Son Altesse l’Emir Cheikh Tamim Bin Hamad Al Thani au magazine français “Le Point” : “Je suis très fier de mon peuple et de tous ceux qui vivent au Qatar” “Nous traitons avec des pays et leurs gouvernements légitimes, pas avec des organisations politiques”

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Dans une interview avec le magazine français “Le Point”, publiée, il y a quelques semaines, Son Altesse a souligné que sa relation avec le président français Emmanuel Macron est basée sur le respect mutuel, la communication continue, l’échange de vues sur la politique étrangère, la coopération pour promouvoir la paix et la stabilité et dans le domaine de l’aide humanitaire. Son Altesse l’Emir a abordé, au cours de l’entretien, un certain nombre de questions importants concernant la politique et les relations internationales du Qatar. Son Altesse a présenté une analyse de plusieurs questions fondamentales et diverses, des questions relatives aux femmes et à la liberté d’expression, au secteur de l’énergie et à ses contextes actuels. Il a également évoqué les affaires internationales, y compris les relations entre le Golfe et l’Iran, les relations entre toutes les nations du monde ainsi que les guerres et les crises internationales Au cours de l’entretien, Son Altesse l’Emir a également souligné le rôle central de la politique extérieure qatarienne et ses efforts inlassables pour rapprocher les points de vue divergents et jouer le rôle de médiation constructive qui aide toutes les parties dans le dialogue et à trouver des solutions pacifiques à leurs litiges. En parlant de l’importance du Conseil de coopération du Golfe, Son Altesse l’Emir a exprimé son aspiration pour l’avenir concernant les relations de l’Etat du Qatar et les pays de Conseil. Son Altesse a insisté également sur l’importance de l’unité et la coopération entre les Etats du Conseil, exprimant son soulagement de voir le conseil entrer dans une nouvelle phase. En référence à l’importance de l’énergie pour l’avenir du monde, Son Altesse a souligné le rôle important joué par le Qatar en tant que ressource crédible et son engagement envers les accords qu’il a signés avec tous ses partenaires. Son Altesse a également mentionné que le gaz jouera un rôle central dans la période transitoire et dans la diversité des ressources énergétiques à long terme car c’est une source d’énergie propre. Son Altesse a noté que le Qatar a investi des fonds importants dans la technologie qui contribue au captage du carbone et à la réduction de la combustion. En ce qui concerne la Coupe du monde Fifa Qatar-2022, Son Altesse a souhaité la bienvenue à tous les fans, quelles que soient leurs origines ou leurs cultures, en se réjouissant de cet événement mondial pour améliorer leur connaissance des différences entre les cultures et pour découvrir la culture du Qatar et la visiter à nouveau dans le futur. Dans l’entretien, Son Altesse l’Emir a également souligné l’importance de l’éducation en tant que pilier et solution fondamentale pour construire des sociétés et investir dans le capital humain, à travers le développement des écoles et des universités, comme un bien pour le développement et la diversification économique. Son Altesse a exprimé sa grande confiance dans l’économie du Qatar et sa disponibilité pour tous les scénarios à l’avenir. En réponse à une question sur la religion islamique, Son Altesse a expliqué que l’Islam était la religion de la paix et que les musulmans acceptaient et coexistaient entre eux. Son Altesse a également exprimé son refus de discriminer contre toute minorité, qu’elle soit musulmane ou non. Le texte de l’entretien est comme suit :

Etat du Qatar est un petit pays qui se trouve au milieu de nombreux enjeux majeurs, tels que l’énergie, la diplomatie, l’investissement, le football… Comment évaluez-vous la force du pays et le rôle mondial ?

Nous sommes un petit pays géographiquement, mais chaque pays, grand ou petit, joue un rôle dans l’actualité mondiale. Grâce à notre politique extérieure dans l’Etat du Qatar, nous cherchons à rapprocher des points de vue divergents, à aider toutes les parties qui ont besoin d’aide et à jouer le rôle de médiateur dans la région et au-delà. Le monde a besoin d’un dialogue pour régler ses problèmes, et c’est un bon exemple de ce que nous avons réalisé récemment en Afghanistan, lorsque nos amis américains nous ont demandé de communiquer avec l’Afghanistan pour trouver une solution à la guerre, ce que nous avons fait. En outre, l’Etat du Qatar joue un rôle important dans le domaine de l’énergie, car il s’agit d’une ressource crédible dans ce domaine. Nous sommes fiers de notre engagement envers les accords que nous avons signés au cours des dernières décennies, y compris dans le secteur du gaz. En fait, nous fournissons du gaz à un grand nombre de pays, de l’Argentine au Japon.L’éducation est la solution, que l’on soit riche ou pauvre. Nous développons nos écoles et universités, nous avons invité des universités américaines et européennes à venir s’installer ici, et nous avons commencé à diversifier notre économie en nous concentrant sur neuf piliers, dont la technologie, la santé, la science, le tourisme etc. Nous avons une grande confiance dans notre économie forte, et nous espérons être préparés à tous les scénarios à l’avenir.

