Soudan du Sud: feu vert du Conseil de sécurité pour renforcer la mission de l’ONU

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NEW YORK – Le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé mardi l’envoi de près de 6.000 Casques bleus supplémentaires pour renforcer la mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss) et lui permettre de mieux protéger les civils.

 

Le Conseil a adopté à l’unanimité une résolution qui fait passer le plafond autorisé des effectifs militaires de la Minuss de 7.000 à 12.500 soldats. Le nombre de policiers atteint désormais 1.323 hommes contre 900 auparavant.
La Minuss deviendra ainsi la troisième mission de maintien de la paix de l’ONU dans le monde en nombre de Casques bleus, après celles en République démocratique du Congo et au Darfour.
Les renforts, qui comprendront aussi des hélicoptères de combat et de transport et des experts en droits de l’homme, seront pris sur d’autres missions de l’ONU en Afrique (RDCongo, Côte d’Ivoire, Darfour, Liberia). Mais la résolution 2132 précise bien que ce redéploiement est soumis à révision.

 

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon a averti le Conseil que ce redéploiement ne se fera pas du jour au lendemain et que l’ONU ne peut pas protéger tous les civils dans le pays. Il appartient aux deux camps rivaux de mettre fin au conflit, a-t-il ajouté, en appelant à des négociations entre le président Salva Kiir et son rival, l’ancien vice-président Riek Machar.

 

Dans sa résolution 2132, le Conseil entérine la recommandation (de M. Ban) d’accroître temporairement les effectifs globaux de la Minuss afin de l’aider dans la protection des civils et l’apport d’aide humanitaire, indique la résolution.

 

Le secrétaire général devra faire rapport au Conseil dans les 15 jours sur le déploiement des renforts et revoir de manière continue le dispositif.

Le Conseil exige aussi la cessation immédiate des hostilités entre les partisans de Salva Kiir et ceux de Riek Machar. Il demande l’ouverture immédiate d’un dialogue entre les deux hommes.

 

Les 15 pays membres condamnent les violences entre les ethnies Nuer et Dinka, ainsi que les violations des droits de l’homme et les exactions commises par toutes les parties, y compris les groupes armés et les forces nationales de sécurité.

 

Les responsables de violations des lois sur les droits de l’homme doivent rendre des comptes, affirme la résolution.

Le Conseil demande à toutes les parties de coopérer pleinement avec la Minuss pour protéger les civils. Il avertit en outre que les attaques contre le personnel de l’ONU ne seront pas tolérées.

 

Chassés par les combats et les violences inter-ethniques, 45.000 civils sud-soudanais se sont réfugiés dans des bases de l’ONU au Soudan du Sud, se plaçant ainsi sous la protection des Casques bleus.

 

Deux Casques bleus indiens ont été tués dans l’attaque d’une des bases de la Minuss jeudi dernier à Akobo (Etat de Jonglei).

 

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Découverte macabre à Bentiu, au Soudan du Sud

 

Un charnier a été découvert au Soudan du Sud, à Bentiu, capitale de l’Etat pétrolier d’Unité (nord), a déclaré mardi à Genève la Haut-Commissaire de l’ONU en charge des droits de l’homme Navi Pillay. Elle a prévenu que les responsables politiques et militaires qui se rendraient coupables de crimes devraient rendre des comptes.

 

 

“Nous avons découvert un charnier à Bentiu et il y en aurait deux autres à Juba”, a expliqué Mme Pillay dans un communiqué. Quelque 34 corps ont été découverts, mais l’ONU craint que le bilan n’atteigne 75 morts.

 

 

Les “seraient apparemment de l’ethnie Dinka”, a déclaré Mme Pillay à l’agence Reuters.

Arrestation de policiers
Elle a également dénoncé des “exécutions de masse, en dehors de tout jugement, le ciblage d’individus sur la base de leur appartenance ethnique et les détentions arbitraires”, qui ont eu lieu au Soudan du Sud ces dix derniers jours.

 

 

Mme Pillay a aussi fait part de sa grande inquiétude concernant le sort des nombreuses personnes qui ont été arrêtées et qui sont détenues dans des lieux inconnus, parmi lesquelles figurent quelques centaines de civils arrêtés lors de perquisitions de maisons et d’hôtels à Juba.

 

 

Des centaines de membres des forces de police du Soudan du Sud auraient également dû rendre les armes et auraient été arrêtés.

Un peu plus tôt, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait affirmé que l’ONU enquêterait “sur les accusations de graves violations des droits de l’homme et de crimes contre l’humanité”.

 

 

Dizaines de milliers de déplacés
Les violences au Soudan du Sud ont provoqué l’exil sur les routes du pays d’au moins 45 000 personnes, qui ont cherché refuge dans les bases de l’ONU.

Le nombre total de personnes déplacées devrait être beaucoup plus élevé, selon Mme Pillay, qui a cité des informations selon lesquelles elles ont cherché à se réfugier dans des églises.

 

 

Par ailleurs, l’ex-vice-président du Soudan du Sud, Riek Machar, a affirmé mardi qu’il était “prêt à engager des pourparlers”, en Ethiopie, avec son rival le chef de l’Etat Salva Kiir.

(ats / 24.12.2013 21h02)

 

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