du parti au pouvoir.
En face, l’opposition accuse le pouvoir d’être responsable de ce qui est arrivé au pays parce que la délivrance des pièces d’identité a été confiée à des privés. C’est en tous les cas l’avis de Brice Mbaïmon Guedmbaye, le président du Mouvement des patriotes tchadiens pour la République, un parti d’opposition.
« La gestion de l’identité d’un pays appartient exclusivement à l’Etat. Le Tchad est pénalisé parce qu’on ne sait pas qui est tchadien, qui ne l’est pas. Le gouvernement aujourd’hui n’a pas à se plaindre. Les jérémiades, les récriminations, les pleurnicheries, je crois que ça, ce sont de faux problèmes. Qu’une enquête soit ouverte, qu’on se dise la vérité. »
L’Union nationale pour la démocratie et le renouveau, le parti du chef de l’opposition, appelle lui aussi le gouvernement à prendre ses responsabilités face à cette situation, au lieu de s’enfermer dans la protestation.