En parlant de fluctuations historiques, l’Etat du Qatar a été témoin de l’ascension et de la chute d’un certain nombre d’empires au cours de son histoire – les empires romain, sassanide, omeyyade, abbasside, ottoman, portugais et britannique… Quels empires connaît aujourd’hui une ascension ou une décadence, selon vous ?

Tout le monde parle des Etats-Unis et de la Chine, mais je ne pense pas qu’on puisse les comparer aux empires du passé. Notre époque est différente, et la force se mesure aussi dans l’éducation, l’économie et la culture. Les Etats-Unis d’Amérique sont une superpuissance, non seulement sur le plan militaire, mais aussi sur le plan économique, créatif et scientifique… Quant à la Chine, elle sera une puissance montante à l’avenir grâce à sa forte économie et à sa population.

Craignez-vous une guerre froide entre les Etats-Unis et la Chine ?

Nous ne voulons pas voir le monde bipolarisé entre deux superpuissances car ce serait un grand danger. Mais je ne pense pas que cela soit le cas actuellement, et j’espère que cela n’arrivera jamais. Le Qatar est un allié important des Etats-Unis et des pays occidentaux en général, mais la Chine est le premier importateur de gaz naturel liquéfié qatari. Nous ne pouvons ignorer les grandes disparités entre les deux pays, mais nous espérons que les tensions seront résolues par des moyens diplomatiques et pacifiques. Notre monde connaît aujourd’hui de nombreuses divisions, et la dernière chose que nous souhaitons est de voir de nouvelles divisions.

Considérez-vous l’Union européenne comme un acteur majeur dans le monde d’aujourd’hui ?

Bien sûr, l’Union européenne est très importante, et nous avons d’excellentes relations avec la plupart des pays européens, ce sont nos alliés, et notre coopération comprend la coopération commerciale, culturelle et militaire. Nous considérons l’Union européenne et les Etats qui la composent, comme un facteur essentiel du maintien de la sécurité mondiale.

L’Arabie saoudite a imposé un blocus au Qatar entre 2017 et 2021. L’Etat du Qatar a également été témoin de deux tentatives de coup d’Etat depuis 1995, la première contre votre père et la seconde contre vous personnellement. Comment êtes-vous sorti de ces deux crises ?

Je ne veux pas parler du passé, nous voulons regarder vers l’avenir. Nous sommes dans une nouvelle phase où les choses vont dans le bon sens. Nous sommes conscients que les points de vue peuvent parfois diverger et nous préparons l’avenir avec le Conseil de coopération du Golfe, et c’est essentiel pour libérer le potentiel des jeunes de la région. Notre unité et notre coopération sont importantes pour le monde entier, et le Conseil de coopération du Golfe traverse une période de rétablissement après un grand choc et des troubles, mais aujourd’hui, nous sommes sur la bonne voie.

Mais qu’est-ce qui dérangeait tant vos voisins ? Est-ce le chemin que suit l’Etat ? Ou le système de succession du pouvoir ? Ou la relation avec l’Iran ? Les Saoudiens vous ont accusé de financer le terrorisme et les Frères musulmans en 2017.

En toute honnêteté, comme je vous l’ai déjà dit, je ne vois aucun intérêt à parler du passé. Vous avez mentionné l’Iran, un pays très important avec lequel nous entretenons une relation historique, en plus de l’important champ gazier que nous partageons avec lui. Nous encourageons tous les pays du Conseil de coopération du Golfe et l’Iran à garder les canaux de communication ouverts. Il est vrai que des différences existent pour tout le monde, mais nous devons nous asseoir ensemble et en discuter avec les Iraniens directement et sans aucune ingérence extérieure.

L’une des critiques auxquelles le Qatar fait fréquemment face est sa relation avec les Frères musulmans. Quelle est la situation ?

Cette relation n’existe pas et il n’y a pas de membres actifs des Frères musulmans ou de groupes apparentés sur le sol qatari. Nous sommes un pays ouvert, et un grand nombre de personnes d’opinions et d’idées différentes vont et viennent, mais nous sommes un pays et non un parti, et nous traitons avec des pays et leurs gouvernements légitimes, pas avec des organisations politiques.

Pourquoi votre pays joue-t-il le rôle de médiateur entre les pays occidentaux et leurs adversaires, comme l’Iran ou les talibans en Afghanistan ?

