Tabaski au Sénégal : Karim comme mouton de sacrifice ?

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Karim Wade, en octobre 2008 AFP
Karim Wade, en octobre 2008
AFP

La Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a encore fait parler d’elle. En effet, à l’issue de sa 10e audition, un interrogatoire-marathon, puisqu’il aura duré seize heures, intervenue le 14 octobre dernier devant les puissants juges de la (CREI), Karim Wade, le fils de l’ex-président sénégalais, est ressorti lesté d’une seconde inculpation assortie d’un nouveau mandat de dépôt de 6 mois.

 

 

Cette Cour n’en finit donc pas d’enfoncer le présumé Crésus de la Teranga dans l’Océan des Biens mal acquis (BMA) :

 

 

déjà, le 16 avril 2013, après l’expiration du moratoire d’un mois que lui avait accordé la CREI pour justifier une somme mobutuesque, l’ex-superministre avait été inculpé et conduit en prison. A l’époque, il lui était reproché d’avoir “détourné, dissimulé ou dissipé un milliard d’euros”, soit plus de 700 milliards de FCFA.

 

 

A présent, les motifs de l’inculpation sont les suivants : “Dissimulation d’un compte à la banque Julius Baer de Monaco au nom de Karim”, un compte bancaire qui affiche invariablement depuis 2003 la somme de 2,5 milliards d’euros.

 

 

“Un don personnel” fait à son père par un dirigeant d’un pays arabe, a dit Karim. En outre, il est reproché à l’ancien ministre “du ciel de la terre” de posséder une trentaine d’autres comptes disséminés dans la même banque monégasque, via la famille Aboubakalil-Bourgi, et dont un membre de la fratrie, Bibo Bourgi, servirait de prête-nom. D’ailleurs, ce dernier a été entendu  le 15 octobre 2013 par la CREI.

 

 

En cette mi-octobre 2013, voilà donc relancée une guerre procédurale entre la CREI et les conseils de Karim :

 

 

– en faisant embarquer de nouveau Karim Wade dans l’Express CREI-Rebeuss, le panier à salade, à destination de la prison où il a passé hier la fête de Tabaski (l’Aïd el Kébir a été célébré hier au Sénégal) les superjuges veulent signifier qu’ils sont convaincus que l’incriminé n’est pas comme la femme de César, loin s’en faut.

 

 

L’ancien directeur associé de la UBS Warburg, une banque londonienne, diplômé en ingénierie financière, a-t-il effectivement usé de son génie pour préempter la manne financière qu’il a gérée des années durant depuis l’ANOCI jusqu’au ministère des Infrastructures terrestres, maritimes et aériennes ? En tout cas les comptes et mécomptes de ces deux grands départements, dirigés un moment par Karim, restent toujours à faire. Pour tout dire, son ex-président de père ne lui a pas forcément rendu service, en lui confiant ses hautes responsabilités ou, plutôt, en le mettant devant toutes ces tentations du gain facile.

 

 

– Les conseils de celui que ses partisans nomment “RIMKA” (inversion de Karim) n’ont pas totalement tort non plus lorsqu’ils brandissent l’argument de l’acharnement politique, thèse d’ailleurs assénée par Assane Dioma NDiaye, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme, qui évoque “une instrumentalisation de la justice” : en effet, comment expliquer qu’au mois d’avril  dernier, en dépit des 42 pages de justificatifs et des 2 958 autres annexées, la CREI, qui n’a mis que deux heures pour les éplucher, ait ordonné d’emprisonner Karim ? Pourquoi cette même juridiction spéciale a-t-elle passé outre l’arrêt de la Cour de la CEDEAO qui cassait non seulement l’interdiction de voyager du célèbre métis de Dakar et de ses compagnons, mais dénonçait aussi plusieurs vices de forme dans la procédure ?

 

 

Enfin pour certains, la CREI avait 6 mois depuis avril dernier pour boucler son instruction, et face à ladite instruction restée infructueuse, il fallait qu’elle trouve forcément d’autres péchés pour couvrir le bouc émissaire et le maintenir dans les liens de la prévention.

 

 

A ce stade du feuilleton politico-judiciaire, nul ne peut dire si Karim est coupable ou innocent, mais la justice sénégalaise a intérêt à crever cet abcès définitivement et fissa. C’est connu, la machine judiciaire a son rythme, mais elle gagnerait à vider ce dossier, qui empoisonne peu ou prou le quinquennat de celui qui eut pour mentor le père de celui contre lequel il s’acharnerait, reclus à Versailles depuis qu’il a échoué dans sa tentative  de sacrifier l’avenir politique de son fils spirituel sur l’autel des ambitions de son fils biologique ?

 

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

Source: lobservateur.bf/ Mercredi, 16 Octobre 2013 

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6 COMMENTAIRES

  1. Article trop caricatural.sans aucun sens et je recommande sagement å son auteur d’aller fouiner ailleurs.
    On a l’impression qu’on est en manque d’inspiration,et pourtant il y’a tellement de sujets chauds plus
    intéressants qui dominent l’actualité.Méfions-nous de nous méler de ce qui ne nous concerne pas.
    C’est indécent et pas “intellectuel”(comprenez celå comme vous voulez)de poster ces immondices…

  2. Quoiqu’il en soit le titre de cet article est d’un autre âge.
    C’est tellement indécent que le reste de l’article ne mérite pas d’être lu.
    C’est vrai que certains musulmans n’hésitent pas à égorger leur semblables.

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