L’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU, Horst Köhler, a transmis, le 21 novembre 2018, un message aux quatre parties, en l’occurrence le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le polisario, qui participeront aux pourparlers de Genève, spécifiant l’ordre du jour, l’architecture des délégations et les objectifs de la table ronde.
Cette première manche de dialogue a pour objectif de relancer le processus de négociations pour trouver une issue politique au conflit du Sahara marocain, basée sur l’esprit du compromis et du réalisme.
Il faut noter que c’est la première fois que les parties vont pouvoir se retrouver, depuis fin mars 2012, année à laquelle le processus de Manhasset a été bloqué, en raison de la position contreproductive d’Alger et du polisario, restés cramponnés à la thèse irréaliste et irréalisable de l’indépendance, balayée d’un revers de la main par l’ancien émissaire onusien, le diplomate néerlandais Peter van Walsum, et par le Conseil de Sécurité qui a a appelé via ses résolutions à des négociations sur la base du réalisme et du compromis pour trouver une solution politique pratique et pragmatique au conflit plus que quarantenaire autour du Sahara marocain.
Fait inédit, l’ONU a opté pour le format “4+4”, ce qui revient à attribuer au conflit une dimension régionale, contre la volonté d’Alger qui s’est échinée en vain à conférer au différend une dimension bilatérale entre le Maroc et le polisario, dont elle continue de tirer les ficelles à des fins que tout le monde sait : nuire aux intérêts du Maroc, à leur tête l’intégrité territoriale du Royaume Maroc.
Autre précision, et pas des moindres, il ne s’agit pas d’un nouveau round de négociations, comme la partie adverse tentait de le faire croire via ses ouailles médiatiques algériennes et françaises, mais d’une table ronde destinée à tester la volonté des quatre parties de s’engager dans un nouveau processus.
Il en ressort que les dirigeants du polisario ne représentent qu’eux-mêmes et, du coup, ne possèdent aucune légitimité pour parler encore moins agir au nom des Sahraouis.
C’est pourquoi, à l’approche de l’échéance des 05 et 06 décembre 2018, le polisario sort le disque usé, de surcroît ridicule, du retour à la lutte armée ! C’est en tout cas ce qui ressort de la tournée menée à grands roulements de tambours médiatiques par le chef des milices armées, Lahbib Abdallahi, dans les soi-disant territoires libérés.
Une semaine après sa virée à Mijek, le “vizir” de la prétendue “armée de libération sahraouie” s’en va sonder le moral des troupes à Mhirez, autre localité située dans la zone tampon instaurée à l’Est du dispositif de défense marocain, en vertu de l’accord de cessez-le-feu conclu le 06 novembre 1991. Il en est de même à Tifariti ainsi qu’à Bir Lahlou.
La manoeuvre du polisario est un classique du genre. A la veille de chaque nouvelle échéance onusienne, les polisariens font miroiter la menace du retour à la lutte armée. A ce détail près qu’il est aujourd’hui plus que jamais acculé, le polisario n’ayant aucune carte à jouer en dehors de celle éculée, de surcroît ridicule, du retour à la guerre, lors de la table ronde qui sera organisée les 05 et 06 décembre 2018 à Genève, sous l’égide de l’ancien Président allemand Horst Köhler.
Pas plus d’ailleurs que son mentor, Alger, qui se voit désormais dans la contrainte d’ôter le masque pour participer pleinement aux discussions de Genève, en tant que partie au conflit. L’offre marocaine de dialogue direct et franc avec Alger pour une remise à plat des différends bilatéraux en a rajouté au cafouillage de cette dernière, d’autant plus que l’offre faite par le Roi Mohammed VI, dans son discours commémorant le 43ème anniversaire de la Marche Verte, le 06 novembre 2018, a été saluée par les principales capitales mondiales, à leur tête Washington.
La pression se trouve donc du côté d’Alger, parrain du polisario, qui aurait pu trouver mieux à proposer pour les pourparlers de Genève, en dehors de ces vieilles-nouvelles menaces phonétiques qui n’amusent que la galerie déjantée algérienne ainsi que quelques ONG’s, journalistes, femmes et hommes politiques français totalement déphasés sur cette question.
Le régime algérien se doit d’assumer ses responsabilités envers l’appel du Maroc à un dialogue serein, responsable et franc, d’autant plus que les Nations-Unies ont réitéré, 29 novembre 2018, par la voix de Stéphane Dujarric, Porte-Parole du Secrétaire Général de l’ONU, lors de son point de presse quotidien à New York, leur soutien à un dialogue renforcé entre le Maroc et l’Algérie, au grand bénéfice de toute la région.
Il faut que le régime algérien n’oublie pas que c’est lui qui a créé le conflit, c’est lui qui abrite, finance et soutient diplomatiquement les séparatistes. Ce régime a été surpris par l’initiative et l’anticipation du Royaume du Maroc et les tergiversations et la sourde oreille que fait actuellement le régime algérien à la proposition marocaine constituent un acte que l’Histoire et la mémoire des peuples n’oublieront jamais.
Aujourd’hui, force est de constater que l’approche du face-à-face maroco-algérien à Genève donne la frousse à Alger, notamment après la dernière déclaration du sous-Secrétaire d’Etat américain, David Hale, en visite au Maroc, à travers laquelle il a confirmé que les Etats-Unis d’Amérique saluaient l’initiative du Roi Mohammed VI de tendre la main à l’Algérie, en l’appelant à un dialogue dans l’intérêt des peuples de la région.
Une position américaine, intervenant à une semaine de la relance des négociations autour du dossier du Sahara marocain, qui confirme une nouvelle fois la pertinence de l’initiative marocaine d’autonomie de ses provinces du Sud sous souveraineté du Maroc.
En fait, Washington a toujours réitéré son soutien à la proposition marocaine, réaffirmant son engagement à appuyer les efforts onusiens pour trouver une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable au conflit artificiel autour du Sahara marocain.
Une position américaine concomitante avec celle de l’Allemagne faite par la voix de son Ministre allemand des Affaires Etrangères, Heiko Mass, qui a déclaré, le 29 novembre 2018 à Rabat, que le maintien du statut quo au Sahara marocain ne bénéficie à aucune des parties (Maroc et Algérie) et a réitéré à cet égard le soutien de son pays au processus onusien et de l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations-Unies pour le Sahara marocain, Horst Köhler.
Les responsables algériens n’ont plus d’autres choix que de discuter avec le Maroc ou de faire les hitistes (algériens sans emploi s’adossant aux murs avec un pied replié en arrière toute la journée dans les rues de peur qu’ils ne tombent sur eux) à Alger, une grande spécialité dans laquelle excelle la grande majorité des algériens en mal d’un avenir plus qu’incertain.
Farid Mnebhi.