Réunir des parties d’opinions différentes fait partie de notre politique. En ce qui concerne les talibans, nous avons joué le rôle de médiateur à la demande de nos amis américains. Les négociations se sont poursuivies pendant des années et ont connu de nombreux rebondissements. Sans aucun doute, ce qui s’est passé l’année dernière était inattendu. Mais en général, nous avons coopéré étroitement avec les Etats-Unis d’Amérique et un certain nombre de pays européens, dont la France. Concernant la question iranienne, nous n’avons pas reçu de demande officielle, mais nous sommes en contact permanent avec nos alliés américains et avec les Iraniens, car l’Iran est un pays voisin. Il est de notre devoir et de notre intérêt de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour rapprocher les parties et les encourager à parvenir à un règlement pacifique. Nous ne nous fixons pas de limites dans le choix des parties au dialogue, à condition qu’elles croient à la coexistence pacifique, mais nous ne sommes pas prêts à engager un dialogue avec ceux qui s’y opposent, et nous ne sommes pas, bien sûr, prêts à engager un dialogue avec des terroristes et des groupes violents.

Quelle est votre vision du secteur de l’énergie dans le contexte actuel ? Et dans quelle mesure le Qatar peut-il compenser les livraisons de gaz russe à l’Europe ?

Nous avons pris des risques et investi dans le secteur du gaz depuis les années 80 et 90 du siècle dernier, sachant qu’il s’agit d’une source d’énergie qui sera d’une grande importance à l’avenir. Nous avons répété la même chose il y a quelques années en augmentant notre production de gaz naturel liquéfié, alors que la tendance mondiale à l’époque était d’éliminer ces sources et de se concentrer sur les sources d’énergie considérées comme “propres”, telles que l’énergie solaire et éolienne. Mais je vous assure que le gaz est aussi une source d’énergie propre, et c’est très important pour la période de transition à venir. La guerre en Europe complique les choses d’une manière sans précédent, mais le problème était déjà là. Quant à l’Etat du Qatar, nous exportons principalement de l’énergie vers les pays asiatiques et vers les pays européens également, sur la base d’accords à long terme en plus des accords immédiats. Nous voulons aider les pays européens et nous leur fournirons du gaz dans les années à venir, mais ceux qui pensent que nous pouvons remplacer le gaz russe se trompent, car c’est une source importante pour le marché mondial.

Vous pensez donc que le gaz, et en particulier le gaz naturel liquéfié, conservera son rôle pivot sur le marché international de l’énergie…

C’est vrai, le gaz jouera un rôle très important dans la période de transition et dans la diversification à long terme des sources d’énergie, et c’est aussi une source d’énergie propre : nous avons investi énormément d’argent, par exemple, dans des technologies qui contribuent à la réduction du torchage ou encore la captation du carbone. Et il ne faut pas oublier que nous parlons de nos problèmes, alors qu’il y a aujourd’hui un milliard de personnes dans le monde qui n’ont pas accès à l’électricité.

Les Européens ont-ils eu raison d’imposer des sanctions au secteur énergétique russe ?

Nous devons faire preuve de prudence avec des sanctions qui compliquent les choses pour le monde entier. Dans ce cas particulier, je ne peux pas évaluer la justesse de la décision européenne ou non, mais nous voyons tous les problèmes causés par le manque d’approvisionnement énergétique sur le continent européen aujourd’hui.

Le plus important est que nous souffrons tous du statu quo, tant sur le plan énergétique que sur le plan nutritionnel, et pour cette raison, la guerre en Ukraine doit cesser et nous devons trouver une solution.

Emmanuel Macron a été critiqué en Occident pour sa volonté de dialoguer avec les deux camps, dont le président Vladimir Poutine. Avait-il raison selon vous ?

Nous sommes en contact permanent avec le président Macron, et je sais qu’il cherche à mettre fin à la guerre. Quelqu’un doit parler aux deux parties pour les rapprocher, et nous devons pousser au dialogue. Le président Macron a raison dans sa démarche, et on peut en dire autant de la Turquie, qui cherche à rapprocher les deux pays.

Craignez-vous que la mondialisation ne s’effondre en raison de la montée du populisme et de la crise économique mondiale ?

La pandémie de corona n’a pas été gérée de manière parfaite. Les pays riches ont pu faire face à la crise, mais nous n’avons pas pu faire en sorte que les pays pauvres puissent y faire face. La leçon la plus importante ici est que nous devons travailler ensemble pour résoudre les problèmes mondiaux. Même si l’Etat du Qatar ou la France possédaient les médicaments et le système de santé appropriés pour soigner leur population, nous ne pourrons vaincre la pandémie tant que tous les pays du monde ne l’auront pas surmontée.

Nous ne voulons pas revenir à la fermeture des restaurants, des aéroports et des gares, et c’est la même chose que dans le secteur de l’énergie : des prix trop élevés ne nous plaisent pas car ils sont injustes pour les consommateurs, et des prix trop bas ne nous conviennent pas car c’est injuste pour les producteurs.

