Alors que l’UE prépare un nouveau train de sanctions contre Moscou, Budapest et Paris s’expriment contre l’adoption de restrictions dans le nucléaire civil, selon la diplomatie hongroise. Et pour cause: la France collabore avec la Russie sur la construction d’une centrale nucléaire en Hongrie.
Budapest et Paris ont convenu qu’il ne fallait pas imposer de sanctions à la coopération nucléaire avec la Russie. La Hongrie compte toujours sur le soutien Moscou concernant la centrale nucléaire de Paks, a déclaré le 14 février le ministre hongrois des Affaires étrangères Szijjártó Péter, après sa première rencontre avec Agnès Pannier-Runacher, ministre française de la Transition énergétique.
“Nous convenons qu’il est inutile d’imposer des sanctions à la coopération nucléaire avec la Russie”, a-t-il écrit sur sa page officielle Facebook*.
La société française Framatome participe à la création de nouveaux réacteurs à la centrale que la Russie construit à Paks, à 100 km de Budapest. Le succès de cet investissement est la clé d’un approvisionnement énergétique fiable et durable de la Hongrie, a noté le ministre.
M.Szijjarto avait déjà déclaré que la Hongrie ne soutiendrait aucune sanction qui limiterait sa coopération avec Moscou dans le nucléaire civil.
Budapest prône l’exclusion de l’énergie nucléaire du dixième paquet de sanctions européennes contre Moscou. Un journaliste hongrois, membre du club de Valdaï, Gabor Stir, avait précédemment estimé auprès de Sputnik que Paris et Berlin soutiendraient la Hongrie sur ce point. Selon lui, cela s’explique par le fait que des entreprises françaises et allemandes sont impliquées dans la construction de nouvelles unités à la centrale Paks-2.
La centrale nucléaire de Paks
Fin 2014, la Russie et la Hongrie avaient signé des documents sur la construction de deux nouveaux réacteurs de type VVER-1200 à la centrale nucléaire de Paks. Les réacteurs VVER-1200 répondent aux normes de sécurité les plus modernes.
Selon les médias, la Russie a promis d’accorder à la Hongrie un prêt d’environ 10,7 milliards de dollars (10 milliards d’euros) pour le projet Paks-2. Le coût total des travaux s’élève à 13,4 milliards de dollars (12,5 milliards d’euros).
Le début effectif des travaux de construction de Paks-2 est prévu pour l’automne 2023.
* Meta (Facebook et Instagram) est interdite en Russie pour activités extrémistes