L’ancien chef de l’Etat était supposé planer sur son camp. Au bout d’un mois de campagne, il pique dangereusement du nez. En attendant le crash ? Retour sur un atterrissage plus difficile que prévu.
Vingt-huit voix ! Il n’y a eu que 28 toutes petites voix pour soutenir la candidature de Pierre Charon au poste de questeur du Sénat la semaine dernière. Le vieux copain de Nicolas Sarkozy, son compagnon des mauvais jours, s’est fait littéralement étriller. Certes, l’ancien président, qui s’est bien gardé d’intervenir cette fois, n’y est pour rien. Charon n’avait aucune chance. Tout de même, voilà qui tombe mal après l’échec de Roger Karoutchi, autre sarkozyste historique, à la présidence du groupe UMP du Sénat. Nicolas Sarkozy n’a décidément pas de chance avec la Chambre haute depuis l’élection de Gérard Larcher contre Jean-Pierre Raffarin qui avait cru bon de se muer en fervent sarkozyste.
“Le Sénat n’a jamais aimé Nicolas”
Le Sénat. Voilà, à en croire Brice Hortefeux, la raison qui expliquerait la méchante petite musique selon laquelle Sarkozy aurait déjà raté son retour. “Le Sénat n’a jamais aimé Nicolas, jamais. Ce n’est pas son retour qui est en cause. Le résultat à la présidence du Sénat aurait été le même quelle que soit sa place dans la vie politique”. Sans doute. Mais la coïncidence est fâcheuse.
Depuis le 21 septembre, date de sa réapparition sur France 2, les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu. Tel un bulldozer, il devait tout emporter sur son passage, s’imposer d’évidence à une droite pétrifiée et résignée. Il n’en est rien. Où est la magie d’antan ? Où est la capacité à innover, à surprendre ? Hormis l’inscription de l’interdiction de la GPA (gestation pour autrui) dans la Constitution, ses propositions et celles de sa campagne de 2012 se ressemblent comme deux gouttes d’eau.
“Equation impossible”, avait prévenu son ancien conseiller Henri Guaino, hostile à un retour par la case UMP. Guaino ne croyait pas si bien dire. Sarkozy mesure aujourd’hui la difficulté à mener campagne pour une élection interne tout en étant à la fois ancien président de la République et futur candidat en 2017. Comment satisfaire le besoin d’autorité des militants pressés d’en découdre avec la gauche sans compromettre la stratégie de rassemblement qu’il veut mettre en oeuvre par la suite ? Comment parler en chef de parti en conservant la hauteur qui sied à un ancien président de la République ? “C’est compliqué”, admet l’un de ses partisans. D’où le sentiment d’un Sarkozy empêtré dans une campagne bâtarde, mi-partisane, mi-présidentielle. Obligé d’expliquer les contours de la future formation qu’il entend créer, de s’attarder sur des questions d’organisation, de structure, et soucieux par ailleurs de s’attaquer aux grands problèmes de la France; contraint de s’adresser à la base militante de l’UMP, marquée à droite, sans heurter l’ensemble des Français qu’il aimerait rassembler dans un second temps.
Le chef charismatique a perdu de son mystère
En “rentrant dans l’atmosphère”, Sarkozy s’est banalisé. Idéalisé lorsqu’il était en retrait, le chef charismatique a perdu de son mystère. La France d’en haut – parlementaires, chefs d’entreprise, médias – bâille ou ricane, c’est selon. Dans un climat pourri par les affaires, notamment Bygmalion, Sarkozy se heurte à une résistance inattendue. Il mesure la discrétion, voire la réticence de nombreux parlementaires UMP à lui apporter son soutien – 49 d’entre eux ont déjà publiquement donné leur parrainage à Bruno Le Maire. Combien soutiennent Sarkozy ? Impossible de le savoir. Le cabinet de l’ancien président ne communique pas, ce qui accrédite l’idée qu’il en aurait moins que ce qu’il escomptait.
