Un sondage d’opinion le révélé : 82% des Bamakois hostiles à Blaise Compaoré

Le rôle qu’il a joué dans la crise malienne serait la raison principale  de l’image négative que le président déchu du Faso garde auprès de la population bamakoise, si l’on en croit les résultats d’un sondage d’opinion réalisé par le Statisticien Sidiki Guindo. Ainsi, l’écrasante majorité des Bamakois rejetterait une éventuelle demande d’asile politique du président Compaoré  au Mali.

Ce sondage qui utilise la méthode des quotas, s’est déroulé du 28 au 30 novembre 2014 dans le district de Bamako sur 1050 personnes âgées de 18 ans ou plus, tirées de manière aléatoire. Les négociations sous la gouverne de l’ancien président du Burkina Faso ont-elles eu un impact positif, neutre ou négatif sur notre pays ? En réponse à cette question, 68% des Bamakois estiment qu’elles ont négativement impacté le Mali. 16%  d’entre eux retiennent un effet neutre, pendant que seulement 8% estiment qu’elles ont eu un impact positif. Au sujet d’une demande d’asile de Blaise Compaoré au Mali, ils sont 82% à se prononcer en défaveur de cette éventualité, contre moins de 16% d’avis favorable. «De manière résumée, la population n’a donc pas retenu une bonne image du président burkinabé», remarque le Statisticien, tout en soulignant qu’il  n’y a cependant pas de malentendu entre nos deux pays.

Ils sont 98% à avoir entendu parler de la fièvre Ebola. Toutefois, 13% de la population bamakoise estiment que cette maladie ne relève que de la pire invention, pendant que les 87% autres la prennent au sérieux. Toute chose qui, de l’avis du sondeur, suscite de réelles inquiétudes au niveau des croyances en cette fièvre hémorragique. Les avis sont partagés au sujet de la fermeture momentanée de la frontière avec la Guinée, car il y a 22% pour et 51% contre. Au même moment, 26% de la population suggère qu’on laisse une seule porte d’entrée où des contrôles efficaces devront être effectués. M. Guindo conclut que la fermeture de la frontière guinéenne relève d’une grande responsabilité et mérite d’être soigneusement étudiée.

Concernant les vols de motos «Djakarta», 10.3% des concessions sondées disent en avoir été victimes pendant les douze derniers mois. Ceci correspond à au moins 47 motos volées en 24 heures, donc plus de 17 150 motos volées par an. 32% de ces cas se sont déroulés avec braquage et 68% par une méthode douce. Ils sont 10,5% de Bamakois à avoir été victimes d’un accident pendant les six deniers mois, soit 35 770 cas par an et 98 cas par jour. Concernant le niveau de gravité de ces accidents, les résultats du sondage font état de 45 décès par mois, soit plus de 540 décès par an dans le seul district de Bamako.

Toutefois, le Directeur du Groupement d’intérêt scientifique des statisticiens économistes, Sidiki Guindo, rappelle que son travail n’est pas sans limite. Surtout en ce qu’il n’a pas couvert toute l’étendue du territoire national.

La prochaine contribution portera surtout sur l’opinion de la population sur la gestion du Président de la République, la cote de popularité des personnalités du Mali ainsi que l’ampleur de la corruption.

Bakary SOGODOGO

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