Dans une interview accordée à RFI, le général Sékouba Konaté, président de la transition en Guinée a dressé un bilan positif du déroulement de l’élection présidentielle qui a eu lieu dans son pays. Il appelle au respect des populations civiles, et demande à Alpha Condé, déclaré par la CENI vainqueur à l’élection présidentielle et Cellou Dalein Diallo, son rival malheureux, de mettre leur accord en pratique pour un retour à l’unité nationale.
RFI : Quels commentaires faites-vous sur la façon dont se sont déroulées les élections, et sur les tensions qui ont suivi ?
Sékouba Konaté : Pour moi, les élections se sont très bien déroulées. Les tensions, il y en a partout en Afrique. Je crois que c’est souvent de cette façon que cela se passe. Et surtout, c’est une nouvelle démocratie que nous venons de commencer dans notre pays. Vraiment, c’est très malheureux. Entre Guinéens, nous devons nous donner la main, et arriver à l’unité nationale pour pouvoir sortir notre pays de ce marasme.
RFI : A la suite de ces tensions, vous avez décrété l’état d’urgence. Quel bilan faites-vous du début de l’application de cet état d’urgence ?
Sékouba Konaté : Le calme est bien sûr revenu (…), partout le calme est revenu.
RFI : Quel est votre message aux deux candidats du second tour, Monsieur le Président ?
Sékouba Konaté : Mon message est un message d’unité. Un message de paix pour qu’ils se donnent la main pour travailler ensemble. Pour moi, réellement, il n’y a ni gagnant, ni perdant. C’est le peuple de Guinée qui a gagné. La Guinée peut être bien fière de l’élection qu’elle a eue.
RFI : Comment évaluez-vous le travail effectué par la CENI et par le nouveau président que vous avez désigné, le général Sangaré ?
Sékouba Konaté : (…) Je crois que les deux candidats ont fait confiance au président de la CENI. J’ai le sentiment qu’il a bien travaillé.
RFI : De nombreux habitants de la banlieue se sont plaints des exactions des Fossepel, les Forces de sécurisation du processus électoral. Ces habitants disent que ces Fossepel sont entrées dans les concessions, saccagé des maisons, ont posé des problèmes aux civils, comment réagissez-vous à cela ?
Sékouba Konaté : J’ai toujours parlé du respect de la dignité humaine, de l’apaisement. C’est un langage au franc-parler que j’ai toujours tenu avec l’armée. L’armée et la population civile, ce sont tous des Guinéens car, après l’armée, on doit tous se retrouver dans le civil. Donc, nous devons ce respect là à la population civile.
RFI : Selon vous, qu’est-ce qu’il faut faire pour sortir de cette crise qui a démarré après l’annonce des résultats ?
Sékouba Konaté : Il faudrait qu’on se donne la main, qu’on se réconcilie, qu’on aille dans le domaine de la paix de l’unité nationale. Les deux leaders ont toujours dit qu’ils allaient travailler ensemble. Donc, ils n’ont qu’à mettre tous ces accords là en application pour un retour à l’unité de la nation.
Propos recueillis par Laurent Correau
RFI – samedi 20 novembre 2010