La coopération internationale est nécessaire pour que tous en profitent. Je ne veux pas que le phénomène de la mondialisation s’arrête, et je ne pense pas que ce sera le cas. Certains pensent que revenir en arrière rendra la vie plus facile, mais ce n’est pas vrai ; Parler et être responsable, ce n’est pas la même chose, ça ne marchera pas. Notre monde est un et nous devons donc travailler ensemble pour résoudre nos problèmes.

Vous avez parlé de nombreuses divisions, y compris des divisions au sein du monde islamique. Quelle est votre vision de l’avenir de l’islam en tant que religion ?

C’est une vaste question. Il y a de la diversité et nous avons des cultures, des idées et des ethnies différentes, c’est vrai que nous prenons la religion au sérieux, et cela se reflète dans notre système éducatif, mais en même temps nous sommes ouverts aux autres cultures, religions et peuples. L’Islam est la religion de la paix, et nous, en tant que Musulmans, acceptons les différences les uns avec les autres, car nous devons tous coexister en paix.

La relation entre les différentes religions a traversé de nombreuses tensions, mais il ne sert à rien d’en parler ou de jeter de l’huile sur le feu. J’ai évoqué des mouvements populistes ou des personnalités médiatiques qui parlent de l’islam et soulèvent des questions comme s’il y avait “nous” et “eux” dans le but d’exploiter le phénomène de l’islamophobie, mais cette approche n’est pas juste parce que la situation est complètement différente, car nous avons une relation et nous traitons ensemble dans le domaine du commerce et des échanges.

Quiconque visite l’Europe remarquera que les gens là-bas ne sont pas préoccupés par l’islam autant que les musulmans ne sont pas préoccupés par le christianisme. Il y a en effet un grand nombre de chrétiens, de juifs et d’adeptes d’autres religions qui vivent dans les pays islamiques et se considèrent comme faisant partie de la culture islamique, tout comme il y a beaucoup de musulmans dans les pays occidentaux. Il y a beaucoup de choses positives dont le monde est témoin aujourd’hui, que ce soit au niveau de la technologie, des affaires, de la science, du commerce ou de la culture également, et les difficultés auxquelles nous sommes confrontés sont l’exception plutôt que la règle.

Sans doute êtes-vous optimiste quant à la question suivante sur les relations entre le monde occidental et le monde musulman, malgré le contexte actuel des événements, dont la tentative d’assassinat de l’écrivain Salman Rushdie cet été ?

Ce que je dis, c’est qu’il y a des gens qui exploitent les tensions et les inégalités du passé à des fins politiques, que ce soit au niveau local ou pour transférer les problèmes dans d’autres pays. Les politiciens ont le droit de parler, mais je précise ici encore que lorsque vous parlez aux gens ordinaires, vous verrez qu’ils ne se préoccupent pas du monde musulman ni du christianisme. Nous devons éviter ces tensions parce qu’elles n’aident jamais, et ce qui aide, c’est de s’asseoir ensemble pour dialoguer.

Est-ce la raison pour laquelle vous avez accepté de construire une église à Doha ?

L’église a été construite il y a longtemps. Les chrétiens vivent ici depuis des décennies et ont le droit de pratiquer leurs rites religieux. Nous les avons accueillis dans notre pays et ils nous ont aidés à le construire. Ils pratiquaient leurs rituels religieux en privé, mais mon père a décidé qu’ils avaient besoin d’un lieu public, et ce lieu est un complexe de plusieurs églises occidentales, asiatiques, africaines… où les chrétiens prient quotidiennement.

Les minorités musulmanes des pays occidentaux sont-elles traitées de manière correcte, que ce soit en France ou dans n’importe quel autre pays ?

Notre position est claire. Nous rejetons la discrimination contre toute minorité, musulmane ou non, et dans tout pays. Ensemble, nous formons un seul monde, et cela ne devrait pas être un problème, mais certains politiciens et personnalités médiatiques tentent de déformer la question. Pour cette raison, je dis toujours que nous devrions écouter les gens normaux.

Quelle est votre conception personnelle de l’Islam ? Vous considérez-vous comme une personne “libérale” sur le plan religieux ?

C’est drôle quand on parle parfois d’islam “moderne”, “conservateur” ou “libéral”. L’islam est une religion, et nous le savons, personnellement je suis pratiquant, moderne et accueillant, et notre pays et notre peuple sont également modernes et accueillants. En même temps, nous sommes très fiers de notre héritage et de notre religion, et nous sommes ouverts aux autres tout en préservant notre spécificité.

Quelle est votre vision du rôle des femmes et de leur place dans la société ?

Nous sommes tous égaux devant Dieu, hommes et femmes. Les femmes jouent un rôle essentiel dans notre société, et il convient de noter que les performances des femmes dans les universités de l’Etat du Qatar dépassent celles de leurs homologues masculins, car elles constituent 63 % du nombre total d’étudiants, alors que dans le monde du travail le pourcentage des femmes et des hommes est presque le même. Nous avons trois femmes ministres au gouvernement qui font un excellent travail, nous avons des femmes pilotes dans notre armée de l’air, nous ne voyons aucune différence entre les hommes et les femmes, et nous comprenons bien sûr que les femmes souffrent de discrimination dans le monde, mais nous sommes totalement contre.