Face à cette fronde, Nicolas Sarkozy a entendu la semaine dernière le conseil d’un ancien ministre chiraquien. “Une élection interne ne se gagne pas seulement dans les réunions publiques, lui a-t-il expliqué. Elle se gagne dans la demi-heure qui précède en recevant en petit comité les cadres locaux du parti. Ce sont eux les prescripteurs d’opinion des militants”. L’ancien chef de l’Etat a aussitôt donné des instructions à son directeur de campagne, Frédéric Péchenard, pour organiser ces entrevues avant chaque meeting.
Sarkozy, le mal élu ?
Tout cela ne serait rien sans la montée en puissance d’Alain Juppé. Depuis la fin de l’été, le maire de Bordeaux s’emploie à gâcher la fête. Pas une semaine sans qu’il affirme sa présence dans les médias, sans qu’il fasse entendre son avis sur les affaires de la France et du monde. Comme s’il menait une campagne en parallèle : Sarkozy candidat à l’UMP, Juppé candidat à l’Elysée. Voilà un an que la cote de l’ancien Premier ministre progresse lentement mais sûrement dans les sondages. Depuis sa prestation réussie à “Des paroles et des actes” sur France 2 jeudi 2 octobre, elle s’envole. Plus grave pour Sarkozy, Juppé le menace désormais chez les sympathisants de l’UMP, selon notre sondage Ifop (voir en fin d’article). Ennuyeux quand on sait que le principal argument de Sarkozy auprès de son électorat était de n’avoir aucun concurrent sérieux à droite. De “tuer le match”, comme il le disait.
Pas de quoi s’affoler à en croire l’entourage de Sarkozy. Certes, on s’attend à un bon score de Bruno Le Maire, on ne néglige pas celui d’Hervé Mariton, certes on envisage même que Sarkozy soit mal élu. Mais, désormais, l’essentiel, c’est qu’il le soit, car “c’est ensuite, fin novembre, que tout commencera vraiment”. Et puis “les prédictions du petit milieu parisien, on sait ce que ça vaut”. Sarkozy ne se tromperait pas de campagne.
La primaire UMP : qu’un “mauvais moment à passer” ?
“Les sondages testent les sympathisants, jamais les militants, rappelle-t-on. Or, ce sont eux qui votent. Et il y a beaucoup de monde dans les salles. Les sondages sur la future présidentielle, c’est bien. Mais on est dans une élection interne, beaucoup semblent l’oublier.” Sans doute, mais un score médiocre à la présidence de l’UMP remettrait en question le statut de Sarkozy de chef naturel de l’opposition. En outre, si les études d’opinion ne disent rien du rapport de forces entre les trois candidats de cette élection interne, elles reflètent une tendance, une dynamique, pour la future présidentielle.
L’an dernier, alors que le retour de l’ancien président n’était encore qu’une hypothèse, l’équipe Sarkozy avait anticipé, le cas échéant, une baisse “inévitable et logique” dans les sondages. De ce point de vue, la campagne pour la présidence de l’UMP ne serait donc qu'”un mauvais moment à passer”, selon le mot d’un de ses soutiens.
Reflet d’un climat passager ou début d’un processus de plus long terme ? Pour Nicolas Sarkozy, futur candidat à l’Elysée, c’est toute la question.
Source: Nouvelobs.com
Sarkozy voulait enterrer toute l'Afrique noire. Il ne doit pas revenir au pouvoir en France, barrez lui toutes les voies.
Cet assassin a détruit la Libye, a tue mouhamad kadafi , il a été pourtant averti des effets collatéraux . Et aucune nation , aucune personnalité dans le monde ne lève le petit doigt pour dénoncer les bévues de Sarkozy . Il doit répondre devant la cpi . Ah j’oubliais la cpi c’est la destination de non retour pour les africains .
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