L’argentier, Amadou Ba dans le trou de la serrure de la BCEAO. Après le pompeux Road show sur les places financières occidentales pour lever des ressources destinées au financement des projets du Plan Sénégal Émergent, le ministre des finances, superviseur en chef et garant de l’opération, Amadou Ba tombe dans les travers de la real market de la finance. Mal informé ou logique de calcul, l’état via la signature de son argentier a pris l’option- sans mesurer l’ampleur du risque – de domicilier dans les livres de la BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest) une partie des fonds levés dans le cadre du PSE. Soit une manne financière estimée à plus de 439 milliards de Fcfa à un taux rémunéré de 6% que perçoit le consortium bancaire retenu pour l’arrangement (Citigroup, Standard Chartered, Société générale). Au grand dam de bon nombre de banques commerciales qui tirent la langue sur la place dakaroise avec des résultats financiers plombés sur la période 2013 – 2014.
Dans une édition électronique datée du 14 juillet 2014, Les Afriques évoquait l’empressement et l’impréparation du ministre sénégalais qui s’est attaché les services du cabinet -conseil international américain, Clearly Gotlieb Steen & Hamilton. Le choix de ce consortium, hors compétition, jusqu’au closing de l’enregistrement des offres techniques et financières, avait beaucoup inquiété et agacé plus d’un.
Après cette étape jalonnée d’interrogations, le ministre Amadou Ba a récidivé en filant cette fois ci le gros fromage au trio arrangeur (Citigroup, Standard Chartered, Société générale) à qui l’état rémunère 6% de taux d’intérêt l’année. En clair, sur la base du placement des 439 milliards fcfa dans les livres de la BCEAO depuis août 2014, l’état a payé au créditeur consortium bancaire retenu la bagatelle de 13 milliards fcfa. Sans ne rien faire ! Un énorme gâchis et manque à gagner pour l’économie nationale. Pendant ce temps, la BCEAO se frotte bien les mains en gardant dans ses livres cette importante manne et laisse jouer la musique du deal à l’argentier qui met l’état dans une situation inconfortable de casser la tirelire. << L’état va faire gagner inutilement près de 27 milliards fcfa l’année au consortium créditeur. Alors que cet argent pouvait servir à irriguer au moins le système financier et bancaire local pour booster le niveau des consommateurs à la recherche de crédits dans les banques commerciales >> commente un analyste financier. Quels sont les dessous du deal ? Pourquoi le ministre des finances tient-il à faire un monstre dans le dos de l’état au détriment des objectifs assignés au PSE ? Les banques commerciales de petite taille sous tension de trésorerie de liquidités – ont véritablement besoin de cet argent dans les livres de la Bceao pour faire tourner l’économie.
Selon le rapport 2013 de la BCEAO, dont Les Afriques détient une copie la position structurelle de liquidité des banques s’est progressivement amenuisée au cours de l’année 2013, en raison essentiellement de l’incidence négative des facteurs autonomes, notamment le solde négatif des opérations avec les États ainsi que celui des transferts vers l’extérieur. La trésorerie propre des banques s’est avérée insuffisante pour satisfaire aux obligations de constitution des réserves obligatoires, entraînant ainsi une augmentation des besoins de liquidités”. Aux dernières nouvelles, Les Afriques a appris que le président Macky Sall, a été largement briefé du dossier et s’apprêterait à jouer sa partition en reliftant le dispositif.
PAR ISMAEL AIDARA, RÉDACTEUR EN CHEF
Les Afriques
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