Pensez-vous que la liberté d’expression fait partie des valeurs fondamentales qu’il faut protéger, ou faut-il parfois lui imposer des contrôles ?

Personnellement, je crois en la liberté d’expression et qu’elle doit être protégée. Mais si cette liberté conduit délibérément à des problèmes ou à des conflits dans le domaine culturel ou religieux, je me demande si elle est nécessaire ; Ici, je ne parle pas de quelqu’un qui critique un ministre ou un haut fonctionnaire, cela ne me pose aucun problème, mais il faut faire attention aux questions dont on sait qu’elles peuvent causer des problèmes.

Chacun a le droit d’exprimer ses opinions, mais nous devons éviter de blesser des personnes de cultures, de religions ou d’origines différentes lorsque nous exprimons nos opinions. En général, il devrait y avoir des limites aux choses, mais si l’on dit cela, certains peuvent le considérer contre la liberté d’expression, mais parler de limites ne veut pas dire la même chose, et ce sujet est devenu très compliqué avec l’émergence des médias sociaux.

Comment évaluez-vous la relation franco-qatarie ?

C’est une relation bonne, forte, historique et très solide. Nous avons une excellente entente mutuelle avec la France, et nous en sommes fiers. Nous coopérons étroitement dans les domaines du commerce, de la culture, des sports, de la sécurité, des affaires militaires et de la politique étrangère.

Ma première visite en dehors du Moyen-Orient après être devenu prince héritier a été en France, et la même chose après être devenu émir du pays. Il y a une excellente entente entre les deux pays, et nous en sommes très fiers.

Comment décririez-vous votre relation avec Emmanuel Macron ?

Nous sommes en contact permanent, nous nous sommes rencontrés plus d’une fois, nous parlons aussi au téléphone, nous partageons de nombreux points de vue sur la politique étrangère et nous cherchons à coopérer étroitement afin de promouvoir la paix et de jouer un rôle dans la stabilité et l’aide humanitaire lorsque là où elle est nécessaire.

Pensez-vous que la France traite le Qatar équitablement ?

Oui, c’est vrai, nos avis peuvent parfois diverger, mais en général, j’ai remarqué que les présidents Français sont toujours soucieux d’entretenir de bonnes relations avec l’État du Qatar.

Total Energy est un partenaire important de l’Etat du Qatar, quel rôle joue l’entreprise dans les relations bilatérales entre les deux pays ?

Notre relation avec la France dépasse le secteur particulier de l’énergie. Mais Total Energy est une entreprise très importante. Nous avons pris un risque en investissant dans le GNL avec Exxon Mobil et Total, mais les deux sociétés nous ont aidés à développer ce secteur, et nous maintiendrons le partenariat dans les prochaines décennies, y compris dans des projets hors du Qatar.

C’est parce qu’elles ont pris un risque avec vous il y a trente ans que vous poursuivez avec elles

Nous traitons avec les entreprises et nous concluons les contrats de manière transparente. Mais nous prenons aussi en considération les relations passées, les risques qu’elles ont assumés avec nous, l’aide qu’elles nous ont apportée. Nous n’oublions jamais les personnes, les entreprises et les pays qui ont été à nos côtés dans des temps difficiles et qui ont pris un risque avec nous. Certains pays, plus gros, oublient. Pas nous

Le club de foot PSG était-il un bon investissement ?

Bien sûr ! Le sport n’est pas un business comme un autre. Si on veut investir, quel que soit le sport, il est nécessaire d’avoir une passion pour ce sport. Sinon, on gaspille son argent. Mais si on le gère comme il faut, la valeur du projet croît. C’est ce qui est arrivé avec le PSG. Les Qatariens sont fiers de la décennie passée avec le PSG. Le sport fait partie de nous.

Est-ce un problème qu’Emmanuel Macron soutienne l’OM et pas le PSG ?

[Son Altesse l’Emir dit en souriant] Nous en rigolons très souvent mais ce n’est vraiment pas un problème.

Il adore le sport et je me réjouis d’en parler avec lui. J’ai assisté avec le président et son épouse à la finale du Mondial 2018 entre la France et la Croatie, et j’ai pu être témoin de leur joie à tous les deux quand la France a gagné.

L’avion de combat Rafale est-il aussi un bon investissement ?

Le Rafale est un avion de chasse d’exception, et nous sommes très heureux de le proposer à nos pilotes. Nous achetons du matériel militaire à la France depuis plusieurs décennies, et nous avons acquis des avions Mirage avant d’acheter le Rafale, et notre relation ne se limite pas aux seuls avions, nous avons un certain nombre d’aspirants officiers qataris qui terminent leurs études en France, et nous participer également à des exercices militaires conjoints avec l’armée française, y compris les forces de gendarmerie.

