En Tanzanie, le mystère s’épaissit. Cela fait 18 jours que le président John Magufuli n’est plus apparu en public. Est-il hospitalisé pour cause de Covid-19 ? Et si oui, à quel endroit ? Les autorités continuent de garder le silence. Le gouvernement tente même d’empêcher les rumeurs sur l’état de santé du président de se propager en procédant à des arrestations.
John Magufuli est-il toujours en Tanzanie ou se trouve-t-il hospitalisé au Kenya ou en Inde, comme l’affirment certaines rumeurs ? Depuis plusieurs jours, la question agite les réseaux sociaux.
Pour tenter d’éteindre l’incendie, les autorités tanzaniennes ont décidé d’employer la manière forte, comme l’explique Fergus Kell, chercheur au think thank Chatham House, basé à Londres : « La police a arrêté quatre citoyens tanzaniens pour avoir diffusé des rumeurs sur la santé du président. Et le Premier ministre a aussi blâmé les Tanzaniens qui vivent à l’étranger pour avoir répandu et fait circuler ces rumeurs. Des hauts fonctionnaires ont également fait une sortie contre ces rumeurs et ont appelé les Tanzaniens à ne pas diffuser la moindre information sur l’état du président. »
« Il est assez normal pour quelqu’un d’avoir la grippe »
Le gouvernement refuse toujours de communiquer sur l’état de santé du président et de préciser l’endroit où il se trouve. John Magufuli n’est plus réapparu en public depuis 18 jours, une absence inhabituelle pour ce président d’ordinaire très visible, selon Fergus Kell : « Sa dernière apparition publique remonte au 27 février. Il n’a pas été vu depuis et il a également manqué trois cérémonies religieuses. Celles-ci sont traditionnellement couvertes en direct par la télévision et John Magufuli est connu pour ses discours lors de ces cérémonies. »
Seule la vice-présidente, Samia Suluhu Hassan, a laissé entendre lundi que le président était malade : « Il est assez normal pour quelqu’un d’avoir la grippe, de la fièvre ou une autre maladie », a-t-elle déclaré, avant d’ajouter aussitôt : « S’il y a un moment où nous devons rester unis, c’est maintenant ».
Par rfi.fr