Sommet du g5 du sahel à Nouakchott : Les chefs d’État demandent une intervention militaire en Libye

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En mars 2013, pour répondre aux besoins de consolider les liens de coopération sécuritaire et d’échange de renseignements entre les différents pays de la bande sahélienne, l’Union Africaine a lancé ce qu’il a été convenu d’appeler le “processus de Nouakhottet qui concerne 10 pays du Sahel plus le Nigeria. Ainsi, sont engagés dans ce processus, l’Algérie, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria, le Sénégal et le Tchad.

Un an près le lancement de ce processus, la Mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel), sous la houlette de son chef, Pierre Buyoya, accueillait à Bamako, le 20 mars 2014, la première réunion des attachés de défenses et des conseillers en sécurité des États membres de l’Union Africaine accrédités au Mali. Cette réunion avait été l’occasion de présenter les avancées réalisées en vue de sécuriser davantage le Sahel, depuis le lancement du processus à Nuakchott en mars 2013.

Le bilan montre que le processus est en marche dans les domaines de l’échange d’informations, de la coopération transfrontalière, de la lutte contre le terrorisme et les crimes organisés ainsi que le renforcement des capacités des pays et des institutions en charge de ces questions”, avait déclaré Pierre Buyoya, le chef de la Misahel, lors de cette réunion des experts en matière de défense et de sécurité des États membres de l’Union Africaine accrédités au Mali.

A la suite du forum international sur la paix et la sécurité en Afrique tenu à Dakar (Sénégal) les 15 et 16 décembre 2014, cinq chefs d’État se sont rendus à Nouakchott, la capitale mauritanienne, le vendredi 19 décembre courant pour une réunion dans le cadre du “processus de Nouakchott”. Ces cinq chefs d’États étaient : Ibrahim Boubacar Kéita du Mali, Idriss Deby Itno du Tchad, Macky Sall du Sénégal, Michel Kafando du Burkina Faso et Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie, hôte du sommet.

15 MILLIARDS POUR PLAN MARSHAL AU SAHEL

Au cours de ce sommet du G5 du Sahel, les cinq chefs d’État ont lancé un appel aux Nations Unies afin que soit mise en place une force internationale pour neutraliser les groupes armés qui sévissent en Libye. Selon le président mauritanien qui a lancé expressément cet appel à l’adresse du Conseil de Sécurité de l’Onu et à l’Union Africiane, les responsables libyens et notamment les membres du parlement ont exprimé leur accord pour l’intervention de cette force internationale, afin d’établir la stabilité dans le pays. Les autorités libyenne accusent les pays de la région et la communauté internationale d’être les responsables de la situation chaotique qui prévaut actuellemnt dans leur pays. Pour les autorités libyennes, il incombe aux pays de la région et à la communauté internationale le devoir de mettre fin aux menaces djihadistes qui se propagent et dont le sanctuaire est le sud libyen.

On se souvient que lors du récent forum international pour la paix et la sécurité en Afrique, le président tchadien Idriss Deby Itno a directement accusé l’Otan, avec la France dans le rôle principal, d’être l’unique responsable du chaos libyen. Pour le président tchadien, le seul objectif que visait l’Otan était l’élimination physique du guide libyen Mouammar Kadhafi, sans se soucier des conséquences que cette élimination pouvait engendrer. Donc la réparation des dégâts engendrés par la guerre de l’Otan contre la libye de Kadhafi incombe à l’Otan et à la communauté internationale.

Outre cet appel qui’ils ont lancé aux Nations Unies pour mettre en place une force internationale pour neutraliser les groupes armés qui sévissent en Libye, les chefs d’État du G5 du Sahel ont également demandé, lors de ce sommet, la mise en place d’un programme d’investissement prioritaire pour le Sahel d’un montant de 15 milliards de dollars qui serait le fondement d’un plan marshal pour le développement économique du Sahel indispensable à sa stabilisation.

Au cours de ce sommet du G5 du Sahel, les chefs d’État et les représentants de la communauté internationale ont été unanimes à reconnaitre qu’aucune armée africaine ne peut venir à bout du terrorisme dans le sud libyen. Reste à savoir maintenant si l’Otan et la communauté internationale vont préter une oreille attentive aux chefs d’État du G5 du Sahel et faire droit à leur demande.

Mamadou GABA

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