N”DJAMENA (Reuters) – Le procureur général tchadien a requis mercredi une peine de sept à onze ans de travaux forcés contre les six membres français de "L”Arche de Zoé" pour tentative d”enlèvement vers l”Europe de 103 enfants africains âgés de un à dix ans.
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La réquisition est intervenue au quatrième jour du procès devant la Cour criminelle de N”Djamena.
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Les accusés, assis face aux magistrats, se sont contentés d”échanger des regards au moment des réquisitions. L”un de leurs avocats français, Me Gilbert Collard, a déclaré devant la cour espérer que les juges ne se contenteraient pas d”"être aux ordres" en accédant automatiquement aux réquisitions de l”avocat général.
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rnLe ministère public a également demandé que les enfants dont les parents ont été identifiés leur soient retournés et que des dommages et intérêts d”un montant total de 4,12 milliards de FCFA (9,05 millions de dollars) soient versés à l”ensemble des familles pour le préjudice causé.
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rnLes six Français, arrêtés le 25 octobre dans l”est du Tchad limitrophe du Darfour soudanais, nient les charges retenues contre eux. Ils étaient théoriquement passibles de cinq à 20 ans de travaux forcés.
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rnSelon les autorités tchadiennes, les six, qui sont jugés en compagnie de trois Tchadiens et d”un Soudanais inculpés de complicité, n”avaient pas les autorisations nécessaires pour sortir du pays les enfants, présentés comme des orphelins victimes de la guerre au Darfour.
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rnL”accusation affirme que les humanitaires de "L”Arche de Zoé" ont trompé les parents des enfants qui leur avaient été confiés en leur promettant de les scolariser sur place.
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rnIMPLICATION PERSONNELLE DE SARKOZY
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rnContestant les accusations d”enlèvement de mineurs et d”escroquerie, les six Français ont déclaré à la barre avoir cru que les enfants étaient des orphelins du Darfour à qui ils voulaient offrir une famille d”accueil en Europe.
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rnIls ont rejeté la responsabilité sur les intermédiaires locaux – tchadiens et soudanais – qui leur auraient menti sur l”identité exacte des enfants.
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rnLes enquêtes effectuées a posteriori par les autorités tchadiennes et les Nations unies ont établi que la plupart des enfants de "L”Arche de Zoé" n”étaient pas orphelins au sens européen du terme et venaient de localités situées du côté tchadien de la frontière.
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rnLe gouvernement de N”Djamena fait l”objet de vives pressions de son opinion publique pour que les humanitaires de "L”Arche de Zoé" soient sanctionnés par la justice.
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rnMais les spéculations vont bon train sur un possible "marchandage" diplomatique avec Paris permettant aux accusés de purger leurs peines en France une fois le verdict prononcé.
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rnAutre hypothèse avancée – le rapatriement des six à l”issue d”une grâce présidentielle du chef de l”Etat tchadien, Idriss Deby.
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rnCe dernier est un allié stratégique de la France, qui compte depuis des décennies des forces stationnées au Tchad et soutient le régime en place contre les rébellions de l”Est.
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rnL”affaire de "L”arche de Zoé", dans laquelle le président Nicolas Sarkozy s”est personnellement impliqué en effectuant un voyage-éclair à N”Djamena le 4 novembre, est une source de grand embarras pour les deux capitales au moment où l”Union européenne cherche à déployer dans l”est du Tchad une force chargée de contenir les violences au Darfour.
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rnVersion française Gregory Schwartz et Jean-Loup Fievet (lemonde.fr)
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