Quelles sont les qualités nécessaires pour diriger un pays, selon vous ?

Il est essentiel d’écouter, et aussi de ne jamais hésiter. L’hésitation est un désastre. Il ne faut pas être entêté mais, lorsqu’on prend une décision et qu’on pense qu’elle est juste, surtout après avoir recueilli différents avis, alors il faut aller de l’avant. Et si on s’aperçoit qu’elle était erronée, il ne faut pas hésiter non plus à la changer. Quand on hésite, ce sera toujours négatif. J’ai appris cela de mon père.

Mais, à propos de leadership, on peut apprendre auprès de n’importe quel dirigeant, pas seulement auprès des chefs d’Etat. Les chefs d’entreprise aussi doivent gérer des difficultés. Et même les managers sportifs. J’ai lu le livre à ce sujet d’Alex Ferguson, le manager de Manchester United. La question de la qualité du leadership est celle de savoir faire face aux problèmes. Cependant, mon rôle est différent : il est de protéger mon peuple.

La reine Elizabeth II est décédée après un long règne de soixante-dix ans. Quels souvenirs gardez-vous d’elle, ou quelles leçons avez-vous tirées de sa vie ?

Sa Majesté était une personne à laquelle je vouais le plus profond respect. J’ai eu l’honneur de la rencontrer à de nombreuses reprises, le plus récemment à Windsor, cette année. Elle incarnait les meilleures qualités de leadership – honnêteté, intégrité, résilience et empathie, pour n’en citer que quelques-unes. Elle savait écouter et avait un merveilleux sens de l’humour. Elle restera à jamais dans les mémoires comme une femme d’une grande force et d’une grande dignité, entièrement dévouée à ses fonctions.

Quelles sont les figures qui vous inspirent, parmi les chefs d’Etat ?

Je ne peux pas parler des chefs d’Etat actuels, car beaucoup sont des amis. Mais je peux vous dire que mon père m’a beaucoup inspiré. Il est un grand homme, généreux et courageux. Et il est le premier à savoir admettre qu’il a tort. Il m’a donné beaucoup de précieux conseils. Un autre dirigeant très intéressant avec lequel j’aimais m’entretenir était Lee Kuan Yew, l’ancien Premier ministre de Singapour. J’ai eu la chance de le rencontrer à plusieurs reprises, de m’asseoir et de discuter avec lui. Je l’interrogeais sur la vie, ce qu’il avait accompli, sur la manière dont il gérait les difficultés. J’ai beaucoup appris avec lui. Avec ses livres aussi. Il est venu à la fin de sa vie au Qatar. Il a même monté un dromadaire…

Lee Kuan Yew, qui dirigeait un petit pays voisin d’un grand, la Malaisie, insistait sur l’indépendance. Voyez-vous des parallèles entre Singapour et le Qatar ?

Nous sommes un pays indépendant, c’est essentiel. Je ne veux pas que nous soyons vus comme appartenant à un camp contre un autre. Nous sommes un petit pays entouré de grands, nous sommes membres du CCG, nous sommes fiers de notre héritage arabe. Nous n’acceptons pas que quiconque nous dicte ce que nous devons faire ou interfère dans nos affaires intérieures. En même temps, nous avons de bonnes relations avec tout le monde, y compris avec nos voisins.

Dans les années 1990, on pensait, à la suite de l’intellectuel américain Francis Fukuyama, que le modèle occidental de la démocratie libérale allait se répandre dans le monde. On sait depuis que cela ne s’est pas vraiment passé ainsi. Comment voyez-vous cette concurrence des modèles ?

Je dis qu’il faut prendre en compte la culture de chaque pays. Singapour, par exemple, a son propre modèle de démocratie, de gouvernance. Ce n’est pas un copié-collé de ce qui peut se faire ailleurs. Singapour est un pays asiatique, avec sa culture, son mode de vie. Et cela fonctionne plutôt bien : vous pouvez voir qu’il s’agit d’un pays très avancé. On peut aussi citer la réussite du Rwanda, avec le président Paul Kagamé.

Ce modèle mis en place par Lee Kuan Yew, qui est parfois appelé autocratie éclairée, est-il un exemple pour le Qatar ?

Au Qatar, nous avons notre propre modèle, depuis plus d’un siècle. Nous l’avons amélioré par des réformes. Nous avons depuis plus de cinquante ans le Majlis al-Choura [Assemblée consultative], dont je dépends beaucoup. Son rôle est de nous aider à gouverner le pays. Il est très utile. Notre système est unique. Il fonctionne très bien. Mais jamais je n’hésiterai à procéder à des réformes qui seraient utiles pour mon pays et mon peuple, si je pense qu’elles sont nécessaires. Car mon rôle est de protéger mon peuple, de protéger mon pays, et de m’assurer que ce pays est capable de faire face à tous les défis qui se présentent à lui.

