Société civile africaine : Comment résister aux APE ?

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Depuis l’annonce de la mise en vigueur le 1er janvier 2008 des Accords de partenariat économique (APE), des actions de résistance à la forme de politique de néocolonialisme ont vu le jour un peu partout en Afrique. Ce combat engagé par la société civile des différents pays risque de se heurter à des obstacles sans une cohésion dans la stratégie de lutte. A 5 mois de la date fatidique, de véritables actions de sensibilisation, d’information sont nécessaires sinon indispensables.

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C’est en principe le 1er janvier 2008 que les Accords de partenariat économiques (APE) sont supposés entrer en vigueur. Au lendemain de cette annonce, les organisations de la société civile ont entrepris de nombreux efforts dans des pays pour faire entendre leur voix. Ces actions de résistance se développent souvent avec l’implication du secteur privé, des partenaires sociaux…

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Du Mali au Niger en passant par le Bénin, le Ghana, le Burkina, la société civile est à l’avant-garde de cette lutte. Elle a mené et continue de mener des actions d’information, de formation, d’éducation populaire et de plaidoyer sur cette politique dite de « coopération » entre les ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) et l’Union européenne (UE).

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Au Mali, la Coalition des alternatives africaines dette et développement (Cad-Mali, ex-Jubilé 2000) a même mis en place une commission de travail sur les APE. Celle-ci mène des actions de recherches, d’analyse, d’information et de construction d’alternatives. Elle organise annuellement des fora des peuples qui se tiennent en milieu rural. Ces initiatives constituent des espaces populaires d’information, de formation, de réflexion, d’échange et de proposition d’alternatives tant sur l’Accord de Cotonou que sur les APE.

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La particularité de ces fora est que la parole est donnée aux masses populaires rurales qui donnent leur propre lecture sur les Accords. D’autres résistances et de luttes populaires se développent un peu partout à travers le continent. Récemment à Nairobi (Kenya), à la suite d’une réunion d’experts des Nations unies, de ministres du Commerce africains et de représentants de la société civile, une coalition informelle d’ONG (11.11.11, ActionAid, Bread for the World, Church développement Service, Oxfam International et Enda) a appelé la Commission européenne à mettre fin aux pressions qu’elle exerce sur l’Afrique pour l’amener à convenir de nouvelles relations commerciales d’ici la fin de l’année. La confédération paysanne n’est pas en marge de ce combat. Elle ne cesse d’organiser des rencontres de sensibilisation des populations.

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Ceci dénote l’éveil des consciences et le dynamisme des mouvements sociaux. Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Des inquiétudes planent déjà quant à la réussite de ce combat engagé par la société civile africaine. Les efforts sont dispersés et ne sont pas coordonnés à hauteur de souhait.

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Plus dharmonie dans la lutte

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Compte tenu des conséquences dramatiques que les APE auront sur les économies des pays ACP, ces mouvements sociaux doivent changer de stratégie et redoubler d’efforts dans leur lutte. Ils doivent mieux se structurer et mener des actions de résistances farouches tant au niveau local, national, sous-régional qu’international. Ces actions de résistances doivent passer d’abord par une prise de conscience du danger que ces APE peuvent causer.

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Le combat doit se tourner vers tous les acteurs (ONG, parlementaires, associations de femmes, de jeunes, d’ouvriers ; organisations de paysans, de pêcheurs, d’éleveurs, d’artisans, de petits commerçants ; les confessions religieuses, les responsables communaux, les notabilités, les radios communautaires, les chasseurs etc.)

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Ce combat doit être mené à travers de larges mobilisations militantes et citoyennes, d’échanges populaires et d’analyses critiques des APE pour faire des propositions alternatives. Les mobilisations militantes et citoyennes peuvent se faire à travers les grandes rencontres, des ateliers d’échanges, d’information et de formation sur les APE, des assemblées populaires villageoises et communales de débats, des manifestations populaires (concerts populaires, matchs de football), des émissions radios sur les APE.

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A cela, il faut ajouter l’organisation d’actions de plaidoyer comme des interpellations des dirigeants des pays, les responsables de l’UE, les campagnes populaires d’opposition aux APE, les déclarations, les pétitions pour la collecte de signatures contre les APE. Ce qui est sûr, cest que lefficacité et le succès des différentes actions dépendent leur harmonisation. Au Mali, l’espoir est permis quant à la victoire sur les APE. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a affirmé que les discussions sont en cours entre les pays ACP et l’UE quant à la signature ou non des APE. 

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Amadou Sidibé

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