Sida : les hommes répondent moins bien aux traitements en Afrique

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Manifestation en décembre 2007 à Abidjan contre le sida
© AFP

PARIS – Les hommes infectés par le VIH réagissent moins bien que les femmes aux traitements antirétroviraux en Afrique, selon une étude rendue publique mardi par l’Institut de Recherche pour le Dévelopement (IRD).

Alors que plus de 25 millions de personnes vivent aujourd’hui avec le virus du sida en Afrique, dont 60% de femmes, l’étude a permis de montrer que la reconstitution des globules blancs est plus lente chez les hommes que chez les femmes.

L’étude, conduite par des chercheurs d’Epicentre, une association créée par Médecins sans Frontières (MSF) et l’IRD, a porté sur 13.000 patients suivis par des programmes de MSF au Malawi, en Ouganda et au Kenya.

La prise en charge des personnes infectées vise à restaurer le niveau des cellules lymphocytes appelées T-CD4, réduit par le VIH, grâce à des traitements antirétroviraux qui sont démarrés dès lors que le patient passe sous le seuil de 350 lymphocytes T-CD4 par microlitre de sang.

Les traitements visent à reconstituer progressivement les stocks de ces globules blancs, première ligne de défense contre l’infection par le VIH.

Mais les hommes africains atteints du sida se font souvent dépister plus tardivement que les femmes par crainte d’être stigmatisés, note l’étude, et répondent ensuite moins bien au traitement.

Au bout de six mois de traitement, les femmes ont récupéré en moyenne 140 cellules de plus par microlitre de sang que les hommes, ce qui leur permet d’atteindre plus rapidement le seuil des 500 cellules par microlitre de sang, au dessus duquel la mortalité est moins élevée.

La différence s’explique par une plus faible observance des traitements antirétroviraux par les hommes, mais également par une différence biologique : les hommes possédent des niveaux de lymphocytes T-CD4 inférieurs à ceux des femmes et auraient, selon l’étude, plus de mal à régénérer leur stock de globules blancs, en raison notamment du rôle joué chez eux par le thymus, la glande impliquée dans la maturation des cellules immunitaires.

L’âge joue également un rôle : au bout d’un an de prise d’antirétroviraux, les patients de moins de 30 ans ont ainsi des taux de globules blancs nettement plus élevés que les patients de plus de 50 ans.

Les hommes doivent faire l’objet d’une attention soutenue de la part des programmes de lutte contre la maladie, conclut l’étude qui préconise des actions de sensibilisation pour que les prises en charge débutent le plus tôt possible.

1,7 million de personnes sont mortes du sida dans le monde en 2011, dont 1,2 million en Afrique subsaharienne, selon les dernières statistiques d’Onusida.

(©AFP / 27 novembre 2012 13h23)

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