La “table ronde initiale” sur le Sahara s’est ouverte à Genève le 05 décembre 2018 au Palais des Nations à la salle “Concordia”, sous la Présidence effective de l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l’ONU, Horst Köhler, en présence des quatre délégations représentant le Maroc, l’Algérie, le polisario et la Mauritanie. Et ce, bien que les responsables marocains semblaient douter, à juste raison, de la volonté de l’Algérie de jouer son rôle de partie prenante dans ce conflit.
Concernant l’architecture de la délégation marocaine arrivée en Suisse, force est de constater que deux élus des provinces du Sud marocain étaient présents aux côtés du Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Nasser Bourita, et du Représentant Permanent du Royaume du Maroc auprès des Nations-Unies à New York, SE. M. Omar Hilale. Il s’agissait en effet du Président de la Région Laâyoune-Sakia El Hamra, Hamdi Ould Errachid, et du Président de la région Dakhla-Oued Eddahab, Ynja El Khattat, ainsi que de Fatima Adli, acteur associatif et membre du Conseil municipal de Smara.
A remarquer que les trois derniers cités, véritables représentants des sahraouis, étaient vêtus de l’habit traditionnel du Sud marocain. Un message clair et sans équivoque adressé aux ennemis du Maroc, notamment la presse algérienne ainsi que française et certaines ONG’s qui ont la langue bien pendue pour quelques dollars de plus.
S’agissant des polisariens, arrivés à Genève, détenteurs de passeports diplomatiques algériens par vol spécial d’Air Algérie, elle comprend les membres du fantomatique secrétariat national polisarien dont Khatri Addouh, président du Conseil national et chef de la délégation, M’Hamed Khaddad, ex-chef de la sécurité militaire polisarienne et responsable du soit disant comité national du référendum, et Fatma El Mehdi, dite mensongèrement secrétaire générale de l’union nationale des femmes sahraouies, en plus de Sidi Mohamed Omar, soi-disant représentant du polisario auprès des Nations-Unies sans oublier Mohamed Ali Zerouali, sous le titre de prétendu conseiller auprès du secrétariat de cette entité fantoche.
A noter que la participation des présidents des Régions, d’un côté, Laayoune-Sakia El Hamra, et de l’autre, Dakhla-Oued Eddahab, a fait grincer des dents le polisario, désormais obligé de s’asseoir à la même table avec les élus du Sahara marocain.
La participation de ces trois élus à ces pourparlers illustre parfaitement le fait que les polisariens ne sont pas les seuls et uniques représentants de la population sahraouie.
Ce qui explique que les polisariens s’étaient toujours opposés farouchement à la participation des représentants des provinces sahariennes aux pourparlers sur le Sahara marocain, pour la simple raison que l’association des élus du Sahara marocain à toute discussion sur l’issue du conflit battrait en brèche la légendaire allégation selon laquelle le polisario serait le représentant exclusif de la population saharienne.
Le polisario avait exprimé son refus de s’asseoir à la même table avec quiconque ayant annoncé son soutien au Maroc, observe, la mort dans l’âme, un support médiatique à la solde des séparatistes, en réaction à l’annonce de la participation à la table ronde de Genève, les 05 et 06 décembre 2018, de Hamdi Ould Errachid, Président de la Région de Laâyoune-Oued Eddahab, et Ynja El Khattat, Président de la Région Dakhla-Oued Eddahab.
La participation des élus du Sahara marocain a ainsi brouillé les cartes du polisario, et de son mentor algérien, contrariés de s’être assis à la même table avec des représentants de la population du Sahara marocain, arrivés au pouvoir au nom de partis nationaux marocains, à l’issue d’élections transparentes et démocratiques.
