Au Sénégal, où le débat politique ne connaît pas de relâche, la réaction de l’opposition a surpris. La décision du président Macky Sall, le 16 février, de renoncer à écourter son mandat en cours, a été suivie par… un grand silence. Il a fallu une semaine pour que l’opposition se réveille. Le « front du non » s’est finalement constitué, mercredi 24 février, pour s’opposer au référendum sur la révision constitutionnelle prévu le 20 mars au Sénégal.
Ce mouvement estime que le président Macky Sall avait la possibilité de ne pas consulter le Conseil constitutionnel ou d’ignorer son avis qui préconise que la réduction à cinq ans ne peut pas s’appliquer au mandat en cours. Selon eux, si le président avait réellement l’intention de tenir sa promesse de campagne, il aurait dû « démissionner à l’issue des cinq ans de mandat » et se présenter à un nouveau scrutin. Réunissant une douzaine d’organisations de la société civile mais aussi certains partis politiques, cette nouvelle coalition « appelle le peuple à opposer un « non » vif, massif et décisif à la Constitution du président Macky Sall », a déclaré un de leur porte-parole.
Chez d’autres partis d’opposition qui ne se sont pas inscrits dans le « front du non », l’appel au « non » ou au boycott est également massif. « Mercredi, nous avons décidé de voter non au référendum. Il s’agit d’un non motivé par le fait que Macky Sall se soit dédit. Dans sa campagne, il s’était engagé à ne faire qu’un mandat de cinq ans, et ensuite, ramener celui-ci de sept à cinq ans, dans le cadre de réformes. Or ce n’est pas ce que nous constatons », a indiqué, porte-parole du Parti démocratique sénégalais (PDS), le parti de l’ancien président Wade.
Chez Rewmi, le parti dirigé par Idrissa Seck, la consigne de vote est la même. « Voter non signifie recouvrer la souveraineté du peuple et indiquer au Sénégal, à l’Afrique et au monde que dans la démocratie sénégalaise, le peuple reste en dernier ressort, le seul maître du jeu, le seul maître à bord » (…) Lire la suite sur lemonde.fr