Test démocratique majeur dans un pays traumatisé et ruiné par une décennie de guerre civile (1991-2001) les élections générales Sierra léonaises sont porteurs de plusieurs enseignements. Après une campagne électorale émaillée de violence et qui a fait craindre le pire, quelque 2,6 millions d”électeurs se sont rendus aux urnes dans le calme les 11 août et 8 septembre pour choisir le successeur du Président Ahmad Tejan Kabbah, au pouvoir depuis 10 ans. Le verdict des urnes est sans appel. L”opposant Ernest Baï Koroma, 53 ans (APC, congrès de tout le peuple) est élu avec 54,6% des voix.
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Solomon Berewa, vice-président sortant et candidat du SLPP (parti du peuple de Sierra Leone, ex pouvoir) n”a recueilli que 45,4% des voix au second tour. Le taux de participation s”est élevé à 68,09%. Mais fait majeur de ce scrutin qui vient d”instaurer l”alternance au Sierra Leone : Ahmad Tejan Kabbah et son dauphin malheureux Solomon Berewa ont tous deux téléphoné Ernest Baï Koroma pour le féliciter de sa victoire. Mieux ils étaient présents à son investiture qui a eu lieu lundi.
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L”APC qui à la faveur du scrutin législative du 11 août avait obtenu 59 députés contre 43 au SLPP donne enfin une assise parlementaire du nouveau président.
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Ancienne colonie britannique, la Sierra Leone a connu une des guerres les plus atroces de l”histoire contemporaine. Le conflit qui a duré une décennie a fait environ 120. 000 morts et ruiné le pays qui est classé le deuxième le plus pauvre du monde.
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Les scrutins d”août-septembre étaient les premiers organisés par les seules autorités de Freetown depuis le retrait en 2005 d”une mission de paix de l”ONU forte de 17 500 hommes.
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Ce petit pays en réussissant ces élections générales vient de manière implicite de donner une leçon de démocratie au Mali avec qui il partage presque la même situation géographique, les mêmes ethnies et le même sous développement. Ne peut -on pas s”inspirer prochainement de ce "success story" sierra léonais pour gommer à jamais de notre mémoire l”image catastrophique des élections générales de 2007.
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F. Traoré
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