Les 7 pays les plus industrialisés appellent la Russie à ne plus soutenir le régime syrien.
Les ministres des Affaires étrangères du G7 réunis à Lucques, lundi et mardi en Toscane, se sont montrés tous d’accord : les sept pays les plus industrialisés (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie et Canada) ont reconnu qu’aucune solution n’est possible en Syrie tant que le président Bachar al-Assad sera au pouvoir. Une déclaration qui intervient 4 jours après le bombardement américain d’une base syrienne à la suite d’une attaque à l’arme chimique imputée au régime de Damas.
L’ensemble des participants au G7, rejoints par plusieurs pays arabes (Qatar, Jordanie, Émirats arabes unis, Arabie saoudite) et la Turquie, pour faire le point sur la Syrie et éviter toute escalade militaire grâce à une solution politique « sans nouvelle spirale de violence » ont insisté pour dire qu’ « il n’y a pas d’avenir de la Syrie possible avec Bachar al-Assad », a déclaré le ministre français Jean-Marc Ayrault lors d’un point de presse. « Il ne fait aucun doute à nos yeux que le règne de la famille Assad touche à sa fin », a déclaré de son côté le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson.
« Une main tendue » vers les Russes
« Ce n’est pas une position d’agressivité à l’égard des Russes, plutôt une main tendue, dans la clarté », a précisé Jean-Marc Ayrault, mais « maintenant ça suffit (…) il faut sortir de l’hypocrisie et rentrer très clairement dans le processus politique ».
« Nous voulons amener la Russie à soutenir le processus politique en vue d’une résolution pacifique du conflit syrien », a indiqué le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, cité dans un communiqué. Boris Johnson, le chef de la diplomatie britannique avait même souhaité, lundi, que Rex Tillerson reparte de la réunion du G7 avec un « message clair et coordonné pour la Russie », le principal allié du régime de Bachar El-Assad. Il est en effet pour lui nécessaire de faire pression pour que Moscou cesse de soutenir Assad, qui est « maintenant toxique dans tous les sens du terme ». Lundi, la Première ministre Theresa May et Donald Trump avaient de ce point de vue jugé que l’attaque syrienne au gaz toxique constituait actuellement une occasion unique de convaincre Moscou de rompre avec Assad.
Pas de message fort
A l’évidence, le secrétaire d’Etat américain n’arrivera pas à Moscou porteur d’un message fort car unitaire. A Lucques, il aura toutefois par avance d’abord clairement accusé Moscou de ne pas avoir respecté les accords de 2013 -soutenus par le Conseil de sécurité des Nations unies- sur la destruction des armes chimiques en Syrie. « On ne voit pas clairement si la Russie n’a pas pris au sérieux ses responsabilités » ou si elle a « simplement été incompétente » pour respecter l’accord conclu, a-t-il ironisé. Il a par ailleurs averti Moscou du risque d’être « hors du coup » au Proche-Orient en continuant à soutenir le président syrien -alors même que la Russie « peut jouer un rôle important » dans le devenir de la région-, et déclaré que Vladimir Poutine devait choisir son camp -avec Assad ou avec l’Occident-.