“Super Drogba”, le patriote ivoirien, met tout son poids en faveur de la paix

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(AFP) – Didier Drogba –"Super-Drogba" pour ses innombrables fans– est probablement l’Ivoirien le plus fédérateur, et à une semaine de l’intronisation de la commission de réconciliation nationale dont il sera vice-président, le "footballeur-patriote" met sa notoriété au service de la paix.

"C’est une question de patriotisme. J’aime mon pays et je veux contribuer à la réconciliation", a martelé mardi l’attaquant de Chelsea, lors d’une conférence de presse à Londres.

Au fil des ans, la star internationale, déracinée en France à l’âge de cinq ans et exilée depuis sept ans en Grande-Bretagne, a multiplié les marques d’attachement à sa terre natale.

"Je ne pouvais pas dire non", assure-t-il comme s’il s’agissait d’une évidence.

Le président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) qui compte onze membres –tout comme une équipe de football, sport-roi en Côte d’Ivoire– approuve, à ses côtés. L’ex Premier-ministre Charles Konan Banny, qui se présente comme "un footballeur repenti", a fait le voyage tout spécialement cette semaine pour recueillir devant les caméras le précieux soutien de celui qu’il appelle son "numéro 11". Et qu’il qualifie de "bâtisseur de paix".

Il est vrai que la popularité de Drogba transcende les rivalités politiques, religieuses ou ethniques qui ont attisé une décennie de déchirements ivoiriens. La dernière crise, provoquée par le refus du président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite électorale face à Alassane Ouattara, a fait au moins 3.000 morts entre décembre 2010 et avril 2011.

Le héros national, auteur du premier but ivoirien de l’histoire dans un Mondial contre l’Argentine, ne sera pas présent le 28 septembre à Yammoussoukro, la capitale politique, quand la CRDV sera officiellement intronisée par le président Ouattara.

"Son métier", son club, le retiendront à Londres. Mais il promet de jouer à plein son rôle de "représentant de la diaspora".

Drogba est un récidiviste en l’occurrence. En 2005 déjà, il avait lancé à genoux un appel à la réconciliation aux côtés des autres joueurs de la sélection nationale. En 2007, son intervention avait été décisive pour organiser à Bouaké, jadis fief de la rébellion, un match aux vertus unificatrices contre Madagascar. En mars dernier encore, à l’issue d’un match de qualifications de la CAN (Coupe d’Afrique des nations) 2012, il avait vainement lancé un vibrant appel à la paix, juste avant le déclenchement de "la bataille d’Abidjan".

"C’est plus facile de se lever, de prendre des armes et de faire la guerre que de s’assoir et d’essayer de comprendre, de discuter et de pardonner. Surtout, surtout, il faut faire en sorte que cela ne se reproduise plus, a-t-il insisté mardi devant un petit groupe de journalistes.

"Moi, je fais ce que je peux. J’essaye d’apporter ma petite pierre à l’édifice". Mais "je ne suis pas Superman. Je n’ai pas la prétention de dire que je vais ramener à moi tout seul la paix en Côte d’Ivoire".

Ce sera l’oeuvre de la Commission et des Ivoiriens "excédés par la guerre". Et Drogba de citer en exemple la réconciliation opérée au Rwanda après le génocide de 1994, qui démontre "que les gens peuvent réapprendre à vivre ensemble."

On lui prête des ambitions politiques? "La politique aux politiciens", balaye Drogba, vaguement agacé. "Je reste footballeur, c’est ce que je fais de mieux".

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