Sénégal : quelles sont les conditions de détention de Khalifa Sall ?

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Khalifa Sall est le maire de Dakar depuis 2009, mais il hésite encore à afficher ses ambitions. © SYLVAIN CHERKAOUI POUR J.A.

Accusé de détournement de fonds publics, le maire de Dakar est incarcéré depuis dix jours. Ses avocats vont demander sa remise en liberté provisoire ce vendredi après-midi, lors de son premier interrogatoire sur le fond par le juge d’instruction.

Il est entré dans sa cellule de la prison de Rebeuss dans la nuit du 7 au 8 mars, après avoir été formellement inculpé de détournement de deniers publics, association de malfaiteurs, et faux et usage de faux. Accusé d’avoir détourné un montant total de 2,7 millions d’euros entre 2011 et 2015 à travers la caisse d’avance de la mairie de Dakar, Khalifa Sall est désormais engagé dans un long combat judiciaire.

Celui-ci commence dès ce vendredi 17 mars, avec son premier interrogatoire sur le fond par Samba Sall, le doyen des juges d’instruction, à qui a été confié ce dossier. Lors de cette audition, les avocats de l’élu socialiste demanderont sa remise en liberté provisoire, pour tenter de le faire sortir de Rebeuss. Il faudra ensuite attendre plusieurs jours pour connaître la réponse du parquet à cette démarche.

Des droits de visite restreints

En attendant, Khalifa Sall restera dans sa cellule individuelle aménagée. Un égard réservé aux prisonniers « VIP » de la célèbre prison dakaroise, par laquelle sont passés de nombreux hommes politiques sénégalais, à commencer par Karim Wade, de 2013 à 2016. Le maire de Dakar y dispose d’un téléviseur et d’une radio. Il peut également faire passer le temps en se plongeant dans les livres que ses proches lui ont apporté.

Contrairement aux autres détenus, avec lesquels il n’est pas en contact, les droits de visite du maire de Dakar ont en revanche été restreints. Selon ses proches, face à la forte affluence de personnes venues le voir durant ses premiers jours d’incarcération, les autorités ont rapidement réduit les autorisations de visite à ses seuls avocats et à sa famille biologique (c’est-à-dire son épouse et ses ascendants et descendants directs).

« Ses droits ne sont pas respectés »

« Il n’y a rien qui justifie que l’on restreigne ainsi l’accès à Khalifa Sall. Il a des droits, et ses droits ne sont pas respectés », dénonce un de ses collaborateurs, qui déplore de n’avoir toujours pas pu rendre visite au maire de la capitale. « La présomption d’innocence lui laisse normalement la possibilité de pouvoir continuer à administrer la municipalité. D’accord, il est en détention préventive, mais il reste tout de même le maire de Dakar ! », renchérit un de ses proches.

Selon eux, les restrictions qui visent Khalifa Sall n’empêchent pas pour autant le fonctionnement de la municipalité, où les adjoints au maire et les différentes directions continueraient à travailler normalement. « Notre travail n’est pas bloqué. Mais nous aimerions juste pouvoir le voir et nous entretenir avec lui sur certains dossiers, c’est tout », conclut son collaborateur.

publié: le 17 03-2017 par jeuneafrique

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