Situation politique en Cote d’Ivoire : « Déloger à tout prix Gbagbo du Palais de la République… »

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Depuis maintenant deux semaines que la Cote d’Ivoire a fermée la parenthèse des reports à succession de la date de l’élection Présidentielle, avec la tenue du second tour du scrutin, toujours pas d’éclairci dans le paysage politique du Pays. Au Palais Présidentiel Gbagbo Laurent s’installe contre la volonté du peuple, tandis que le Président démocratiquement élu, Alassane Ouattara tisse sa toile en exerçant son autorité, à travers son propre gouvernement dans un hôtel de la place. Les ivoiriens et le monde entier s’interrogent.

 Gbagbo va-t-il accepter de céder le fauteuil à ADO, fauteuil qu’il a illégalement occupé depuis la certification de du second tour par l’ONUCI ? Ira –t –il jusqu’au bout de sa logique, c’est à dire celle de la violence ? Certains Ivoiriens croient encore au vertu du dialogue, parce que l’homme ne cesse de faire croire l’opinion, qu’il est ouvert au dialogue et qu’il n’y aura plus de guerre dans le pays. Par contre les plus pessimistes craignent l’apocalypse, car la rumeur circule déjà sur la présence à l’Ouest et au Sud du pays, de mercenaires libériens et d’Angolais, pour parer à toute éventualité, comme en 2000. Malgré cela, ils sont nombreux en Cote d’Ivoire, ceux qui trouvent qu’il faut le déloger de force du Palais de la République.

En effet, la situation politique se dégrade de jour en jour en Cote d’Ivoire. Depuis le Samedi 04 Décembre dernier, la Cote d’Ivoire possède deux Présidents et deux gouvernements issus de l’élection la plus chère et la plus suivie au monde, avec plus de 100 milliards de nos francs engloutis et plus de 800 observateurs nationaux et internationaux dont l’illustre centre Carter, qui a d’ailleurs témoigné de la régularité du vote, de façon générale sur toute l’étendue du territoire national. Deux semaines après, le pays vit une psychose terrible. Les magasins et les commerces n’ouvrent pratiquement plus. Les marchés se vident, les prix des denrées alimentaires ont pris l’ascenseur. Tandis que le litre d’huile caracole à 1200 Fcfa, le kilo du sucre est vendu à 1000Fcfa à Abidjan et 1200Fcfa à l’intérieur du Pays. Les transporteurs ont déserté les lignes interurbaines. L’Administration est bloquée malgré un semblant de reprise décrété par le gouvernement Gbagbo.

Les entrepreneurs et fournisseurs de l’Etat, militaires ont été priés de cesser toute collaboration avec l’Administration Gbagbo. Cette mise en garde du gouvernement Soro semble faire son effet, parce que le grand centre administratif et commercial du pays, la commune du Plateau, se vide chaque jour à partir de midi. Partout les opérations bancaires au compte de l’Etat sont bloquées par Alassane Ouattara. Selon un proche du Rhdp, « les passations de service orchestrés par les nouveaux ministres du Gouvernement Gbagbo ne sont que du cinéma. Dans quelques jours ces ministres quitteront d’eux-mêmes leurs postes faute de travail à faire.

Car tous les travailleurs ont compris que mieux vaut suivre la légalité que l’aventure », nous a confié un fonctionnaire du Ministère des finances. Le communiqué du premier conseil des Ministres du Gouvernement Soro n’invitait –t-il pas les fonctionnaires et autres agents de l’Etat de ne plus travailler pour le pouvoir illégitime de Gbagbo ? Les premiers à saisir la balle au bond furent les élèves et Etudiants de l’Université de Bouaké. Ceux ont clairement affirmé par voie de presse qu’ils ne reconnaissent que Mme Kandia Camara, (Ministre de l’Education Nationale dans le nouveau Gouvernement de Soro Guillaume), comme leur Ministre de tutelle.

Pris en otage par les faucons du FPI, Gbagbo veut se battre jusqu’au bout

Selon les rumeurs qui filtrent le Palais Présidentiel, Gbagbo n’a plus confiance en personnes d’autres qu’à un cercle d’amis, au nombre desquels trois officiers supérieurs de l’Armée Ivoirienne. Ce sont, cite notre source : Dogbo Blé, commandant de la garde Républicaines, Guiai Bi Poin, commandant du CECOS et Vagba Faussignaux, commandant de la marine nationale et membre du cercle familiale Gbagbo. C’est dans la main de ce trio piloté par la Première Dame, Ehivet Simone Gbagbo, celle là même qui avait déclaré à Bamako que son mari remportera l’élection Présidentiel sans même qu’on dise « inch allah », que Laurent Gbagbo a confié son destin. Les autres chefs de corps, mit devant les faits accomplis n’ont eut qu’à juré fidélité au manitou, mais celui-ci s’en méfie tout de même, étant donné que la grande muette a voté massivement pour son rival Alassane Ouattara.