Ceci étant dit, il y a lieu de noter que cette rencontre de Genève a été appelée “table ronde”, et non “négociations directes”, par l’ONU, organisatrice de l’évènement. Horst Köhler, Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l’ONU au Sahara marocain depuis juin 2017, pour permettre de sonder la volonté de chaque partie de s’engager dans un nouveau processus de négociations. Le dernier, celui de Manhasset, lancé en 2007, avait été interrompu en 2012 et les protagonistes du conflit ne se sont pas retrouvés depuis.
A rappeler que la résolution 2440 du Conseil de Sécurité, adoptée le 31 octobre 2018, a marqué un progrès significatif d’autant plus qu’elle avait souligné l’impératif d’ouvrir un nouveau chapitre dans le processus de règlement en vue de parvenir à une solution politique, consensuelle, réaliste et durable.
Aussi, l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc demeure donc l’unique solution réaliste à la question du Sahara marocain et donc la résolution du Conseil de Sécurité consacre la centralité du rôle de l’Algérie en tant que partie invitée à la table-ronde de Genève, relevant que le texte a apporté un coup fatal au “mythe des territoires libérés”.
Quoi qu’il en soit, la journée du 05 décembre 2018 a été conclue par une victoire éclatante du Maroc au regard des sorties des délégations de la réunion.
En effet, la délégation marocaine s’est déclarée totalement “satisfaite” de la première séance de la table ronde des pourparlers de Genève, le Ministre des Affaires Etrangères algérien Abdelkader Messahel, a affirmé “nous avons bien rigolé”. Il n’en dira pas plus et tirera nerveusement sur sa cigarette avant de disposer. Quant au polisario, lui, était stupéfait. C’est tout dire.
Le lendemain, soit le 06 décembre 2018, se sont ouverts les travaux de cette deuxième journée de pourparlers et non “de négociations” comme aiment erronément les qualifier la presse algérienne et une certaine presse française aidés par des ONG’s qui ne s’abaissent que devant des pétrodollars algériens sonnants et trébuchants.
Le thème de la matinée était “les opportunités et défis de l’intégration régionale” alors que celui de l’après-midi concernait les “prochaines étapes du processus politique au Sahara occidental”.
Aussitôt les pourparlers autour du Sahara marocain achevés au siège de l’ONU à Genève, le Ministre algérien des Affaires Etrangères, Abdelkader Messahel, a quitté les lieux en vitesse, le visage crispé.
La réunion de Genève a été conclue par l’adoption de la déclaration finale qui se décline comme suit :
1/ “Les délégations ont fait le point sur les récents développements, abordé les questions régionales et discuté des prochaines étapes du processus politique relatif au Sahara Occidental”,
2/ “Toutes les délégations ont reconnu que la coopération et l’intégration régionale ainsi que l’absence de confrontation constituent le meilleur moyen de relever les nombreux défis importants auxquels la région fait face”,
3/ “Ils conviennent tous qu’une solution au conflit du Sahara marocain constituerait une contribution importante pour améliorer les vies des peuples de la région”,
4/ “Les délégations ont accepté que l’Envoyé Personnel les invite pour une deuxième table ronde au cours du premier trimestre 2019”,
5/ “Toutes les discussions se sont déroulées dans une atmosphère d’engagement, de franchise et de respect mutuel”.
Force est donc de constater que ni Alger ni ses larbins séparatistes ne peuvent désormais prétendre invoquer, encore moins hypothéquer, le droit des sahraouis à l’autodétermination. L’autodétermination passe d’abord par Lahmada, où la population se voit renier tout droit à l’expression, à plus forte raison le droit de disposer d’eux-mêmes et choisir librement entre vivre dignement dans leur Mère-Patrie, le Maroc, ou continuer à vivoter dans les goulags de Lahmada.
Des Sahraouis marocains ont parlé à Genève avec des prétendus Sahraouis qui ont affirmé représenter les populations sahraouies. Il est spécifié prétendus, tout simplement par ce que Mohammed Khaddad, chef de la délégation polisarienne, est d’origine mauritanienne.
Y. Sangaré