Syrie: «Personne ne comprendrait qu’à partir d’un rapport accablant, des conséquences n’en soient pas tirées» selon Laurent Fabius

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Laurent Fabius, chef de la diplomatie française, lors de la conférence de presse à Pékin ce dimanche 15 septembre 2013 à midi. AFP
Laurent Fabius, chef de la diplomatie française, lors de la conférence de presse à Pékin ce dimanche 15 septembre 2013 à midi.
AFP

Après trois jours de discussions, Washington et Moscou sont tombés d’accord sur l’interdiction de l’arsenal chimique syrien dont le stock devra être éliminé d’ici à la mi-2014. En visite à Pékin, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a estimé que cet accord est une «avancée importante». De son côté Damas a aussi salué l’accord. Dans un entretien à l’agence russe Ria Novosti, le ministre syrien de la Réconciliation, Ali Haïdara a déclaré que ce texte est «une victoire pour la Syrie remportée grâce à nos amis russes» et qu’il permet d’éviter une guerre contre la Syrie.

L’accord russo-américain sur la Syrie est «une avancée importante», mais il ne s’agit que «d’une première étape». Voilà ce qu’a affirmé Laurent Fabius à son homologue chinois Wang Yi ce dimanche 15 septembre après que la Chine ait «salué» l’accord obtenu à Genève.

 

 

Il faut désormais attendre les résultats de l’enquête de l’ONU prévus lundi sur le massacre chimique du 21 août et en tirer les conséquences, estime le chef de la diplomatie française.  «Le secrétaire général de l’ONU, monsieur Ban Ki-moon, qui est un homme qui mesure des paroles, a dit à propos du contenu de ce rapport qu’il était ‘ accablant’ et, interrogé sur monsieur Bachar el-Assad, il a dit qu’il avait commis ‘plusieurs crimes contre l’humanité’. Personne ne comprendrait qu’à partir d’un rapport accablant, des conséquences n’en soient pas tirées » a déclaré Laurent Fabius.

 

 

Pas de doute sur l’utilisation d’armes chimiques par le régime

 

A la question d’un journaliste de l’agence Chine Nouvelle sur la présence d’armes chimiques en Syrie, le chef de la diplomatie française a répondu que, grâce à la fermeté, « le régime syrien a reconnu qu’il possède les armes chimiques... Nos services, qui nous disaient hier qu’il n’y avait pas d’armes chimiques en Syrie, nous disent aujourd’hui qu’il y en a en Syrie, a poursuivi Laurent Fabius (…) Le régime de Damas détient aussi les vecteurs et la technique pour mêler les gaz (…) Il a préparé par des tirs d’artilleries et des bombardements, le massacre chimique du 21 août (…) Du gaz sarin identique à celui qu’il possède a été retrouvé le 21 août (…) Il a ensuite effectué pendant 4 jours un bombardement systématique pour détruire les traces du massacre chimique (…) Puis allumé des incendies pour créer des mouvements d’airs qui permettaient d’évacuer les traces chimiques. Et de l’autre côté il n’y a ni arsenal, ni vecteur, ni technique et enfin les 1500 personnes tuées étaient dans un secteur tenu par les résistants. Quand vous mettez tout cela bout à bout je pense qu’il n’y a pas beaucoup de doute, il n’y a même aucun doute».

 

 

Les démarches diplomatiques continuent

En formation dite « P3 », les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni discuteront lundi des modalités pour que les bases de l’accord de Genève soient traduites dès la semaine prochaine dans une résolution aux Nations unies.

 

 

Il ne s’agit que d’une première étape. Il reste des questions en suspens, notamment sur les contrôles, a ajouté Laurent Fabius, tout en soulignant qu’en cas de manquement de Damas justement, il y aurait automatiquement un recours au conseil de sécurité de l’ONU dans le cadre du chapitre VII de sa chartequi prévoit un recours à la force.

 

 

Et une fois réglée la question des armes chimiques il faut aussi trouver une issue politique au conflit.

 

 

Par RFI

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1 commentaire

  1. Entièrement d’accord !
    Mais il faut commencer par le commencement . 16/9/1982 : le massacre de Sabra et Chatilla.
    On constate que la communauté internationale se contente de déplorer et de condamner verbalement (rarement) les actes criminels commis par Israël, directement ou indirectement.
    Le “devoir de protection” du peuple palestiniens est absent.
    La justice à plusieurs échelons, dépendante du bon vouloir des puissances …

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