Séismes-Plus de 35.000 morts en Turquie et Syrie, la phase de sauvetage touche à sa fin

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ANTIOCHE/ELBISTAN, Turquie, 13 février (Reuters) – Les services de secours continuaient de rechercher des survivants une semaine après les séismes meurtriers qui ont frappé le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie et fait plus de 35.000 morts.

La phase de sauvetage touche toutefois à sa fin alors que les espoirs de retrouver des survivants sont minces, même si des personnes continuent d’être secourues.

La chaîne télévisée CNN Türk a ainsi rapporté qu’une femme de 40 ans, Sibel Kaya, a été secourue dans la province méridionale de Gaziantep, quelque 170 heures après le premier des deux séismes majeurs qui ont frappé la région.

Les secouristes de Kahramanmaras ont également pris contact avec trois survivants, qui seraient une mère, une fille et un bébé, dans les ruines d’un immeuble, a rapporté CNN Türk.

Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence de l’Onu, Martin Griffiths, a déclaré que la phase de sauvetage était bientôt terminée, l’urgence étant désormais à la fourniture d’abris, de nourriture et de soins psychosociaux.

Le responsable de l’Onu, en déplacement à Alep, en Syrie, a également mentionné que les Nations Unies feront passer de l’aide des régions tenues par le gouvernement vers le nord-ouest du pays contrôlé par les rebelles.

Plus de 4.300 personnes ont été tuées en Syrie et plus de 7.600 autres ont été blessées, a indiqué lundi le bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).

En Turquie, le dernier bilan fourni par l’autorité de gestion des catastrophes fait état de 31.643 décès.

INQUIÉTUDES SÉCURITAIRES

Dans un quartier central d’Antioche, l’une des villes les plus touchées dans le sud de la Turquie, les propriétaires d’entreprises ont vidé dimanche leurs magasins pour éviter les vols.

Les résidents et les travailleurs humanitaires venus d’autres villes ont cité la détérioration des conditions de sécurité, avec de nombreux récits d’entreprises et de maisons effondrées pillées.

En réaction aux inquiétudes concernant l’hygiène dans la région, le ministre turc de la Santé, Fahrettin Koca, a déclaré ce week-end que des vaccins contre la rage et le tétanos avaient été envoyés dans la zone du séisme et que des pharmacies mobiles ont été ouvertes.

Le tremblement de terre est désormais la sixième catastrophe naturelle la plus meurtrière de ce siècle, derrière la secousse de 2005 qui a tué au moins 73.000 personnes au Pakistan.

L’AIDE À LA SYRIE COMPLIQUÉE PAR LA GUERRE

En Syrie, la catastrophe a frappé plus durement le nord-ouest du pays tenu par les rebelles, qui reçoit peu d’aides par rapport aux zones contrôlées par le gouvernement.

“Jusqu’à présent, nous avons failli aux habitants du nord-ouest de la Syrie”, a dit sur Twitter Martin Griffiths.

“Ils se sentent à juste titre abandonnés”.

Les États-Unis ont appelé le gouvernement syrien et toutes les autres parties à accorder immédiatement un accès humanitaire à tous ceux qui en ont besoin.

L’aide vers le territoire contrôlé par les rebelles a été bloquée par des problèmes d’autorisations avec le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qui contrôle une grande partie de la région, a déclaré un porte-parole de l’Onu.

Une source au sein de HTS à Idlib a déclaré à Reuters que le groupe n’autoriserait aucune expédition depuis les zones contrôlées par le gouvernement et que l’aide arriverait de la Turquie vers le nord.

Les Nations Unies espèrent intensifier les opérations transfrontalières en ouvrant deux points d’entrée supplémentaires entre la Turquie et la Syrie pour l’acheminement de l’aide, a déclaré le porte-parole Jens Laerke.

L’émissaire de l’Onu pour la Syrie, Geir Pedersen, a déclaré à Damas que les Nations unies mobilisaient des fonds pour soutenir la Syrie. “Nous essayons de dire à tout le monde : mettez la politique de côté, c’est le moment de s’unir derrière un effort commun pour soutenir le peuple syrien”, a-t-il déclaré.

(Reportage Ali Kucukgocmen à Antioche et Henriette Chacar à Elbistan, avec la contribution d’Umit Bektas à Antioche, Maya Gebeily à Adana, Daren Butler et Yesim Dikmen à Istanbul, Ece Toksabay à Ankara, Timour Azhari à Beyrouth, Suleiman al-Khalidi à Amman, rédigé par Stephen Coates et Michael Georgy ; Version française Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)

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