Que souhaitez-vous que les supporteurs qui vont venir au Qatar pour la Coupe du monde, en novembre, apprennent sur votre pays ?

Nous sommes le premier pays arabe à organiser un tel événement mondial. C’est très important pour la jeunesse, en particulier celle du monde arabe. Des centaines de milliers de personnes vont venir. Chacun, quelle que soit son origine ou sa culture, sera le bienvenu. Nous souhaitons que ces visiteurs apprennent les différences entre les cultures, qu’ils découvrent la culture du Qatar, et nous espérons qu’ils auront envie de revenir.

Et à propos du climat, et de la climatisation dans les stades de la Coupe du monde ?

Je pense que chaque pays devrait avoir la chance d’organiser des événements sportifs mais, parfois, le climat peut être un obstacle. Nous avons utilisé les technologies de pointe pour minimiser la consommation d’eau et d’énergie pendant la Coupe du monde, afin d’en faire un événement plus durable. Le stade Education City, par exemple, comme le Lusail Stadium, qui accueillera la finale, et le Stade 974 ont obtenu une certification de durabilité cinq étoiles dans le cadre du Global Sustainability Assessment System de l’Organisation du Golfe pour la recherche et le développement.

Comment réagissez-vous aux critiques visant votre pays, notamment au sujet des conditions de travail des immigrés sur les chantiers de la Coupe du monde ?

Il y a deux sortes de critiques. La plupart du temps, nous y voyons un conseil ou une alerte, et nous les prenons au sérieux. Ainsi, nous avons compris que nous avions un problème avec le travail sur les chantiers, et nous avons pris des mesures fortes en un temps record. Nous avons modifié la loi et nous punissons quiconque maltraite un employé ; nous avons ouvert nos portes aux ONG et nous coopérons avec elles. Nous en sommes fiers. Et puis il y a la seconde catégorie de critiques, celles qui se poursuivent quoi que nous fassions. Ce sont des gens qui n’acceptent pas qu’un pays arabe musulman comme le Qatar accueille la Coupe du monde. Ceux-là trouveront n’importe quel prétexte pour nous dénigrer.

Trouvez-vous les pays occidentaux trop arrogants envers l’Afrique ?

Je n’utiliserais pas ce mot, qui n’est pas joli. Mais, quand on regarde l’Afrique, on voit que l’équilibre de la relation est en train de bouger, parce que l’Afrique elle-même change. Une opinion publique s’est formée, les gens ayant reçu une éducation supérieure sont de plus en plus nombreux, et la gouvernance s’améliore nettement. Donc oui, les choses évoluent. Mais globalement, s’agissant du regard occidental sur nous tous, la réponse consiste aussi à se prendre en main. En ce qui nous concerne, dans notre région, nous sommes parfois considérés à l’Ouest comme un bloc, comme les pays du Golfe, ou les pays arabes. Donc nous devons résoudre nos propres problèmes. Mais oui, les choses changent.

Le Moyen-Orient est une région agitée, cela vous empêche-t-il parfois de dormir tranquillement ?

Beaucoup de choses peuvent certainement m’empêcher de dormir tranquillement ! Mais je suis très fier de mon peuple et de tous ceux qui vivent au Qatar. Nous sommes sortis renforcés de toutes les épreuves traversées et nous sommes toujours unis face aux difficultés. Il est vrai que nous appartenons, malheureusement, à une région troublée ! Nous voulons aider et donner espoir à la jeunesse moyen-orientale. Nous faisons, actuellement, tout ce qui est en notre pouvoir pour apporter la paix à la région. Nous en sommes loin. Le problème le plus important est la cause palestinienne. Tant qu’il n’est pas résolu, la région ne connaîtra pas la paix. Et il y a aussi la Syrie, la Libye, le Yémen… C’est pourquoi je suis préoccupé pour la jeunesse de la région.

Craignez-vous que des événements comme ceux du Printemps arabe, en 2011, puissent se répéter ?

Les racines profondes du Printemps arabe sont, hélas, toujours présentes ! La pauvreté, le chômage, les diplômés sans emploi… Avons-nous résolu ces problèmes ? Non, au contraire, ils ont empiré ! Si nous ne les traitons pas, les événements qu’ils ont provoqués pourront se répéter. A mon avis, la meilleure façon de prévenir les turbulences à l’avenir est de mettre en œuvre des réformes, de manière graduelle. Nous devons donner de vrais espoirs aux populations, et pas seulement en paroles. L’Etat du Qatar avait promis d’éduquer 10 millions d’enfants non scolarisés et nous avons surpassé cette promesse : nous atteindrons bientôt 15 millions d’enfants dans le primaire. Nous devons également leur fournir des emplois, des opportunités, mais aussi les laisser exprimer leurs opinions et leurs différences. Le Qatar a mis en place des programmes pour aider à former plus de 2 millions de jeunes dans le monde arabe et leur donner des opportunités d’emploi. Par exemple, nous avons une expérience unique en Tunisie, où nous aidons des gens à lancer leur entreprise. Des dizaines de milliers de jeunes bénéficient de ce projet.

