NEW YORK (Nations Unies) (AFP) – (AFP) – La deuxième journée de l’Assemblée générale de l’ONU mercredi à New York devrait être dominée une nouvelle fois par la Syrie, le Mali et la crise nucléaire iranienne, avec en orateur vedette le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
En marge de l’Assemblée, des chefs d’Etats africains et français vont examiner la situation dans le nord du Mali, contrôlé par des extrémistes islamistes, à l’initiative de la France qui craint pour ses intérêts dans la région du Sahel.
Le discours du président iranien devant l’Assemblée sera scruté au moment où le bras de fer se durcit entre Téhéran et la communauté internationale sur le dossier nucléaire. Les Occidentaux poussent à l’adoption de nouvelles sanctions et répètent chaque jour qu’un Iran doté de la bombe nucléaire est “inacceptable”.
En outre, Téhéran, allié du régime de Damas, est accusé de fournir hommes et armements aux forces du régime de Bachar al-Assad. Le président français François Hollande a ainsi évoqué mercredi une ingérence “inacceptable” de l’Iran en Syrie.
A la tribune de l’ONU, le président égyptien Mohamed Morsi sera lui aussi attendu sur le dossier syrien. Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU est paralysé dans cette crise, l’Egypte –qui dénonce le régime de Bachar al-Assad– a lancé un groupe de contact régional sur la Syrie incluant l’Iran, l’Arabie Saoudite et la Turquie. Sans avancées pour le moment.
Dans l’après-midi, le Conseil de sécurité tiendra une réunion ministérielle consacrée au Printemps arabe, où la Syrie devrait encore être largement évoquée.
Autre grand sujet: la crise au Mali, dont le nord est depuis six mois sous la coupe de groupes extrémistes armés. Ceux-ci “sèment la terreur”, selon l’organisation Human Rights Watch (HRW), et menacent les intérêts des démocraties occidentales, selon Paris, qui tente d’intéresser ses partenaires occidentaux à ce conflit.
La réunion de mercredi rassemble les chefs d’Etats français, béninois, togolais, sud-africain, nigérien, nigérian et tunisien ainsi que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton.
“Espérance”
Aucune décision concrète n’est attendue –à l’exception de la possible nomination d’un envoyé spécial pour le Mali–, mais cette initiative intervient alors que Bamako a officiellement saisi M. Ban d’une demande de mandat pour l’intervention d’une force africaine.
L’ONU a déjà réclamé au Mali et à la Cédéao (Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest) des précisions sur les modalités d’une intervention aux contours encore très flous. Mais cette demande officielle, ainsi qu’un accord récemment conclu entre Bamako et la Cédéao, donnent “de l’espérance”, selon le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.
“Les choses vont dans la bonne direction”, estime-t-il, même si certains diplomates soulignent que la restructuration de l’armée malienne à elle seule prendra au moins 18 mois et que la Cédéao n’a pas assez de troupes à fournir.
Concernée au premier chef par la crise au Mali –six otages français y sont retenus–, l’ex-puissance coloniale française a déjà promis à plusieurs reprises son soutien logistique à une telle intervention, mais a exclu d’y participer directement.
“Sur le Sahel et le Mali, nous voulons entraîner la communauté internationale, les convaincre que c’est un sujet d’intérêt pour tous”, reconnaît un diplomate français.
“C’est Al-Qaïda qui est au nord-Mali, ça devrait pourtant les faire réagir”, soupire un autre, en référence aux alliés occidentaux de la France.
AFP / 15:46 – 26/09/12