A Dakar, Khalifa Sall était à nouveau dans le bureau du juge jeudi 23 mars. En prison depuis deux semaines, le maire de Dakar, soupçonné d’avoir détourné 2,7 millions d’euros issus d’un fonds de l’Etat a été confronté avec ses principaux collaborateurs qui sont aussi inculpés dans ce dossier. Une affaire évoquée aussi à l’Assemblée nationale dans la soirée par le Premier ministre et qui a provoqué une bronca des députés proches de l’édile. Un dossier extrêmement sensible entre justice et bataille politique.
Khalifa Sall a passé cinq heures dans le bureau du juge. Confronté notamment au DAF de la mairie, le directeur administratif et financier.
A la sortie du tribunal, l’un de ses avocats, Me El Hadji Diouf a déclaré que le dossier était absolument vide. « On parlait de confrontation de tous les dangers. La montagne a accouché d’une souris parce que ceux qui devaient accuser Khalifa Sall ont dit qu’il n’avait rien fait, a-t-il affirmé. Donc, le maire est blanc comme neige. Aujourd’hui, on a blanchi le maire de Dakar… »
En fin de journée, c’est donc à l’Assemblée nationale que le débat s’est poursuivi. Les avocats accusent la justice d’être aux ordres de l’Etat pour casser la carrière politique de Khalifa Sall. Le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dione, a revendiqué au contraire l’indépendance de la justice. « Pourquoi un maire, pourquoi un député devrait être libre de faire tout ce qu’il veut, de commettre des infractions sans frais ? Nous ne sommes pas des va-t-en guerre, par contre nous sommes pour la loi et rien que la loi. L’égalité de tous les citoyens devant la loi », a-t-il souligné.
Publié le 23-03-2017