C’est pourquoi la suspicion règne en maître aujourd’hui dans les casernes. Pour desserrer l’étau autour de leur mentor, et faire oublier, un temps soit peu le fauteuil Présidentiel au Président Alassane Ouattara, les faucons du régime Gbagbo prépareraient une reprise des hostilités avec les forces Nouvelles basées à Bouaké. Des incessants mouvements de troupes constatés ces temps-ci sur la ligne de front Est à l’Ouest du pays dans la zone de confiance et la présence massive de mercenaires étrangers sur le sol ivoirien, attestent que Gbagbo prépare la guerre. Dans la pagaille généralisée les miliciens proches de Gbagbo rentreront en scène pour éliminer tous les barrons du Rhdp ou les contraindre à l’exile, comme cela a été le cas en l’an 2000. Ce tableau apocalyptique, personne ne le souhaite à ce pays déjà meurtri par 10 années de crises et d’appauvrissement de la population. Cette stratégie belliqueuse aurait été montée par le staff de communication de Gbagbo, piloté par Nady Bamba, (2ème épouse Gbagbo) et Blé Goudé Charles des jeunes Patriotes, équipe renforcée sur le terrain par la Première Dame Simone Ehivet Gbagbo, Attéby Williams et Affi Guessan, pour radicaliser le discours et réveiller le vieux démon de la guerre, fouetter la fibre patriotique des Jeunes Patriotes, afin d’assouvir leur dessein.

La diplomatie aura –t-elle raison du penchant belliqueux des acteurs sur le terrains, à l’heure actuelle, personne ne jure de rien. Cependant, malgré les déclarations tapageuses à faire peur à l’adversaire et les montages du pouvoir Gbagbo à des fins de propagande, on observe une certaine réserve dans le discours. Car selon la presse locale, dès que le conseil de sécurité et les Etats-Unis ont haussé le ton, ajouté à cela le blocage de toute sortie d’argent par la signature de Gbagbo dans les banques ivoiriennes, ceci par le Président Alassane Ouattara, une peur panique s’empare du clan Gbagbo. Le ton du discours a baissé, même si on le force en présence des quelques notabilités des régions qui viennent lui apporter leur soutien. Aujourd’hui, l’homme et son entourage ont le sommeil troublé. « C’est pour cette raison, écrit le quotidien Ivoirien « Le Patriote » que Gbagbo a instauré le couvre feu pour permettre à ses proches de faire sortir du pays des valises pleines d’argents, mais aussi des effets personnels dont des tableaux de luxe appartenant à Mme Simone Gbagbo, nuitamment envoyé par un avion spécial vers le Bénin et l’Angola ». Selon le même quotidien, plusieurs barrons du régime auraient déjà fait le choix d’envoyer femmes et enfants à l’extérieur, notamment en Angola. Parmi ceux-ci le journal cite Kadet Bertin, plusieurs fois indexé dans les sales coups de la refondation, qui aurait déjà fait sorti sa famille vers cette destination. Ou encore l’ex- Ministre d’Etat Bohoun Bouabré, dont la fille a été récemment retirée d’un Lycée Abidjanais pour un autre à Cotonou au Bénin.

« De toute évidence, conclu le quotidien, ces mouvements traduisent la frilosité du régime Gbagbo, qui bombe les muscles de jour et prépare la fuite, une fois la nuit tombée. Et le drame dans tout ça, c’est qu’ils donnent l’impression qu’ils contrôlent la situation, alors qu’il n’en est rien. L’étau qui se resserre chaque jour autour d’eux, finira par les étouffer d’ici peu ».

D’ici là, la situation devient très sensible parce qu’on vient d’apprendre l’arrestation par les forces Nouvelles de trois cars remplis de près de 300 mercenaires Angolais recrutés par Gbagbo pour infiltrer les zones ex-assiégées. Ceux – auraient été cueillis à froid par le Commandant de Zone de Bouaké Chérif Ousmane. Toujours hier lundi des jeunes Etudiants de la fesci auraient décidé de défier les forces impartiales en tentant de briser la muraille de la forteresse dressée autour de hôtel du Golfe avec pour mission de déloger Alassane Ouattara.

Vivement que les deux armées soient habité par la sagesse pour faire baisser la pression qui ne fait que peser sur les pauvres populations à qui le minimum manque de jour en jour.                                                         

De Gildas correspondant du Républicain à Abidjan.

 

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