Que pensez-vous du fait que des pays comme le Maroc, Bahreïn ou les Emirats arabes unis aient noué des relations avec Israël sans que la question palestinienne ait été préalablement résolue ?

Tout pays a le droit d’établir les relations qu’il veut avec les pays qu’il veut. Mais qu’est-ce que la normalisation avec Israël ? Sérieusement, les choses sont-elles normales en Israël ? Non ! Il y a toujours des terres arabes occupées, des réfugiés qui ne peuvent pas rentrer chez eux depuis plus de soixante-dix ans, des musulmans et des chrétiens vivant assiégés à Gaza…

A l’époque des accords d’Oslo, nous pensions réellement que la paix allait advenir. Nous avons ouvert des relations officielles avec Israël. Il y avait un bureau commercial israélien ici, à Doha. Puis, il y a eu guerre après guerre à Gaza…

Nous devons trouver un règlement pacifique pour le peuple palestinien, nous devons lui redonner espoir, nous devons lui rendre ses terres. Nous parlons avec les Israéliens, nous apportons une aide aux habitants de Gaza et aussi en Cisjordanie. Je crois à une solution à deux Etats. Palestiniens et Israéliens devraient vivre côte à côte, en paix. Hélas, nous en sommes loin.

Certains pays arabes sont en train de renouer avec la Syrie, que leur dites-vous ?

Comme je vous l’ai dit, chaque pays est libre de nouer des relations avec un autre. Néanmoins, quand la Ligue arabe a pris la décision d’exclure la Syrie, c’était pour une raison, et cette raison est toujours là, elle n’a pas changé. Pour ma part, je suis prêt à participer à des pourparlers, s’il y a un processus de paix sur l’avenir de la Syrie et sur les exigences de son peuple. Mais ce n’est pas le cas pour le moment. En Europe, beaucoup de pays ont été généreux en acceptant des réfugiés. Je comprends que cela ait créé des problèmes.

Pourquoi acceptons-nous qu’un dirigeant massacre son peuple et qu’il expulse des millions de personnes de son pays ? En tant qu’êtres humains, est-ce acceptable, de surcroît quand nous savons que ces réfugiés vont venir chez nous et que cela va créer des problèmes ? Au lieu d’attendre que l’incendie se propage, nous devons être sérieux et stopper le problème là où il commence, en Syrie. Et c’est aussi valable pour la Libye. Si nous ne faisons pas attention, nous en paierons les conséquences.

Nous avons évoqué de nombreux sujets qui vous occupent dans le cadre de vos fonctions. Mais que faites-vous quand vous ne travaillez pas ?

Dans le cadre de mes fonctions, je suis la plupart du temps occupé à travailler, au bureau comme à la maison, d’ailleurs. Mais je trouve aussi le temps de profiter de ma famille, de mes enfants et de faire du sport. J’aime aussi voyager bien que je n’en ai guère l’occasion. Enfin, j’aime regarder des films, des documentaires historiques, lire des biographies ou des journaux personnels. Je m’intéresse surtout à l’histoire.

Au “Point”, nous avons l’habitude de poser une question sur l’éducation, en demandant ce qu’il faut enseigner à nos enfants. En ce qui vous concerne, vos parents, dites-vous, vous ont appris l’humilité…

Je leur suis reconnaissant de m’avoir appris à être humble. Quand j’étais jeune, à l’âge de 13 ans, mon père m’a envoyé en Allemagne pour trouver et payer un équipement sportif. Il aurait pu le demander à n’importe qui, mais c’est à moi qu’il s’est adressé. J’ai compris plus tard que c’était un moyen de me faire voyager seul et devenir autonome.

Avant cela, lorsque j’avais 8, 9 ou 10 ans, il m’a placé pendant l’été dans une famille à Malmédy, en Belgique, pour y apprendre le français. Puis j’ai été envoyé en pensionnat et ensuite, quand j’ai eu 17 ans, je suis entré à l’Académie militaire de Sandhurst, en Grande-Bretagne. J’ai beaucoup appris pendant cette année militaire. Ensuite, j’ai passé plusieurs années dans les forces spéciales qataries, avant que mon père me nomme Prince héritier.

La discipline et le service militaire sont des choses importantes. C’est pourquoi la conscription est obligatoire au Qatar. Nous prévoyons également d’étendre de tels programmes aux femmes. Il est important de sortir les jeunes de leur zone de confort, de les inciter à travailler dur, à se réveiller tôt… Mais, vous savez, l’éducation commence par des choses simples : faire son lit le matin, par exemple !

 

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